Recueil One-shot [KatsuDeku]

Des angoisses ?

Les rayons de la lune passent au travers de la fenêtre, pour illuminer doucement la pièce. La lumière blanchâtre, délicate, se fraye un chemin jusqu'au lit,posée dans un coin de la chambre, laissant au jeune homme tout le loisir d'observer la personne qui repose dans ses bras. 

De temps à autre, il pose son nez dans la chevelure douce qui vient lui chatouiller les narines, et respire à pleins poumons le parfum si singulier qui s'en détache. Une odeur sucrée, qui le ramène à leurs jeunes années, quand tout était plus simple, quand rien ne semblait pouvoir mettre un fossé entre eux. Et puis, après avoir profité de cet arôme qui fait battre son cœur, bien qu'il ne l'admette pas, son regard revient se poser sur ce corps endormi, retraçant les traits fin de ce visage, à présent apaisé. 

Katsuki a beau repasser les derniers événements de la soirée, en boucle dans son crâne, il ne comprend pas comment il a atterri ici, à 3h du matin, dans le lit d'Izuku, à le bercer et à veiller sur son sommeil. Ça ne fait en rien parti de son caractère. À l'image de son alter explosif, il est de ceux qui ont besoin de laisser leur caractère exploser, sans mauvais jeu de mot. Il doit être entendu, et à l'habitude d'être craint par tous. À vrai dire, de toute manière, cette image lui va bien. Comme ça, personne ne prend la peine de venir l'emmerder. Il a sa tranquillité, et de toute façon, tout le monde sait qu'il n'est pas doué de douceur et de tendresse, alors jamais quelqu'un n'attend un tel comportement de sa part.

Enfin, jusqu'à ce soir.

Jusqu'à ce qu'une silhouette larmoyante n'apparaisse devant sa porte de chambre, sur les coups de 23 heures, venant le tirer de son profond repos. 

Le blond l'admet volontiers, quand il a entendu le nerd cogner à sa porte, il n'a même pas eu besoin de demander qui venait les lui briser à cette heure si tardive. Il n'y a que Deku pour prendre un risque si inconsidéré, bien qu'il ne comprenne pas pourquoi il s'obstine à chercher sa présence autour de lui. Bakugo l'a entendu geindre derrière le bois qui les séparaient, a bien distingué les quelques sanglots entre deux « Katchan » prononcés, mais il n'a pas bougé de son lit. 

L'explosif a gardé le silence, en ruminant sur son matelas, tâchant d'ignorer les pleurs du plus jeune. Parce qu'après tout, en plus de n'avoir aucune envie de l'aider, il ne savait surtout pas comment s'y prendre. Il le sait pertinemment, il n'a aucune idée de la manière dont il faut procéder, pour éviter les torrents de larmes chez quelqu'un. Il est plutôt du genre à les provoquer. Ça oui, c'est plus son rayon, même si ce n'est pas un acte très glorieux, que l'on peut afficher à son palmarès. 

Pour la première fois de sa vie, il n'a pas rabroué violemment Izuku, à coup de joutes verbales, bien piquantes, qui aurait sans doute fait redoubler d'intensité ses gémissements plaintifs. Il s'est contenté d'attendre. Bien au chaud sous sa couette, il a tendu l'oreille, jusqu'à ne plus percevoir aucun bruit, signe que Deku avait fini par lui foutre la paix, et retourner dans sa chambre.

Après ça, il a profité du calme de sa propre piaule, s'enroulant dans les draps, la tête bien posée sur son oreiller. Les yeux qui se fermaient tout seul, l'esprit somnolant entre deux pensées sans queue ni tête, il se réjouissait de voir le sommeil le retrouver si rapidement.

Bien loin de lui les lamentations du successeur du symbole de la paix. Il n'y avait que lui et son petit confort. Que lui et la merveilleuse nuit tranquille à venir. 

Et puis, il s'est retourné une première fois. Puis une seconde fois. Et encore une troisième fois.

Au bout du quatrième mouvement, l'énervement a commencé à lui monter à la tête, le rendant totalement fébrile. Ses gestes ont commencé à être saccadé, et il a envoyé la couverture balader à grand coup de pied, furieux de ne pas retomber dans les bras de Morphée, tout ça à cause de cette visite inopinée du nerd, qui a fini par l'obséder .