Chapitre 7 : tempête

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Les trois amis s'étaient dirigés vers la maison des jumeaux, des cadeaux sous le bras. Ils étaient en rater de trente minutes de l'heure prévue, à cause de Baji s'étant assoupi sur le canapé et qu'il était difficile de réveiller. Les seaux d'eau, les chatouilles, le jet d'objets sur sa tête ne l'avait fait réagir. Chifuyu lui n'avait pas décroché un mot, pianotant sur son téléphone depuis qu'ils avaient quitté l'appartement.

Une fois arrivés, Baji fut confus. La moitié des personnes n'étaient pas encore là, c'était un fait, mais parmi les personnes présentes, il aurait voulu donc deviner qui était son coup d'hier soir, s'assurer que cela soit peut-être Chifuyu mais en ayant visuel sur toutes personnes présentes ce soir là, il avait deviné que c'était impossible. Draken, Takemichi, Mikey ainsi que Chifuyu avaient tous des suçons. Il était sûr que le coupable se trouvait permis eux, cependant lequel. Emma en ornait également un cependant, il pouvait être sûr et certain que son correspondant était un homme, il l'avait prouvé bien des manières. Il essayait de réfléchir... Takemichi ne pouvait pas être lui : sauf s'il s'amusait à tromper Hinata, ça ne pouvait bien être lui. Il avait déjà expliqué, une fois, un peu alcoolisé que sa relation était exclusive. Il aurait pu éjecter rapidement Draken de sa liste mais rien n'en était sûr : Emma s'amusait parfois à essayer de le rendre jaloux en allant fricoter avec d'autres gens alors, si c'était pareil de son côté ? Effectivement, il ne l'aurait peut-être pas fait autant de fois et il savait bien que la carrure de l'homme qu'il fréquentait n'avait rien à voir à celle de Draken mais il ne pouvait l'éloigner ainsi sans être sûr. Pour Mikey, il ne savait pas et d'un autre côté, il n'espérait pas. Il s'était tellement attaché à cette personne qu'il en avait développé des sentiments forts. Était-ce de l'amour ? Il ne savait pas : il était trop tôt. Mais de toute façon, il ne voulait pas que ce soit son ami le plus vieux. C'était juste un bon pote, rien d'autre, il ne voulait pas qu'entre deux ça aille plus loin. Dans cette liste, il était triste d'espérer que ce soit son meilleur pote. Il eut donc une idée. Une qui pouvait passer comme discrète et innocente mais qui allait mettre en action tout son plan. De son sac, il sortit une feuille canson qu'il plia délicatement en deux. Il écrivit en toutes lettres « Joyeux anniversaire Smiley et Angry » et signa. Il fit donc passer cette carte d'anniversaire à tout le monde, commençant par Mitsuya. La carte passait de mains en mains, sous le regard discret de Baji. Il analysait qui écrivait ou qui n'écrivait pas mais, à sa plus grande joie, tout le monde avait l'air d'écrire. À la fin, il récupéra la lettre, mentant en disant qu'il n'avait pas fini d'écrire. Dans sa grande chance du moment, les deux frères étaient rentrés dans la salle, il ne pouvait donc pas écrire dans la même pièce qu'eux. Il se dirigea vers la salle de bain, la carte proche du cœur qui lui battait à cent à l'heure.
Il prit délicatement cette carte, comme s'il tenait une relique antique et l'ouvrit toujours dans la même finesse. Ses yeux allaient de droite à gauche sur toute la carte et il remarqua un mot à son intention « alors comme ça tu croyais me piéger si bêtement ? ». Son corps glissa contre le mur, déçu de ne pas avoir réussi son ultime plan. Puis, il réfléchit. Il avait bien vu tout le monde écrire sur la carte alors il décompta les noms. Il y vit que l'écriture de Takemichi, Emma et Chifuyu était la même. Il sourit. « Piégé » se dit-il. Ses suppositions étaient vraies : c'était donc le petit blond. Depuis le début, il était sous son nez. Il soupira, apaisé que ce soit lui avant qu'il analysa les données. Une fois fait, il était rouge de gêne. Son meilleur ami, SON PUTAIN DE MEILLEUR AMI. Il ne savait pas que c'était un si bon coup. Il ne pouvait pas croire qu'il avait fait des choses si sombres avec lui mais, lorsqu'il liait tous les éléments dans sa tête, il ne pouvait se défaire de cette idée comme quoi il était lui. Tous les éléments concordant trop bien pour être placés au hasard sur la route.
Il retourna vers le salon, déposa la carte sur la table et allant se placer derrière Chifuyu et lui chuchota « Oui, je croyais te piéger aussi facilement, la preuve en est là », puis retourna s'assoir face à lui. La tête de son ami pouvait rivaliser avec une tomate dans sa couleur. Il s'était amusé à le faire réagir de la sorte mais il devait assumer qu'il ne savait plus comment réagir. Il ne savait pas comment cela affecter leur relation désormais. Il ne savait plus où il en était. C'est donc pour ça que la première partie de la soirée se fit dans un malaise profond entre les deux et personne ne comprenait. Chifuyu parlait seulement à Takemichi ainsi qu'à Emma que Baji avait deviné comme les complices de ce dernier. De son côté, il n'avait aucun confident. Il se retrouvait un peu seul au monde. Il partit donc sur le balcon pour s'allumer une cigarette, faisant ainsi voler toutes ses pensées au même rythme que la fumée. Au bout de quelques minutes, Chifuyu l'avait rejoint. Les deux savaient qu'ils devaient parler mais aucun mot n'arrivait à sortir de leurs bouches. Alors, il se fixèrent ainsi dans la prunelle de leurs yeux, comme s'ils se découvraient pour la première fois. Rien ni personne ne voulait briser ce silence à la fois reposant mais également gênant. Cela mettait un visuel sur leur relation : les deux étaient perdus dans tout ce qu'ils avaient créé autour. La complexité était dans la situation mais également dans les phrases à sortir. Ils restèrent alors ainsi pendant peut-être une dizaine de minutes.

