Je hais cette sonnerie. Je tape sur mon réveil pour l'éteindre en vain, je suis donc obligée de me lever. C'est parti pour une nouvelle semaine à l'école, j'espère au moins que Cam' sera là ce matin. Je n'ai vraiment pas envie de commencer seule.
Quand j'arrive à l'école, aucune trace de Cam', j'ai pourtant croisé les doigts durant tout le trajet mais ça n'a apparemment pas fonctionné.
Quoi de mieux qu'un bon cours de sciences pour commencer la semaine, super. Je déteste les sciences.
Le cours a commencé depuis 20 minutes déjà et je suis complètement ailleurs. J'entends toutes les chaises se reculer et je me rends compte de la présence d'une dame dans la classe, je me lève à mon tour. Elle nous invite à nous asseoir et se présente, d'après ce que j'ai compris, c'est une dame du social, une psychologue ou quelque chose comme ça. J'écoute à moitié ses paroles :
- Bien, si je suis venue aujourd'hui, ce n'est malheureusement pas pour vous annoncer une super nouvelle, en effet, un de vos camarades de classe, enfin, plutôt une de vos camarades de classe, est décédée cette nuit. Il s'agit de Camille Fezio. Nous sommes vraiment désolés et présentons nos condoléances les plus sincères à sa famille.
Attendez, quoi ? Camille Fezio comme Cam', Cam', ma meilleure amie ?!
- Une cérémonie sera sûrement organisée en son honneur, continue le directeur qui était également présent.
Ces informations arrivent enfin jusqu'à mon cerveau, c'est bien réel. Je... J'ai l'impression que je suis dans un cauchemar, ce n'est pas possible, ça ne peut pas être possible. Pas elle, s'il-vous-plaît, tout le monde mais pas elle. Je sens tous les regards des élèves sur mon visage, évidemment, tout le monde sait que c'est ma meilleure amie. Mais je m'en fous, je ne leur accorde aucune importance, j'entends des pleurs, ils ne peuvent pas pleurer, ils ne la connaissent pas, la plupart des gens montraient bien leur haine envers Cam', ils ne savent rien de ce que je ressens à présent, ils ne peuvent pas pleurer, je leur en interdis. Prise par une haine, que je n'avais jamais sentie, je me lève en jetant ma chaise et m'en vais en courant de cette putain de classe. Personne ne la connaissait, ils sont tous faux ! Je cours dans les couloirs sans savoir où je vais et je n'en ai rien à foutre, j'entends la sonnerie, tous les élèves sortent en souriant ne se doutant pas du drame qui règne au dessus de moi, je les bouscule sans m'excuser, les larmes commencent seulement à couler le long de mes joues et maintenant, elles ne s'arrêtent plus, je ne prends plus la peine de les essuyer car à peine j'effectue ce mouvement que d'autres arrivent. Je ne réalise pas encore ce qu'il se passe, ma tête tourne mais je continue de courir dans tous les sens, je sens les regards des gens me prenant pour une folle et se moquant ouvertement de moi, je les ignore même si cela me brise encore un peu plus, j'ai besoin d'elle dans ma vie, ce n'est pas possible. Je m'étouffe avec mes sanglots mais je continue, comment je vais faire sans elle, je ne peux pas vivre sans elle, s'il-vous-plaît, je supplie le monde entier de me rendre ma meilleure amie, de me dire que tout cela est une blague et qu'elle vivra à mes côtés jusqu'à nos 100 ans, je prie, pour qu'elle revienne, c'est comme ma sœur, elle ne peut pas être partie, avoir rejoint les étoiles sans même me dire au revoir. Et c'est à ce moment précis que je réalise, putain, je réalise que je ne la verrai plus jamais, jamais, ce mot qui n'existe soi disant dans aucune situation, merde, c'est pas possible, ça ne peut pas être vrai, je dois la revoir, je n'ai pas le choix, je ne peux pas vivre sans elle c'est impossible. On avait encore tellement de chose à faire ensemble, tellement de rêves à réaliser à deux, ce n'était pas comme ça que ça devait se passer. Mes sanglots redoublent et je suis obligée de m'arrêter dans un coin, je me laisse glisser le long du mur ne supportant plus le poids de mon corps, je replie les jambes et entoure mes genoux par mes bras dans lesquels je viens cacher ma tête, bordel, pourquoi c'est à elle que ça arrive ? Pourquoi maintenant ? Elle ne mérite pas ça, pas elle, c'est une fille incroyable, pétillante et même si c'était une grande rebelle, elle était d'une gentillesse infinie avec ses amis. Elle n'est plus là. Ces mots résonnent en boucle dans ma tête, je m'arrache les cheveux, me griffe le visage, je ne peux pas supporter tout ça, ma meilleure amie, en vérité, ma seule amie est partie, bordel, elle mérite de vivre encore, elle le mérite plus que tout, parce qu'elle est qui elle est et qu'elle l'a toujours été. J'ai l'impression que le ciel me tombe sur la tête, mes pleurs ne s'arrêtent pas, et j'ai l'impression qu'ils ne s'arrêteront plus jamais parce que je l'ai perdue. Je lui hurle à l'intérieur de moi de ne pas me laisser, de ne pas me quitter. L'eau salée qui tombent de mes yeux telle une cascade s'écoule le long de mon cou, de mes bras, certaines s'enfuient dans le sol, je ne pensais même pas pouvoir autant pleurer un jour. J'entends la voix de ma meilleure amie me crier que je suis plus forte que ça et je décide de me relever, mes sanglots ne cessent pas pour autant mais je marche.
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L'écho de mes larmes
Roman d'amourMoi qui croyais que mon cœur ne pouvait pas être encore plus brisé après cela, je m'étais bien trompée car lorsque la vérité finit par éclater ce n'est pas seulement mon cœur qu'elle brisa mais ma vie, ma vie entière... "Je me sentais enfin revivr...