𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟎𝟏 | 𝐀𝐧𝐧𝐨𝐧𝐜𝐞

149 16 32
                                    

Dressée face à sa toile blanche et munie de sa palette de peinture, elle entendit une voix l'appeler.

Elle tourna la tête vers la provenance de la voix puis la porte s'ouvrit sur Suzie, sa "servante personnelle". Elle avait horreur de ce titre, c'était irrespectueux envers elle, la pauvre.

Mademoiselle Rose ! Changez vous ! Votre père, votre mère et votre frère vous attendent pour prendre le dîner !

Oui Suzie, merci beaucoup. Dites leur que je me prépare.

Avez-vous besoin d'aide mademoiselle ?

Oui je veux bien que vous m'aidiez.

Elle ôta sa tenue occasionnelle qu'elle ne portait que pour peindre puis enfila mon corset blanc.

Pouvez-vous me le serrer s'il vous plaît ?

Avec plaisir mais ne me vouvoyez pas mademoiselle, je ne suis que votre servante.

Vous méritez tout autant de respect que moi Suzie.

Oh non, rassurez vous. Vous servir dame Rose est déjà d'un grand respect.

Elle prit les ficelles du corset et les serra tout doucement. Elle partit ensuite dans la garde de robe de Rose, prendre la robe qu'elle lui avait indiqué puis elle l'aida à l'enfiler. Elle lui arrangea en détail les dentelles qui s'étaient pliées de la robe en satin.

Et voilà mademoiselle, vous êtes prête !

Merci beaucoup.

Elle me dirigea vers la grande porte de sa chambre, l'ouvrit puis descendit les escaliers ornés d'un tapis rouge bordeaux. Elle arriva dans la salle de réception où ils prenaient habituellement leurs repas et ses parents ainsi que mon frère l'y attendaient.

Sa mère fronça les sourcils, sûrement contrariée par son léger retard. Ses yeux de vipère la tuaient du regard. Son père, lui, la regardait avancer vers eux à petite allure tandis que son frère, Étienne, mourrait sûrement de faim et regardait les plats avec envie.

Ce n'est pas trop tôt Rose. Fit sa mère

Veuillez excuser mon léger retard mère.

Léger ? Ne vous moqueriez-vous pas de moi ?

Absolument pas mère.

Bon, prenez place ma fille et taisez vous.

Oui mère. Soupira-t-elle

Elle s'assit à sa place habituelle, soit à côté de son frère Étienne. Sa mère la foudroya ensuite du regard avant de prendre la parole.

Bien, maintenant que vous êtes ici Rose, nous allons parler sérieux.

Que voulez-vous dire ?

Comme vous savez, l'arène nous rapporte de moins en moins d'argent et nous sommes presque ruiné.

Elle ne répondit rien, exténuée du comportement abusif de sa mère.

Votre père et moi, avons donc pris une décision importante qui nous sauvera de la pauvreté.

À ce que je sache mère, nous ne sommes pas encore pauvre. Il nous reste encore de l'argent dans les coffres.

Presque plus Rose. Ah, et au fait, j'irai dire deux mots à Suzie. C'est intolérable qu'elle vous fasse arriver en retard alors que nous vous attendions pour diner.

𝐅𝐑𝐄𝐄𝐃𝐎𝐌 𝐎𝐍 𝐓𝐇𝐄 𝐒𝐄𝐀Où les histoires vivent. Découvrez maintenant