Au même moment, les personnes présentes dans le salon étaient toutes perdues. Que se passait-il entre les deux. Alors, tant bien que mal, Kazutora avait tenté d'expliquer la situation, ne plaçant qu'hypothèses que Takemichi valida où non. Il en arrivèrent tous à la même déduction. Il fallait briser la glace entre les deux et nuire à ce froid qui les séparaient. Ils avaient donc tentés d'élaborer plusieurs plans pendant ces minutes où les deux étaient occupés mais sans trouver celui qui sera parfait. Coincés comme les deux étaient dans ce type de situation, cela n'avancerait pas beaucoup sauf par un coup du miraculeux.
Les deux étaient donc revenus à la suite de l'éteinte de la cigarette de Baji, toujours sans s'adresser un mot. Rien n'allait, les deux avaient le moral dans les chaussettes, à la peur d'avoir perdu leur meilleur ami respectif. Hélas, les deux avaient également peur d'aller vers l'autre.
Les minutes passèrent, des regards discrets se formèrent entre les deux mais également durant lesquels tout type de discussion apparurent. Il eut notamment un débat controversé très serré. Le sujet étant « est-ce que les hélicoptères se doivent de se nutritionner après minuit ? ». Tous avaient prit la parole de façon brutale, se gueulant dessus, tentant d'imposer son avis à l'autre. Mikey était monté sur la table et gueulait sur Peyan afin de lui dire que les hélicoptères ne mangent pas et ce dernier l'avait menacé, oubliant sa position de chef, à la spatule. Mitsuya et Draken, agissant en bon pères de famille qu'ils sont, essayer de faire descendre tout le monde de leur tours mais sans succès. Rien ne pouvait être fait. Tout le monde avait prit la parole, hurlant plus fort que celui qui avait parlé avant afin d'espérer que son avis soit davantage prit en compte. La situation était absurde : les hélicoptères n'étaient pas des humains et ne pouvaient pas se nourrir hormis par le carburant qui les faisait fonctionner. Le silence fut enfin présent quand Baji avait parlé d'une voix assez modérée « de toute façon, qu'ils mangent ou pas, à quelle heure c'est pas grave mais je pense que le fait qu'ils ne mangent que de la viande me dérange ». Tout le monde c'était tut, réalisant enfin les conneries qu'ils disaient tous à la suite de l'autre. Enfin, tout le monde sauf Chifuyu. Il s'était encore plus emporté disant que le régime alimentaire de qui que ce soit ne les regardaient pas et que chacun est libre de mener sa vie comme il se veut.

« Certes mais pour la cause animale, il est important de prendre en compte leur régime. On accuse toujours les humains alors que c'est eux les plus fautifs, expliqua Baji.
- Non. Les objets ne mangent pas bordel, répliqua Chifuyu.
- Alors dis moi, l'essence c'est fait de quoi ? De viande d'animal.
- C'est du raffinage de pétrole, tu me dis quoi toi, tes sources elles viennent de ton cul ? » Demanda le petit blond

Le débat continua ainsi une quinzaine de minutes sans que le monde autour puisse interférer dans la discussion qui s'était formé qu'entre les deux. Au bout d'un moment, ils s'étaient arrêtés, regardés et avaient ri. La petite bande, interloquée, leur avaient demandé ce qu'il s'était passé et les deux s'étaient regardés pour dire une simple « je ne sais plus » simultanément. Suite à cette discussion plus qu'absurde, le blond avait lancé un regard au brun afin de lui indiquer de le rejoindre plus tard. Il fallait bien un jour qu'ils s'expliquent : ils avaient bien vus avec cette discussion que tout allait encore bien entre les deux alors, pourquoi chercher plus loin ? La suite se passa donc sans discussions qui se pouvaient être polémiques, afin d'éviter de s'emporter comme fut le cas.

Lorsqu'il fut environ minuit, Chifuyu sortit sur le patio, espérant que son ami le rejoigne. Mais, en écoutant les bruits de pas derrière lui, il ne put qu'esquisser un sourire. Suivait-il donc ses faits et gestes à la lettre ?

Les deux s'étaient posés comme plus tôt, sans qu'au début personne n'ose prendre la parole. Le plus petit décida donc de prendre les choses en main en se glissant derrière son « ami » afin de l'enlacer, ainsi que commençaient beaucoup de leur soirées en tête à tête : simplement par un contact physique, muni d'aucune parole. Mais, cette fois ci, il avait décidé de changer les choses.

« Le fait que ce soit moi te rebute à ce point ? Demanda le plus jeune
- Non, absolument pas, d'un certain côté je suis content que ce soit toi j'ai, j'ai juste peur de te perdre, de changer la relation que nous avons actuellement... Et pourtant, repris Baji, je dois t'avouer que ton corps me manque, que ton être tout entier nous manque. Tu es devenu un besoin premier, il n'arrive d'un moment sans que je pense à toi. Chifuyu je pense que je... »

Le petit blond le regarda, suspendu à ses lèvres, attendant avec impatience la suite de sa phrase qui ne vut malheureusement jamais le jour. Il s'était repris, commençant une nouvelle phrase, avec son habituel air fier qui avait disparu de toute la soirée.

« Dis moi, la dernière fois, c'est bien toi qui a initié ce petit jeu entre toi et moi, est-ce que tu serais partant pour en faire un autre ? ».

Une relation épistolaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant