La guerre de Catherine

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Titre : La guerre de Catherine 

Autrice : Julia Billet 

Nationalité : FranceNée le : 09/02/1962

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Nationalité : France
Née le : 09/02/1962

Biographie :

Julia Billet est une autrice française de romans, de nouvelles, de scénarios de bande dessinée et de poésie.

Elle est professeur à l'École supérieure d'art d'Épinal et enseigne dans une association d'aide aux migrants. Elle anime aussi des ateliers d'écriture à l'école, en prison et auprès des malades d'Alzheimer.

Elle est l'auteur de plusieurs romans, de livres pour la jeunesse, de recueils de nouvelles et de recueils de poésies.

En 2018, elle reçoit le Fauve d'Angoulême Prix Jeunesse, le Prix Artemisia de la fiction historique, le Prix Raconte nous l'histoire, le Prix Premio Andersen et le Prix "A l'ombre du grand arbre" pour son album "La guerre de Catherine".


Résumé : 

Rachel est admis dans l'école des sévres au milieu de la 2éme guerre mondiale. Elle y vis avec ses deux amis et ses professeurs. Mais d'un jour à l'autre sa vie bascule, les allemands ont pris du terrain, elle doit alors fuir ne prennant avec elle pas plus avec elle que son cher appareil photo et que quelques habits. Elle change de nom, elle devient désormais Catherine Colin. Va t-elle survivre et retrouver ceux qu'elle aime ?


Citations et extraits : 

A deux heures moins cinq, nous partons tous les trois en salle bleue où notre classe se réunit pour décider de l'organisation de la semaine. Il faut dire que cette Maison des enfants est un endroit très spécial. C'est bien une école, avec de vrais instituteurs et professeurs, une directrice et un mari directeur, sauf qu'ici rien ne ressemble à l'école. Ce sont les élèves qui s'organisent pour les classes, les enseignants ne nous font pas de cours mais nous apprennent à chercher dans les livres, à faire des interviews, à scruter le ciel, à observer les oiseaux, à compter toutes les sortes de nuages. Pas de cours de calcul, d'histoire, de français. Ce sont les élèves qui vont chercher et découvrir ce qu'ils ont à savoir du monde.

Je vais dans mon élan jusqu'à lui exprimer ma théorie sur les images qui préexistent dans un monde invisible, ces images qui attendent que l'on capte leur lumière. Notre rôle de photographe comme passeur d'images, venant révéler un monde que personne ne voit, mais que l'appareil photo permet de déceler puis de saisir si on est prêt.

Je me souviens comme je me suis séparée de papa et maman, pressée de les voir partir, alors qu'eux me serraient dans leurs bras avec cette force que je saisis aujourd'hui: la peur de ne jamais revenir. Mes parents savaient déjà ce que signifieraient le manque et l'absence. J'étais trop impatiente, trop insouciante aussi pour me rendre compte qu'ils me disaient peut-être adieu à ce moment-là. Je n'avais rien compris et les avait vus partir avec soulagement.

Je ne vois pas le temps passer, trop occupée à me réconcilier avec le monde, et c'est à la brune, quand la lumière se voile doucement tout en offrant une acuité particulièrement vive aux couleurs, juste avant de s'éteindre pour laisser place à l'obscurité, que je fais mon plus beau plan, j'en suis convaincue: dans une flaque d'eau, j'ai attrapé mon visage et j'ai cliqué sur le déclencheur. "Autoportrait entre chien et loup", me suis-je dit à l'instant même où l'image s'est fixée sur le film.
Moi qui pensais ne jamais pouvoir refaire de portrait, je me suis photographiée, en passant par le filtre de l'eau, à l'envers.

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