Hors série - partie 2

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Voici la suite de la première partie, vous en pensez quoi?? 





Ce n'est pas possible ! Un hacker s'empare de données d'identité dans le système ! Aya essaye en vain de faire sortir cet indésirable, mais sur tous les écrans elle ne distingue que :

417 : Expectation failed

Comment a-t-il pu pénétrer le système ? Sans un accès interne, il est impossible de faire une brèche dans le système.

Quelques secondes seulement après l'incident, la police de l'Unité entre en trombe dans son bureau, la menotte, et l'emmène. Après de longues heures d'interrogatoires et un jugement hâtif, la sanction tombe : suppression de l'alter égo. Aya est accusée d'avoir aidé un individu extérieur à pénétrer dans le système au travers d'un disque dur défectueux afin de voler des données confidentielles. Pourtant, Aya n'a rien fait, elle ne connait pas le fautif, n'a activé aucune autorisation. Malheureusement les preuves sont inéluctables. Dans la retranscription des manipulations, il y a son autorisation avec son code personnelle. La jeune femme a, digitalement, ouvert la porte à ce hacker.

C'est ainsi qu'en quelques heures Aya a tout perdu : son travail, son bel appartement et son alter égo. Elle ne sait pas de ce qu'il est advenu d'Aya dans le monde Parallèle. A vrai dire, peu d'humains savent ce qu'il survient lorsqu'on dissocie les deux parties d'un humain.

Devenue une non- numérique, elle fuit sa ville natale. Elle arpente la côte jusqu'à Los Angeles où elle trouve refuge dans un container abandonné. Elle s'isole, elle se cache.

Soudain, un bruissement le fait sursauté ! Elle est toujours cachée derrière les buissons. Elle s'est assoupie et a glissé contre les branches. Ouf, ce n'est rien. Elle estime qu'aucun danger n'est présent et se faufile jusqu'au perron. La porte est ouverte, comme dans toutes les habituations abandonnées. Les pilleurs sont déjà passé par là en quête d'argent, d'or et de babioles en tout genre. Aya se dirige non pas droit vers la cuisine, mais vers le sous-sol. Elle sait que, pendant l'Ultime guerre, les gens ont fait des réserves qu'ils ont cachés dans des recoins par ci par là. Sous un tas de sacs à main, qui, naguère étaient considérés comme des trésors, elle découvre quelques boites de raviolis périmés et de légumes dont elle ne connait même pas l'existence. Ces boites ont peut-être cent ans, mais pendant la guerre, des innovations de conservation ont été mises au point faisant que la nourriture peut se conserver presque des siècles. Un sachet de cookies en poudre traine dans une vieille pochette de soirée. Drôle de cachette, se dit-elle, mais Aya n'est plus étonnée. Elle s'enfonce dans le dédale de pièces poussiéreuses. Tout d'un coup, elle tombe sur une photo d'un jeune homme. La photo est délavée, déchirée par endroit, mais ce visage... Aya n'en croit pas ses yeux, ce n'est pas possible. Aidan !!! Mais, comment cette photo a-t-elle pu atterrir dans cette maison ? Aidan vit à Phoenix, jamais il ne serait venu à Los Angels et pourquoi aurait-il apporté son portrait imprimé ? Les seuls individus qui conservent des photos sont les non numériques, car ils n'ont plus accès aux images digitalisées. Pourquoi quelqu'un posséderait ce portrait ? Aya est paralysée. Un flot de sentiments lui étreignent le cœur. Tristesse, solitude, passion, tendresse... C'est un tourbillon qui la soulève et déclenche une crise de sanglots incontrôlables.

Avant que la jeune femme ne soit condamnée, elle était fiancée à un jeune homme drôle et farfelu : Aiden. Lui, ne comprenait rien au travail de sa compagne, pour lui, tout cela ne représentait que des obligations et des responsabilités. L'alter égo d'Aiden travaille dans le divertissement numérique. Il est animateur d'un show diffusé dans le monde parallèle. Nedai présente une émission comique appréciée de tous. Ainsi, Aident et Nedai, son alter égo, son des personnages aimés et connus. Aya restait dans l'ombre, comme leur relation. Mais cela ne gâchait en rien leur amour. C'était leur secret, leur jardin, leur histoire. Lorsqu'Aya a été condamnée et exclue, elle n'a pas pu dire adieu à son bien-aimé et elle ne l'a plus jamais revu. Dans son esprit, le visage du jeune homme s'estompe jour après jour, ses fous rire ont perdu de leur éclat, son odeur disparaît. Il semble que lorsqu'un humain est dissocié de son alter égo, il finisse par perdre la mémoire et n'être plus qu'une âme écrantée, vide de sens.

La peine est écrasante, Aya tombe à terre. Elle se roule en boule. Seule dans la poussière. Face à face avec son amour. Silence. Le temps passe.

Un rayon de soleil traverse la fenêtre et s'infiltre sous ses paupières. Cette lumière aveuglante est indécente dans un moment pareil. Aya se relève, en colère. La mi-journée est entamée. C'est hautement dangereux pour les non-numérique de trainer à l'extérieur.

Si Aya a pu s'enfuir, c'est parce qu'elle a eu les moyens de payer un passeur, sinon elle serait enfermée à vie en prison. Enfin, ça c'est ce qu'on raconte aux populations... Si elle se fait repérer par la police, elle sera traquée et capturée. Elle récupère les quelques vivres trouvés, la photo et se dirige vers la porte de derrière. Soudain, un mouvement au loin l'oblige à se projeter sous un vieux canapé. Une silhouette disparaît en quelques seconde par la porte ouverte.

C'était moins une, se dit Aya.

Le trajet jusqu'à sa cachette se fait dans le brouillard, comme le reste de la journée. Aya fixe des heures durant le vieux cliché du jeune homme souriants. Elle ouvre les raviolis, les noient dans de l'eau chaude pour en faire une sorte de soupe. Elle se régale de ce repas de roi et s'endors les yeux asséchés par un torrent sans fin de larmes.

Les jours qui suivent, Aya ne peut s'empêcher de retourner au manoir. Elle fouille chaque pièce, chaque penderie tiroirs à la quête d'indice. Elle attend, de longues heures. Elle espère que la personne qui a filé la dernière fois, va revenir. Un jour, elle s'étend sur le lit King size de ce qui semble avoir été la chambre principale. Le matelas, bien que très ancien, est bien plus confortable que son lit de fortune. Bien évidemment, elle finit par s'assoupir. Du fait que personne ne vient et que sa cachette est loin, elle décide de rester quelques temps dans la maison. Malgré ses recherches, elle ne trouve aucun indice qui relie ce lieu à son amoureux. Peut-être simplement que le cliché a été laissé là par un fan. Malgré sa déception, le cliché lui apporte du réconfort. Revoir ce visage, lui procure du bonheur. Les jours passent et le manoir n'a plus aucun secret pour Aya. Personne n'est revenu, il n'y à pas âme qui vive dans toute la rue. Elle s'est introduite dans deux autres résidences à proximité. L'une d'elle possède un superbe jacuzzi... Envahi de moisissures.

La vie d'avant, ça devant être quelque chose, pense à voix haute la jeune femme.

Le cinquième jour dans la maison, un phénomène étrange se produit. Une boite de ravioli est apparue dans la cuisine. Pourtant, Aya n'a entendu personne. Aiden sait qu'Aya a un faible pour cette nourriture étrange. Bien que, dans leur monde actuel, les raviolis n'ont rien de semblables avec ceux du monde d'avant. Du fait que la viande est une denrée rare et très chère, les raviolis sont fourrés avec une sorte de pate spongieuse. Normalement, ils se réchauffent dans une sorte de micro-onde sophistiqué. Aya en possédait un dans son appartement, à Phoenix.

- C'est vraiment répugnant ce machin gluant, pourquoi tu manges ça ? Question Aiden sur un ton moqueur

- Aiden, tu es trop raffiné pour apprécier la mal bouffe ! Rétorque Aya en rigolant. 

Code erreur 410Où les histoires vivent. Découvrez maintenant