Chapitre 8

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Alors Aristote avait raison, il est probable que des choses improbables se produiront...

Je me balade dans cette forêt, la forêt dans laquelle nous sommes allées le week-end dernier.

Et dire qu'il y a une semaine, nous étions là, toutes les deux, à nous raconter nos histoires les plus flippantes et nos anecdotes les plus drôles.

Je m'installe sur le ponton du lac laissant balancer mes pieds au-dessus de l'eau. En partant de chez Pénélope, je l'ai trouvée endormie dans le fauteuil, je lui ai laissé un mot pour lui dire de ne pas s'en faire car je rentrais chez moi et je me suis rendue ici.

J'ai besoin d'être seule, apprendre que Cam' avait été tuée et sûrement volontairement m'a complètement chamboulée. Il y a un meurtrier dans la nature et nous ne savons rien y faire, je me promets de me rendre au poste de police le lendemain pour essayer d'en savoir plus.

Je m'allonge sur le ponton en bois, je suis frigorifiée mais je n'y fais pas attention, je me mets à observer le ciel parsemé de milliers d'étoiles innocentes, une en particulier brille un peu plus que les autres, peut-être que c'est elle.

Un frisson parcourt mes bras lorsqu'un vent de nuit souffle autour de moi, pourtant, je ne bouge toujours pas.

J'observe les constellations, je reconnais Cassiopée grâce à sa forme en "W" dont la pointe se dirige plus ou moins en direction de l'étoile polaire. Je me suis toujours intéressée au ciel, le trouvant très intriguant par son immensité et le nombre incroyable d'objets célestes le composant.

Je l'observe dans le calme de la nuit, jusqu'à ce que je finisse par m'endormir, bercée par les bruits de l'eau et des animaux nocturnes se réveillant.

***

Lorsque je me réveille à mon tour, il me faut quelques minutes pour me rappeler où je suis. Je me lève difficilement, mon corps souffrant de ma nuit sur ce ponton.

Je prends le premier bus pour aller au poste de police de la ville, j'ai besoin d'avoir plus d'informations et ce, le plus rapidement possible.

Sur mon chemin, plusieurs personnes me lancent des regards de travers, il est vrai que j'ai passé la nuit dans une forêt et que je me suis réveillée il y a à peine une demi heure sans prendre la peine de passer chez moi pour me changer mais bon, pas besoin d'en faire tout un plat.

Une vieille dame insiste fortement en me fixant sans cesse :

- Un problème ? Je lui demande sèchement.

- Une jeune fille comme vous ne devrait pas sortir ainsi, on dirait que vous avez passé la nuit dans une poubelle, je n'y crois pas, les jeunes d'aujourd'hui...

- Connasse !

Je m'éloigne de cette vipère tandis que certains rigolent, et le bus s'arrête enfin à mon arrêt.

***

C'est la première fois de ma vie que je rentre dans un poste de police, il y a pas mal de monde, je me dirige vers l'accueil.

- Bonjour, je m'appelle Délia Miels, je suis là pour avoir des informations concernant l'enquête sur le meurtre de Camille Fezio.

- Je ne peux rien vous dire mademoiselle, veuillez sortir et laisser la place au suivant.

Cette vieille dame est froide et mauvaise, si elle n'était pas aussi grande, j'aurai pu la confondre avec la dame du bus.

- Madame, s'il vous plait, j'ai besoin de savoir.

L'écho de mes larmesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant