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— Bienvenue dans la Panic Room, tonna une voix masculine grésillante.

Je papillonnai des yeux en tentant de les habituer aux halogènes qui m'agressaient sans retenue. Je grimaçai en sentant une douleur insoutenable me transpercer le crâne alors que je me redressais. Le sol sur lequel je me tenais était glacial, si bien que je ne sentais presque plus mes doigts, ni mes pieds, d'ailleurs.

Je pris une grande inspiration qui me brula la gorge et lorsque j'expirai, de la buée fila à travers mes lèvres. Il faisait si froid. Je ne grelottais même pas, mon corps semblait vouloir économiser ses forces. J'avais du mal à me mouvoir et chacun de mes mouvements me demandait une quantité astronomique d'efforts.

Que m'était-il arrivé ?

— Ah ! Notre dernière participante s'est réveillée. Parfait, nous allons pouvoir commencer.

Mais qui parlait ?

Je regardai autour de moi. J'étais entourée d'individus qui, à première vue, n'avaient rien à voir ensemble. J'aperçus, en face de moi, une petite fille aux lèvres bleutées assorties à ses yeux larmoyants. Elle m'observait, terrifiée. Vêtue d'une simple robe à fleurs, je me demandai comment elle pouvait survivre avec une température si basse.

A ma droite, un homme qui aurait pu être mon père était recroquevillé sur lui-même. Il avait une petite barbe de quelques jours et ses cheveux bruns lui retombaient sur les yeux. Il se chuchotait des paroles que je ne saisis pas.

Puis sur ma gauche, il y avait une femme d'une soixantaine d'années, peut-être plus, qui avait ramené ses genoux à sa poitrine. Elle se balançait d'avant en arrière, sûrement pour se réchauffer.

Lorsque je voulus me diriger vers la petite fille aux boucles blondes, je me heurtai bien vite à une paroi invisible. Du verre. J'étais entourée de verre.

Où étais-je ? Comment avais-je atterri ici ?

La petite fille pinça ses lèvres et une larme glissa sur sa joue.

— On est enfermés, me dit-elle la voix tremblante.

— Exactement, Lira, intervint une voix masculine.

C'était la même que j'avais entendue en me réveillant. Elle semblait provenir de haut-parleurs au-dessus de moi, mais je n'en vis aucun. Et étonnamment, des halogènes flottaient en hauteur sans qu'aucun fil électrique ne les alimente. Comment pouvaient-ils fonctionner sans apport d'énergie ?

— Bien, comme je le disais, bienvenue à vous quatre dans la Panic Room, là où vos pires cauchemars prennent vie. Je me présente, Hadès, et je serai votre... Comment on dit déjà ? Ah oui, bourreau.

Dans sa voix, je sentais un large sourire. Il était content de cette situation. Et de quoi parlait-il ? La Panic Room ? Qu'est-ce que cela signifiait ?

— Je suis sûr que vous avez des questions plein la tête, mais je ne vais pas vous donner les réponses de suite. Ce ne serait pas drôle.

Je croisai le regard de la femme qui était aussi interloquée que moi. J'avais l'impression d'être dans un mauvais rêve. Oui, c'était ça. J'allais me réveiller et le froid que je ressentais était simplement dû au fait que j'avais oublié d'allumer le chauffage avant d'aller dormir. Je fermai les yeux, du plus fort que je pouvais.

— Réveille-toi, réveille-toi, me murmurai-je.

— Oh non, Rose, tu n'es pas en train de dormir, bien au contraire. Tu es dans un véritable cauchemar éveillé. Les Enfers viennent pour vous, et pour toi.

Panic RoomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant