Chapitre 1

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- Non mais sérieux, l'amour c'est nul. Pour moi, l'amitié c'est bien plus beau, bien plus fort, bien plus précieux, bien plus vrai. Je ne crois pas en l'amour de toute façon. Et puis, en amitié, c'est une évidence de laisser l'autre vivre sa vie et si ce n'est pas le cas, c'est que cette amitié n'est pas réelle. En amour, la jalousie est présente beaucoup plus vite.

- Je ne suis pas d'accord avec toi Délia, réplique mon professeur, je pense que tu as une vision trop fermée des choses. 

- C'est comme ça monsieur, je le coupe, pour moi l'amitié, c'est un lien que l'on crée avec une personne que la vie nous amène, que l'on se connaisse depuis 10 ans ou même 2 jours, c'est inévitable, on ne se voit pas sans cette personne, et si un jour elle part, cette souffrance sera pire qu'une rupture amoureuse, ce sera un déchirement irréparable. L'amitié, c'est la similitude des âmes comme l'a si bien dit Alcuin.

- Bien dit ! M'encourage ma meilleure amie.

- Et pourquoi ne pourrait-on pas dire la même chose de l'amour alors ? Rétorque à nouveau le professeur, ignorant la remarque de Cam'.

La sonnerie retentit et m'évite de devoir répondre à cette question. Tout le monde range ses affaires et nous sortons de la classe. Les cours sont enfin finis, cette journée était tellement longue, je n'en peux plus. Mon amie accourt vers moi en criant :

- Vraiment Délia, t'es géniale, les cours de français sont mille fois plus intéressants quand tu interviens.

Je rigole et la provoque :

- Tu oses dire ça alors que tu ne viens en cours qu'une fois par semaine ?

Elle me pousse en rigolant à son tour et comme à chaque fin de cours ou même à chaque récré, nous nous rendons au coin fumeur avant de rentrer chez nous, bien qu'on ne fume pas, enfin, que je ne fume pas. On s'installe sur le muret côte à côte en discutant.

Un fumeur nous propose une cigarette que je refuse mais Cam' l'accepte en souriant, je fronce les sourcils, mais ne dis rien malgré que cela me déplaise.

Elle me souffle la fumée dans le visage bien qu'elle sache que je déteste ça. Je la pousse du muret pour me venger et le fumeur de tout à l'heure en profite pour s'y installer.

- T'es nouveau ? Lui demande mon amie sans aucun tact.

- En effet. Je pense que je suis dans ta classe. Répond-t-il en se tournant vers moi.

- Je vois, répond Cam' en levant les yeux au ciel.

- Qu'est-ce qu'il y a ? Demande-t-il, incompréhensif.

- Elle est aussi dans ma classe, je lui réponds.

- Ha désolé, s'excuse-t-il gêné. J'avoue que j'ai tout de suite su que Délia était dans ma classe. En même temps, on ne pouvait pas trop passer à côté d'elle avec son discours.

Je rigole nerveusement tandis qu'il s'excuse auprès de Cam', qui je le sais, au fond, s'en fout complètement qu'il ne l'aie pas remarquée. Il se présente et j'apprends qu'il s'appelle Noah.

Une heure plus tard, après avoir longuement discuté, on décide de rentrer chacun chez nous. Sur le chemin du retour, je croise mes voisins que je salue brièvement et ils me demandent de mes nouvelles, je sors les réponses habituelles en parlant de l'école et de mes parents puis je les quitte. Quand j'arrive chez moi, je ne vois aucune voiture garée, signe que mes parents ne sont pas encore rentrés du boulot donc après m'être servi un verre d'eau, je monte directement dans ma chambre. Je pousse la porte et la lumière extérieure m'aveugle immédiatement ce qui me fait sourire.

L'écho de mes larmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant