Chapitre 10

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La reine de la chasse

Si cet imbécile ne m'avait pas arrêté j'aurais pu mettre fin aux jours de la progéniture d'Hadès. Ma joue gauche cuisait encore suite à l'impact de son poing. Autrefois, il avait été l'un de nos guerriers les plus fidèles et maintenant il venait de retourner sa veste, tel un couard. Un jour, il regretterait s'être ligué contre nous. Pour l'instant, je me devais informer mon père de la véracité des propos du messager des flots. Hadès avait bien une fille. Il n'avait pas respecté le décret.

Pour rejoindre l'Olympe où mon père était reclus, je dû me rendre dans la forêt de Houston afin de créer un portail. Très peu de Rois et Reines pouvaient voyager ainsi entre les deux mondes depuis que mon père avait emprisonné Destinée dans la boite de Pandore. Il avait eu bien raison de le faire. Pourquoi est-ce que notre vie devait être dictée par le Destin et non nous-même. Il nous était impossible de faire ce que l'on souhaitait. Chaque acte, geste, parole était contrôlé par les Parques, celles qui faisaient respecter les Edits de Destinée. Plus maintenant ! Mon père avait occis ces veilles mégères. Cela faisait plusieurs siècles que nous étions libres et la venue de cette fille n'allait rien y changer. Il était impératif de la tuer, ainsi la prophétie n'aurait aucune valeur. Comment une gamine telle qu'elle pourrait nous gouverner ? Elle connaissait à peine nos mœurs et semblait être imprégnée de la culture humaine.

Zeus était un bon Roi et il le resterait ! Une fois arrivé près d'un chêne centenaire, je pris entre mes mains mon médaillon, celui qui me permettait de me fondre dans la masse quand je venais sur terre. J'invoquai ma magie et répétai trois fois :

—Moi fille du seigneur suprême

Je t'ordonne de m'ouvrir l'accès

Olympe montre toi

Reconnais-moi

Ouvre les bras

Je transperçai ensuite la paume de ma main avant de laisser trois gouttes de sang tomber sur la terre. L'écorce de l'arbre se mit à trembler jusqu'à ce qu'une porte apparaisse sur le tronc. Je me saisis de la poignée et m'engouffrai à l'intérieur. Malgré le fait que je sois l'une des douze je n'avais pas la capacité de me téléporter comme les six. Je devais à chaque fois invoquer un portail, à la longue cela devenait lassant, mais je m'y étais habitué.

J'atterris en plein cœur de la forêt noire autrefois luxuriante. Il n'était pas bon de s'y aventurer car des créatures en tout genre y avait trouvé refuge. Chaos s'était abattu sur l'Olympe après que Zeus eu emprisonné sa chère fille Destinée. Depuis, le soleil n'avait plus brillé et une nuit éternelle s'étendait sur le Royaume de l'Olympe. La Reine Hestia, sœur de mon père, et non pas cette péronnelle de fille d'Hadès, avait suite à cela reproduit une version de l'Olympe que l'on nommait la petite Olympie. Bien sûr elle y refusa l'accès à Zeus, Héra, Poséidon, Déméter, Perséphone, et d'autres seigneurs mineurs qui avaient fomenté l'emprisonnement de Destinée et l'assassinat des Parques. Mon père ivre de rage à l'idée de se faire détrôner avait tué sa sœur. Hé oui, en tant que seigneur suprême et avec l'aide de ses comparses il était capable de tuer un Roi ou une Reine en l'occurrence. La première née du Titan Chronos et Rhéa n'était donc plus. J'étais sûre d'une chose c'était qu'Hadès avait une idée en tête en nommant son enfant comme sa sœur disparue.

Apollon mon frère jumeau m'attendait dans son char ensoleillé. Tout n'était que lumière avec lui et cela nous permettrait d'éviter les bêtes qui rodaient dans les parages. Je grimpai aussitôt sur l'engin et nous primes la route jusqu'au Palais.

—Alors, est-ce que tu l'as trouvé ? me questionna-t-il.

Je hochai la tête et répondis :

—Bien sûr, tu sais bien que quand je pars à la chasse je débusque toujours ma proie.

L'héritière du TartareOù les histoires vivent. Découvrez maintenant