Hestia
Quelques années plus tard
J'avais la tête posée sur la vitre du train et j'observai le paysage qui défilait à une vitesse folle. Nous étions tous les trois dans le convoi en direction de la ville de Houston, où je vivrais dorénavant. Zéphyr mon adorable petit frère était assoupi, la tête posée sur mes genoux. Il était tellement mignon ainsi endormi avec ses cheveux noirs éparpillés dans tous les sens. Décerto celle que je considérai comme une grande sœur et aussi comme une mère, dormait également. Cependant, sa situation était plus caucasse puisqu'elle avait la tête qui reposait sur l'épaule de son voisin de siège. Un parfait inconnu soit dit en passant. Lorsque je l'avais aperçu dans cette position, je n'avais pu m'empêcher de rire et l'homme en me voyant m'avait fait un clin d'œil de connivence, pas le moins du monde embêté par celle qui envahissait son espace vital. Je devais dire que Décerto était magnifique, une vraie bombe, avec ses beaux cheveux blonds soyeux, ses courbes voluptueuses et ses traits délicats, elle ressemblait à une poupée de porcelaine.
De toute manière les nymphes étaient toujours belles, car Décerto était une naïade, c'est-à-dire une nymphe d'eaux douce. Moi j'avais un statut assez particulier car j'étais la fille du Seigneur des enfers, Hadès et d'une Pléiade qui s'appelait Astérope. J'étais comme qui dirait la princesse des enfers, mais cela devait rester un secret, car Zeus avait interdit aux douze Rois et Reines qui régnaient sur l'Olympe d'avoir des enfants à la suite d'une prophétie qui m'était encore inconnue. Il faut savoir que suite à ce présage, Zeus est devenu un monstre. Il avait fait assassiner tous les fils et filles des douze et même sa sœur Hestia, car le peuple la préférait à lui. Mon père avait décidé de me donner son prénom pour lui rendre hommage car la Reine Hestia était un exemple pour lui. Je n'étais pas vraiment concerné puisque depuis mon plus jeune âge, je vivais parmi les humains. Donc je ne connaissais pas trop tout ce qui touchait à la mythologie mis à part ce que j'avais appris à l'école et dans les livres.
En parlant de livre, pour m'occuper, je lisais sur ma liseuse. Je venais de terminer une agréable histoire de sorcière avec des dragons. Les descriptions m'avaient fait voyager en Ecosse, pays que je rêvais de découvrir un jour. A présent, je lisais une romance contemporaine un peu trop rapide à mon goût, pas que je ne l'appréciais pas, mais je n'avais pas le temps d'assimiler des informations que d'autres arrivaient sans plus de développement et cela me frustrait quelque peu.
Je poussai un soupir de dépit lorsque l'héroïne avoua ses sentiments au héros, alors qu'ils s'étaient rencontrés trois jours auparavant. Je trouvais cela vraiment impossible de tomber amoureux directement, mais bon je n'avais jamais eu de relation amoureuse donc je ne pouvais pas critiquer.
Je décidai de mettre fin à mon calvaire et fermai les yeux quelques instants. Je ne pus m'empêcher de repenser à la conversation que j'avais eu avec Décerto quelques semaines plus tôt.
***
—Hestia, viens, j'ai à te parler, m'appela Décerto.
J'étais dans ma chambre occupée à faire mes devoirs pour le lendemain. Le ton sur lequel elle m'avait interpellé était assez urgent, je m'empressai donc de la rejoindre dans le salon.
—Que ce-passe-t-il ? la questionnai-je
Elle était assise sur le fauteuil et triturait ses mains de nervosité. Je m'installai à ses côtés et l'interrogeai du regard.
—Hestia, depuis que tes pouvoirs sont apparus les créatures olympiennes vivant ici s'interrogent. On ne peut pas rester plus longtemps en Californie ma belle.
Je tombais des nues, on avait emménagé dans cette région il y avait un an de cela, je m'étais fait des amis et maintenant je devais encore partir.
VOUS LISEZ
L'héritière du Tartare
ParanormalConnaissez vous le célèbre dicton : les murs ont des oreilles ? Eh bien, il s'adapte parfaitement à mon histoire. Quoique, je devrais plutôt dire les vagues ont des oreilles. Je ne m'attendais pas du tout à un tel bouleversement, moi qui vivais tra...