2eme niveau partie 1

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Les pièces jointes étaient des photos de moi dans le cimetière, le corps de l'homme dans les bras. Il y en avait une petite dizaine. Je compris qu'il les donnerait sans hésitation si jamais je venait à le dénoncer. La dernière pièce jointe était la plus horrible. C'était une autre photo de ma mère et ma sœur. Elles tenaient des pancartes sur lesquelles il y avait écrit en grosses lettres: si tu veux les revoir, ne parle de moi a personne.

Il avait plein de solutions pour me faire du chantage. J'étais bloquée.

***

Je n'avais pas dormit de la nuit. J'étais épuisée. On pouvait lire sur mon visage un sentiment de fatigue, de tristesse et de peur. Il fallait qu'aucune personne ne se doute de ce qu'il se passait si je voulais revoir ma mère et ma sœur. Je voulais éviter toutes questions. Je fis donc mon possible pour recouvrir mon horrible figure de maquillage afin de cacher le désastre, ainsi, personne ne me demanderai si j'avais mal dormit ou quoi que ce soit d'autre. J'enfilai un jean bleu marine, assorti à des petits bracelets en plastique. Le genre de bracelets que l'on trouve sur n'importe quel marché le samedi. Je mis mon T-shirt avec le dos en dentelle et ajoutai une petite veste en cuir. Je me coiffai les cheveux rapidement et descendis a la cuisine.

Je regardai autour de moi. D'habitude il aurait du y avoir ma mère, une poêle à la main, entrain de faire cuire des œufs ou des pancakes, et Hannah, assise à table, affamée, entrain de demander toutes les cinq secondes si c'était près. Mais rien. Tout était vide. Les larmes me montèrent aux yeux. Je revoyais tout les bons moments que nous avions passé défiler dans ma tête. Disneyland, le dernier anniversaire d'Hannah, le voyage à la Réunion, au bord de la mer. Puis des souvenirs de plus en plus vieux, que j'avais oublié, les premiers pas d'Hannah, le mariage de mes parents, le premier anniversaire de ma sœur. Puis je pensais à papa... Les larmes dégoulinèrent sans aucune retenue le long de mes joues. Je pris un grain de raisin, et enfilai mes chaussures. Des louboutins que j'avais eu tant de mal à obtenir. Ma mère ne voulant pas payer une fortune dans des chaussures, je dû travailler tout l'été pour les avoir. Je sortis de la maison. Tout avait l'air triste et désespéré. Je grimpai dans le bus quelques minutes plus tard. Arrivée au lycée, j'avais l'impression que tout le monde me dévisageais, même si je savais que ce n'était qu'une impression. Louane, ma meilleure amie, arriva vers moi, un sourire aux lèvres. Elle posa ses deux mains sur mes épaules, comme à son habitude avant de me dire bonjour. Puis elle me donna trois bises sur les joues. Tout le monde ici n'en faisaient que deux, c'était un peu comme notre marque de fabrique. Notre truc rien qu'à nous!

_ Devine quoi? Me demanda t-elle.

_ Heu... J'en sais rien... Tu t'es acheté un nouveau rouge à lèvre corail pour aller avec ton T-shirt de la même couleur? Demandai-je.

Louane adorait le rose corail, "cette couleur va magnifiquement bien avec mes cheveux!" me répétait t-elle toujours avec le même sourire.

_ Presque! Me répondi t-elle en pivotant sur elle même et en pointant son doigt sur moi, je nous ai acheté à toutes les deux, le jolie débardeur que nous avons vu l'autre jour!

Je criai de joie et la pris dans mes bras. C'était un magnifique T-shirt noir, avec une fermeture éclair doré sur le devant. Elle ouvrit son sac à main et en sortie le fameux haut. Je le dépliai, et le regardai de haut en bas. Nous nous lançâmes un simple regard, puis nous nous dirigeâmes vers les toilettes pour l'enfiler. Nous sortîmes en mode bombasses, puis éclatèrent de rire. A ce moment même, la sonnerie retentit. Nous allâmes en cours. La journée passa très lentement. Lorsque j'étais avec Louane, je me sentais bien mieux. Je n'oubliais certe pas tout ce qu'il se passait, mais j'arrivais à penser à autre chose.

A la fin de la journée, j'ouvris mon casier pour y prendre un cahier. Un morceau de papier était posé devant mes manuels. Je le pris, le dépliai, et lus le message qu'il y avait écrit dessus à l'encre rouge.

Salut Mae007,

J'ai crus comprendre que tu adorais les blagues. Je t'ai moi même préparée une petite farce... Rendez-vous ce soir, à 21h, dans le pré des Merlans!

Jeu mortelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant