Chapitre trente-quatre

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Verre de vin et smoking carmin

Aucun des Min n'avaient été jusqu'à l'université

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Aucun des Min n'avaient été jusqu'à l'université. Simples et travailleurs dans l'âme, ils avaient tous accédés à des métiers simples mais honnêtes. Des professions certes contraignantes mais qui payaient les factures, donnaient de quoi manger dans les assiettes et offraient un toit au-dessus des têtes. Forts et courageux, les parents de Yoongi, boulanger et femme de chambre avaient ainsi placer tous leurs espoirs sur leur unique enfant. L'espoir fou de le voir un jour trôner au rang de l'élite du pays avec en poche l'un de ses précieux diplômes décernés par l'une des plus grandes facultés de Corée. De le contempler avec fierté tandis qu'il gagnerait sa vie grâce à une carrière de prestige.De le voir devenir un jeune homme à fière allure pour qui le luxe ne serait plus qu'un simple mirage venu de loin mais une réalité bien concrète.

Mais parfois les rêves ne sont que de simples chimères. Des illusions auquel l'âme humaine s'y accroche avec le désespoir d'un vaincu.

Car seule la vérité triomphe. Et cette réalité vraie aussi cruelle soit-elle se résume au sexe, à l'argent, aux drogues... à la perversion.

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Relisant une fois de plus le menu qu'il avait sous les yeux depuis peu, le petit blond au bord de l'angoisse déglutit difficilement. Comment pouvait-il choisir n'importe quel plat alors qu'une seule des assiettes de ce restaurant représentait la quasi-totalité du salaire d'une semaine de son grand-père ? Comment pouvait-il se remplir le ventre de tout ce luxe tandis que son estomac criait au supplice, le menaçant de cédé à ses nausées ? Comment alors que son hôte se pavanait devant lui, sourire enjôleur au coin des lèvres ? Hôte qui d'ailleurs n'était pas sans lui déplaire dans ce costume chic aux nuances carmin qui laissait agréablement entrevoir une fine musculature robuste.

Regardant par-dessus la feuille cartonnée dont il avait déserté sa lecture, le jeune étudiant laissa ses orbes dérivées vers son vis-à-vis le temps de quelques secondes furtives. Sans se rendre compte de la teinte joliment colorée que prennaient ses petites joues, il entortilla fébrilement ses doigts entre eux ignorant la farandole de mets savoureux qui l'attendaient. Au final, peu lui importait le nombre de plats qu'on pouvait lui présenter, peu importait les chiffres astronomiques notés en lettres argentées sur cette carte et peu lui importait l'endroit où il se trouvait en ce moment même. Car sous ses prunelles fiévreuses d'un désir tenace se tenait assis sur son siège de velours le client le plus envoûtant qui lui avait été permis de côtoyer, de contempler et même de parler. Un homme aux cheveux de miel, à la peau délicieusement tanné par le soleil comme si Apollon lui-même l'avait béni dans son berceau de nouveau né. Un homme dont la carrure n'avait rien à envier à celles des athlétiques de haut niveau ni même aux mannequins de renommés internationale.

Oui, Kim Taehyung représentait tout ce qu'il désirait chez un homme tout comme ce qu'il détestait le plus au monde. L'effet d'une drogue, voilà ce que produisait son enseignant sur son être. Cette douce euphorie qui semblait le conquérir à chaque fois qu'il se retrouvait en présence de son aîné. Un sentiment planant qui bouillonnait dans ses entrailles quand il s'imaginait franchir des frontières jusqu'à lors encore interdites. L'expérience était si galvanisante que Yoongi en oublia même ses précieuses pilules qui l'attendaient sagement dans sa petite boîte métallique qu'il trimballait dans sa poche à chaque fois qu'il endossait son rôle de catin.

Plus qu'hier et moins que demain (Taegi)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant