Chapitre dix-neuf

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L'air frais du mois de décembre faisait trembler le jeune homme. Malgré les nombreuses illuminations aux couleurs de noël, il ne parvenait pas à trouver le cadre attrayant. Non, tout lui semblait froid et sinistre ces temps-ci. D'ailleurs, les rues étaient désertes, et de nombreux magasins avaient fermé leurs portes en ce jour férié. Mais pourquoi était-il venu ici ? Il ne savait pas vraiment. Quelque part, il n'avait même pas envie de le voir et de lui parler. C'était plutôt comme si une force inconnue l'avait amené ici, devant la porte d'entrée de cet appartement. Cela faisait déjà trois bonnes minutes que le garçon était figé devant le bâtiment, incapable de bouger le moindre muscle. Il aurait voulu faire demi-tour, mais quelque chose l'en empêcher, comme si c'était l'endroit exact où il devait se trouver. Finalement, le garçon inspira une longue bouffée d'air et se résigna à taper contre le rectangle de pvc. Quelques instants plus tard, Karim Réveillé était devant lui, un regard haineux le dévisageant.

-          S'il te plait, laisses moi te parler, laisses moi juste quelques minutes !

-          Je n'en ai pas envie.

Le métis recula d'un pas, bien résigné à ne pas écouter un seul des mots que voudrait prononcé ce traître. « Est-ce que Félise t'as dit que son ex la battait si violemment qu'elle en fait encore des cauchemars ? » A peine la réplique fut-elle lancé que le bouclé le regrettait. Pourquoi avait-il dit cela ? Le batteur rouvrit alors la porte et invita son ancien ami à rentrer d'un signe de tête. Les deux garçons prirent places autour de la grande table de la salle a manger, au même endroit où quelques jours auparavant, le bouclé lui avait envoyé en pleine face qu'il le prenait pour un con.

-          Tu comptes te décider a parler ? Parce que sinon, tu peux ressortir immédiatement. De toutes façons, que ce soit clair, je ne compte pas refaire ami-ami avec toi. Tu m'as trahis, Adrien et a cause de toi, le groupe est entrain de volé en éclat.

-          Je sais, et je suppose que ça ne changera rien si je te dis une fois de plus que je suis désolé.

-          Tu supposes bien.

A la suite de ça, le jeune homme exposa les faits, dévoilant le plus gros secret de Félise ; Le seul qu'elle avait toujours su garder – sauf face à l'amour -. Il ne chercha pas à la défendre, ni même à la rabaisser. Non, il exposa chaque fait sur un ton neutre et objectif. Karim se devait juste d'être au courant, après ce serait a lui de se faire sa propre opinion. Pourquoi donc dévoilait-il les secrets de Félise ? Il ne le savait pas vraiment, mais il savait que c'était nécessaire. Karim était le meilleur ami de celle-ci, peut-être pourrait-il l'aider. Peut-être qu'une fois cette partie de floue dévoilée, il comprendrait mieux la situation.

-          Adrien, je suis persuadé que Félise voudra garder votre enfant, seulement par orgueil elle est capable du pire. Je veux que tu me promettes que tu ne la laisseras pas faire de bêtises, et promet moi aussi que tu seras là pour eux deux, promet le moi.

Le garçon demeura silencieux quelques instants. Leur enfant. Le leur. Adrien n'avait encore jamais pensé les choses en temps que « leur ». Karim avait raison, c'était leur enfant, à tout les deux. Félise n'avait pas le droit de décider seule. Il était peut-être temps qu'Adrien aille rendre une petite visite a celle qu'il avait l'habitude de surnommer la tornade brune...

-          Je vais faire du mieux que je peux.

-          Après toutes les conneries que tu as fais, c'est le moins que tu puisses faire.

Passionate-Hatred.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant