2eme niveau partie 2

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Je mis le morceau de papier dans le fond de ma poche, et sortis du lycée. Arrivée dans la voiture, je me rendis compte que je n'avais dit au revoir à personne. Tant pis. Je mis le moteur en route, et me dirigeai vers le pré des Merlans. Un grand champ d'herbe dans lequel un seul arbre avait poussé. Un saule pleureur, très grand et très vieux. Je me rappelle que nous venions y jouer avec Louane étant petites. Cet endroit était en dehors de la ville. Sur une route que plus personne n'empruntait. Il l'avait fait exprès. Personne ne pourrait nous voir, ni nous entendre, et donc personne ne pourrait me venir en aide. Je garait ma voiture sur le bord de la route, et m'enfonçai dans l'immense prairie. Mes jambes tremblaient. Quelle était cette fameuse surprise? Mon cœur battait la chamade. Je m'approchai du saule pleureur. Je regardai autour de moi, il n'y avait rien. Il faisait déjà noir. J'entendis du bruit dans l'herbe derrière moi, comme des pas. Je me retournais brusquement et vis comme une ombre, courir.
_ Y a quelqu'un? Demandai-je la voix tremblante.
Les bruit de pas continuèrent. De plus en plus rapides. Comme si quelqu'un courait. Mon cœur battait de plus en plus fort. Je crus qu'il allait lâché.
_ Y a quelqu'un? Répétai-je.
Toujours aucune réponse. Mais cette fois, ce fut le calme absolu. Plus un bruit dans l'herbe. L'ombre ne courait plus. Où était-elle? Je n'osait plus bouger, plus respirer. Le calme. Le calme absolu, sans un bruit, sans un mot, sans un soupire. Un pré, complètement mort. J'avais peur. La seule chose que j'entendais était mon cœur battant la chamade. Ce qui augmentait de plus ma terreur! Tout était arrêté. Chaque seconde étaient des minutes, et chaque minute étaient des heures. Puis soudain, je sentis un souffle chaud dans mon coup, comme si quelqu'un se tenait juste derrière moi. Mes cheveux se érissèrent sur ma tête. Je ne voyais rien. Puis je pivotait mon visage de quelques centimètres dans le but de voir ce que c'était. Et se que je vis dépassait toutes choses que j'aurais pu imaginer. Un clown se tenait derrière moi. J'ouvris de grands yeux! A ce moment même, il reprit sa course folle dans le pré, cette fois-ci accompagnée d'un rire lugubre. Je me tournai dans tous les sens histoire de ne pas le quitter des yeux. Mais c'était impossible, il allait bien trop vite. C'était donc ça, la petite farce qu'il m'avait préparé. Bien vu, un clown pour le rire et les blagues. Mais cela ne me faisait en aucun cas rigoler. Je courus le plus vite que je pus dans la direction de ma voiture. Le clown courait autour de moi toujours en rigolant.
_ Tu voulais jouer!!! J'aime jouer! Jouons ensemble! On va bien s'amuser! S'écria t'il.
_ Je n'ai aucune envie de jouer avec toi! Répondis- je en hurlant.
_C'est trop tard! Le jeu à déjà commencé! Rappelle toi que nous avons déjà deux pions dans notre camp...
Cette dernière phrase me fis m'effondrer. Les deux "pions" comme il disait, était en réalité ma mère et ma sœur. J'étais tombée au sol, la tête dans la boue, les larmes coulaient sur mon visage sales et transpirant.
_ Ça te revient? C'est un petit jeu de cache-cache, tu veux retrouver ta famille, mais pour y arriver, tu dois surmonter toutes les épreuves. Les niveaux. Tu en est déjà au niveau deux, se serait dommage d'abandonner maintenant n'est ce pas?
_ Je n'abandonnerais pas! Dis-je décidée.
Je me relevais.
_ Quel est le but de ce niveau? Lui demandai-je.
_ C'est simple! Tu dois retrouver ton chemin!
Pardon?! Je ne comprenais plus rien! Je savais très bien où j'étais. Je regardais autour de moi. Je voyais ma voiture plus loin. Je me retournai en direction du clown, mais celui-ci n'était plus là. Alors j'avançai vers la voiture. Au moment où j'allais poser le pied sur la route afin de pouvoir rentrer dans mon véhicule, je me cognais la tête contre quelque chose de dur. Je regardai, il n'y avait rien. Je m'avançai de nouveau, me recognant. Je commençai à comprendre. Un mur invisible m'empêchait de partir. J'étais bloquée dans le pré. Je posais ma main sur le mur, puis tapais la tête dedans, dans un horrible hurlement. Je n'en pouvait plus. Je me retournai. Le saule pleureur se reflétait dans un miroir invisible lui aussi. Je marchait entre les arbres. Lequel était le vrai? Je n'en savait rien. Où étais-je? Étais-je folle? Je tournai en rond, le même paysage se répétait, encore et toujours. Je m'épuisait. Le rire du clown résonnait dans les ténèbres. Je tombais au sol, la tête dans les mains. Me répétant que cela n'étais qu'un cauchemar. " C'est ton imagination. Rien n'est réel. Ce n'est qu'un cauchemar. Tu peux tout contrôler! " je me répétais ces mots, comme si j'allais pouvoir contrôler cet endroit. J'étais épuisée. Je m'allongeais dans l'herbe, les yeux fermés, sous le saule pleureur...

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Lorsque j'ouvris les yeux, j'étais au pied du saule pleureur. Le soleil se levait au loin. Tout était calme. Je regardais autour de moi, le pré était redevenu normal. Ma voiture était garée sur la route comme je l'avais laissée. Est ce qu'il ne c'était rien passé? Je me levai, et me dirigeai vers ma voiture. Quelque chose me tracassait. Est ce que cela n'avait été qu'un rêve? Aucun mur ne me bloqua. Je mis ma main dans ma poche afin de trouver les clés de ma voiture, mais ma main se posa sur quelque chose de rond et moue. Je le sortis de ma poche. Ma respiration se coupa brusquement. J'avais désormais ma réponse. Dans ma main, je tenais le nez du clown qui m'avait tant terrifiée hier. Je me tournai vers le pré, et le lançai le plus loin que je pus, comme si cela pouvait faire partir tous les malheurs qui me poursuivaient et faire revenir ma mère et ma sœur. Je retournais dans la voiture, et pris la direction de ma maison. Lorsque j'arrivais chez moi, je posai mes affaires en trombe, et allai directement me coucher.

Jeu mortelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant