Chapitre 2

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Je courais à en perdre haleine, la nuit glaciale me brûlait les joues. J'étais totalement déboussolé après la révélation de ma grand-mère, je ne savais plus qui croire? Comment ont-ils pu me cacher ça toute ma vie ? Je n'avais plus de racine, plus personne à qui me fier hormis moi même.

J'aperçu au loin une station de bus, ce qui marqua la fin de ma course effrénée. J'attendais dans le froid, les bouts des doigts gelés que le bus daigne enfin se montrer. Je tentais de me réchauffer comme je le pouvais, hélas ce fut en vain. J'allais sûrement être malade le quatre prochain jour... mais qu'importe, je ne pouvais plus rester dans le passé, je devais aller de l'avant, me redécouvrir, me débrouiller seule, je le devais à grandma.

Après environ une bonne heure d'attente, j'entendis un bruit de moteur se rapprocher.

Je soupirais de soulagement en apercevant les phares du bus. Je lachais précipitamment mon sac et me mis à faire des grands signes à l'aide de ma main. Le conducteur s'arrêta à ma hauteur et m'ouvrit les portes. Cependant lorsque je montais dans le véhicule, je me rendis compte que je n'avais pas de ticket, je possédais seulement un peu d'argent que je n'allais certainement pas dépenser pour ça. J'usais alors de mes talents d'actrice pour que le chauffeur me laisse entrer.

-"Bonjour, je suis désolée, je viens de me rendre compte que je n'avais plus de ticket, je souhaitais me diriger en ville pour aller prendre des médicaments pour ma grand-mère, elle est très malade et elle était en pleine crise lorsque je suis partie... J'ai vraiment besoin de prendre ce bus je vous en supplie...

Le chauffeur m'observa longuement puis me fit un signe de la tête.

-C'est bon pour cette fois allez monter.

- Merci, Merci vous me sauvez

- N'en faîte pas trop non plus Mademoiselle je suis marié

Ugh Beurk, il pensait que je flirtais avec lui.

J'affichais un sourire crispé et me dirigeais à l'arrière du bus vide. Une fois assise, le véhicule démarra et je m'assoupie en me demandant ce qu' allait me réserver la suite de cette aventure.

En sortant du bus, j'aperçus au loin l'insigne de la bibliothèque municipale, ouverte 24h sur 24. Je me dirigeai alors vers l'établissement, érodé par le temps, les jambes encore flageolantes. C'était l'unique endroit encore chauffé dans la ville à 4h du matin. Une fois à l'intérieur, je réalisais que l'espace était vide de vie, les lampes grésillaient au plafond alors que je pénétrais dans la pièce et seuls 2 ordinateurs étaient présents dans le coin de la pièce. C'était l'occasion pour moi de faire des recherches sur mon fameux père.

Qui était-il réellement ? Pourquoi n'était-il jamais revenu me chercher? Pourquoi m'avait-il abandonné au main de sa perfide sœur? J'essayais alors de démarrer le premier avant qu'un message d'erreur s'affiche sur l'écran. Je tentais alors ma chance sur le deuxième et dieu soit loué, l'écran d'accueil s'alluma. Encore méfiante à l'idée de ce que j'allais découvrir dans les prochaines minutes, je cliquais sur le moteur de recherche les mains tremblantes et tapais le nom de mon père biologique : Richard Henri Philippe Hudson.

Ellipse de 2h

Je sortis de la bibliothèque les mains pleines de documents que je comptais éplucher plus attentivement plus tard, je devais à présent trouver un motel pour m'accueillir le temps de mes recherches. Je pris au passage une boisson chaude au Starbucks afin de me réchauffer un peu plus. Je marchais concentrée sur mon Nokia 500 lorsque je me cognai contre quelque chose de dur, faisant tomber au passage le fruit de mes recherches et mon café encore brûlant.

Je levai les yeux vers mon potentiel agresseur qui était en réalité sorti tout droit de la mythologie grecque. Son corps était imposant et virile, son tee-shirt blanc lui moulant le torse lui donnais un air d'Apollon. Je devinais grâce à cela ce qui pouvait se cacher derrière le tissu. Je me mordillais la lèvre rien qu'en imaginant toucher ses abdominaux parfaitement dessinés. C'était sans doute un sportif de haut niveau qui faisait tourner la tête de toutes les nanas, moi y compris...

J'étais fasciné devant une si belle silhouette sortie tout droit de mes plus beaux rêves.

Il était le produit indéniable de tous mes fantasmes mais plutôt mourir que de lui avouer cela.

J'humais son parfum aux notes épicées et me demandais ce que cela ferait si je m'imprégnais de son odeur délicieusement enivrante.

Ses cheveux ébène lui retombaient sur le front en de magnifiques boucles voluptueuses et en partie devant ses yeux laissant entrevoir derrière leur couleur verron. J'avais envie de passer ma main dedans et de tirer dessus, ils avaient l'air si doux. Ses lèvres pulpeuses s'étiraient dans un sourire narquois, montrant ainsi ses belles dents blanches et 2 fossettes se dessinèrent au creux de ses joues. Mon regard remonta enfin vers ses yeux.

Il m'observait le regard perçant le lorgner depuis 2 bonnes minutes, le sourcil droit arqué, attendant que je cesse de le dévisager.

-La vue te plaît ? me questionna-t-il de sa voix terriblement virile.

Je secouais la tête tentant de me justifier mais je ne parvenais qu'à m'enfoncer.

Je me baissais pour récupérer les feuilles éparpillés au sol. Il se baissa alors à son tour pour me venir en aide. J'étais nerveuse, c'était la première fois qu'un garçon m'intimidait de la sorte. Nos mains s'effleurèrent, il s'apprêtait à prendre la parole lorsque son regard tomba sur mes documents. Son regard se braqua alors attentivement sur moi d'un air méfiant.

-Où t'as eu ça ? me dit-il, la voix soudain glaciale. L'atmosphère ambiante venait de perdre quelques degrés.

- Je.. à la bibliothèque pourquoi?

-Donne moi ça tout de suite, tu ferais mieux de retourner chez toi. Tu pourrais tomber sur des gens malintentionnés.

- En quoi ça te regarde, je suis assez grande pour ne pas avoir besoin de tes ordres. Merci de m'avoir aidé mais je n'ai pas besoin qu'on me dicte ce que je dois faire et encore moins venant de la part d'un inconnu.

- Il ne semblait pas te déranger l'inconnu quand tu le regardais avec envie 5 minutes plutôt.

- Pardon ? Tu te prends pour qui? lui répondis-je offusquée. Même pas en rêve en fait j'étais seulement étonnée de découvrir qu'une personne pouvait concentrer autant d'orgueil et de mocheté en un seul être.

- je ne fais que constater les faits, ma chère! Allez rentre chez toi, ce n'est vraiment pas prudent de traîner ici à cette heure-ci.

Je fulminais sous ses dires. Mais pour qui il se prenait Monsieur je-sais-tout. Je n'étais pas une enfant en danger dont il fallait s'occuper et encore moins sauver. J'étais forte et j'allais le prouver. Je lui écrasai donc le pied avant de prendre mes jambes à mon cou et m'enfuie dans la direction opposée. Je l'entendais jurer derrière moi alors que je m'éloignais.

Falling into your darknessOù les histoires vivent. Découvrez maintenant