Ely la dernière chance

84. Jeff au plus mal

PDV de Jeff

J'essaie de me convaincre tout le reste de l'après-midi que c'était la meilleure chose à faire. Seulement, une petite voix au fond de moi me dit tout le contraire. Pourtant je la regarde partir les yeux humides. Elle traîne sa valise remplie des affaires que je lui ai laissée ce matin. Je devais lui acheter des habits pour sa nouvelle vie. Le cœur meurtri, je décide de rendre une petite visite à ses anciens camarades pour me changer les idées.

Le départ d'Ely semble avoir laissé des traces. Les visages sont tirés, tristes. Je fais l'inspection des chambres, il y a longtemps que je ne m'étais pas autorisé cette petite sortie. Je n'ai pas grand chose à redire. Depuis le dernier épisode de drogue, les recrues sont beaucoup plus calmes. Seule ma Ely continuait de nous défier.

Après mon inspection surprise, je me rends en salle des professeurs pour les informer de notre prochaine réunion. Je veux modifier de nombreuses choses au sein de cet établissement. A commencer par de nouvelles mesures de discipline, nous ne pouvons pas nous laisser gagner de cette manière, des fouilles régulières des chambres... Seulement, je suis très mal reçu. Je sens une haine dirigée contre moi. Elle est logique, c'est la première fois que l'on abdique devant une recrue. Et qui plus est, c'est Ely, l'ancienne protégée de Fred. Je comprends leur colère mais je sais très bien que tant que je la garderai auprès de moi, je ne ferai plus rien de bon. De toute façon, leur mauvaise humeur finira par passer. Je les informe rapidement et je repars aussi vite que je ne suis arrivé.

Je n'ai plus que ma bouteille pour me réconforter puisque personne ne souhaite m'écouter.

A 17 heures mon téléphone me sort de ma nostalgie, Steven m'informe qu'Ely a disparu. Je lui réponds qu'elle doit seulement être sortie et qu'elle n'a nulle part où aller. Ely aime défier.

Je continue à boire pour oublier.

Le téléphone sonne de nouveau, c'est Maîtresse Scarlette qui se plaint du comportement de Maître Seb. Seulement, je m'en fous royalement. Il y a plus grave, celui de noyer mon chagrin. Je n'écoute même pas la fin et je raccroche.

Le week end passe, je garde le même rituel, je n'ai pas déssouler. Le lundi matin, je dois assurer, je me rends en cours. Ils ont intérêt à être calme, sinon ils vont regretter amèrement.

Je fais cours sans aucune envie puis l'administratif. La journée est longue. Je n'ai aucune envie. Je ne comprends pas ce qui m'arrive. Tout le monde m'évite et les seules personnes à m'approcher le regrette. Je me couche sans manger. A quoi bon !

Le lendemain, je fais pareil. Je me lève, me douche, file en cours et termine devant une bouteille.

La maison est si calme sans ma douce, elle me manque tant.

On frappe à la porte, je me demande qui ose venir m'emmerder vue mon humeur.

— Maîtresse Scarlette, que me vaut ta visite ?

— Jeff ton état, tu ne réponds plus au téléphone ! Qu'est ce que tu crois !

— Qu'est ce que ça peut te foutre !

— Parle moi autrement si tu veux pas que je te punisse ! J'ai été ton élève, tu m'as formé, jamais je ne t'ai vu dans cet état. D'ailleurs, regarde qui est entre les mains de Maître Seb, tu sais celui qui a ramené une soumise soule !

— Je vais lui péter la gueule à ce con.

— Ne sois pas vulgaire après tout tu l'as chassée, elle ne t'appartient plus. Revenons-en à toi, j'ai convoqué le comité vendredi soir pour décider de la sentence de Maître Seb pour avoir introduit une soumise inconnue en nos murs et de plus alcoolisée au point de ne plus savoir ce qu'elle faisait. Sans mon intervention elle aurait été abusée.