Chapitre 50

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Pdv Korekiyo

Je me suis réveillé en entendant Rantaro bouger, mais je n'ai pas ouvert les yeux en espérant me rendormir, pensant qu'il allait simplement aux toilettes. Cependant, après avoir entendu qu'il avait allumé une lampe, je pouvais voir la lumière même si mes paupières étaient toujours fermés. Il a également ouvert la fenêtre, je sentais une légère brise souffler sur ma peau. Rantaro reniflait de temps en temps. Je me suis alors redressé en me demandant ce qu'il faisait.

Korekiyo : Rantaro ?..

Il s'apprêtait à monter sur le rebord. Il s'est retourné surpris en m'entendant, son visage étaient rempli de larmes et il semblait effrayé.

Rantaro : Tu es réveillé ?!-

Korekiyo : Qu'est-ce que tu fais ?..

En réalité, je sais très bien ce qu'il s'apprêtait à faire. Je n'aime pas ça... s'il commence à avoir ce genre de pensées, je crains le pire.

Rantaro : Je...

Korekiyo : Ranta ?

Je me suis levé pour aller le voir, il tremblait comme une feuille.

Korekiyo : ...  Qu'est-ce que tu faisais ici ?

Rantaro : ...

Korekiyo : Dis moi au moins si c'est ce que je pense ?..

Rantaro : Probablement...?

Il a baissé la tête comme un enfant qui était sur le point de se faire disputer pour avoir fait une bêtise.

Korekiyo : Viens..

Je l'ai accompagné pour qu'il s'asseoit sur le lit, j'ai fais de même juste après. Rantaro n'osait pas me regarder en face, ce que je peux comprendre, mais je ne comptait pas lui faire la morale à ce sujet.

Korekiyo : J'aimerais juste... savoir pourquoi tu as voulu faire ça...

Rantaro : ... Pour être honnête, je ne le sais pas vraiment... j'ai l'impression de ne pas être moi-même ces derniers temps..

Korekiyo : Je ne vais pas te cacher que ce n'est pas qu'une impression... mais c'est compréhensible après ce qu'il s'est passé. Cependant...ne recommence pas. S'il te plaît, je n'ai pas envie de te perdre...

Rantaro : Je ne recommencerai pas, c'est juste que...

Korekiyo : Oui ?

Rantaro : Tu vas sûrement me prendre pour un fou, haha ^^'

Korekiyo : ...

Rantaro: Tu te souviens de ce que nous as dit notre professeur, un jour ? Lorsqu'il nous a demandé de réfléchir à si nous étions réellement heureux... et quelle était cette source de bonheur..

Korekiyo : Je m'en souviens, oui.

Rantaro : J'y ai beaucoup réfléchi depuis.. et je n'ai jamais trouvé de réponse. J'ai à la fois l'impression d'avoir assez pour me considérer heureux, mais à l'inverse...j'ai l'impression d'être plongé dans une tristesse sans fin depuis que je les ai perdues. Encore plus maintenant que je sais que... et donc, je me suis posé la question : Est-ce que mon bonheur se trouve réellement ici ? Et je me suis mis à penser que ça serait peut-être mieux si je...Désolé, c'est peut-être un peu... bête...

Korekiyo : Je ne sais pas si cela va t'aider, mais.. je suis certain que tu trouveras le bonheur. Beaucoup de personnes tiennent à toi, et même si la vie n'est pas toujours facile, on finit par s'en sortir. Regarde moi, par exemple... avant que tu n'arrives dans ma vie, je pensais que mon corps allait finir par me lâcher un jour où l'autre.. et c'est comme si j'attendais ce moment avec impatience. Pour être enfin libéré de tout ça. Désormais, je suis plus heureux. Je suis certain que tu y arriveras aussi, Ranta... alors, s'il te plaît.. n'abandonne pas. Fait le pour elles, pour les personnes qui t'aiment...et pour toi, aussi.

Il m'a regardé puis m'a sourit. Je n'ai pas pu m'empêcher de faire de même, j'ai l'impression de ne pas avoir vu de sourire sur son visage depuis très longtemps.

Rantaro : Je suis content... d'avoir pu t'aider.

Korekiyo : Je ferai tout mon possible pour en faire de même.

Rantaro : Ne t'en fais pas pour ça... je.. je vais me débrouiller.

Korekiyo : Je n'ai pas dis que tu pouvais refuser.

Il a soupiré. Je sais qu'au fond de lui, il veut de l'aide, il ne veut juste pas embêter les autres avec ses problèmes et essayer de les gérer seul. D'un coup, il a serré ses bras autour de moi en posant sa tête sur mon épaule.

Rantaro : Merci Kiyo... pour tout..

Il a relevé la tête puis m'a embrassé la joue pendant quelques secondes. Assez de secondes pour que mon cerveau soit à la limite de l'ébullition. Plus je passe de temps avec lui, plus je suis amoureux... J'espère sincèrement que mes sentiments sont réciproques. Parfois, j'ai le ressentiment qu'il le sont, mais je me dis que je me fais peut-être des idées...

Le lendemain

Lorsque je suis rentré chez Kumanomi, ils m'ont demandé des nouvelles de Rantaro. J'ai préféré tout leur expliquer, autant qu'ils soient au courant, on ne sait jamais. De plus, je me voyais mal leur cacher ça. J'espère juste que Ranta ne m'en voudra pas.

J'ai été dans la salle de bain, puis mon regard a croisé celui de mon reflet dans le miroir. J'ai lentement retiré mon masque. Je n'ai pas pu m'empêcher d'avoir des frissons. Quand je me regarde... ce n'est pas moi que je vois. C'est elle. Je sentais que je commençais à paniquer. Alors j'ai fouillé dans les tiroirs, puis j'ai attrapé le premier ciseaux qui me tombait sous la main. J'ai attrapé quelques mèches avant de prendre une grande inspiration. J'étais sûr le point de les couper, mais quelque chose me bloquais. J'avais peur. Pourtant, je sais qu'elle n'est plus là, mais je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'elle m'observe encore. J'ai fermé les yeux et j'ai commencé à couper. Je ne pourrais pas dire si c'est très droit étant donné que je ne vois rien, mais je vais ajuster après. Au fur et à mesure que je coupais, je sentais mes cheveux tomber, j'avais l'impression d'avoir un poids en moins. Dans les deux sens du terme, que ça soit mes cheveux...ou bien ma sœur. J'ai ouvert mes yeux avec appréhension.  C'est si étrange. Mais je me sens plus mieux comme ça. À un léger détail près... j'ai pris du démaquillant pour enlever le rouge à lèvres que je me forçais à mettre depuis un long moment déjà. Je me suis longuement regardé dans la glace. C'est comme si je me découvrais vraiment pour la première fois. La dernière fois que j'étais ainsi, j'avais seulement 5 ans... Je n'ai pas pu retenir mes larmes, je ne sais pas vraiment comment décrire ce que je ressens mais... je me sens enfin comme moi-même. J'ai repris le ciseaux pour mieux couper mes cheveux. C'est vrai que ce n'était pas vraiment droit ni très symétrique. Je ne pense pas que je vais enlever mon masque maintenant...cela ferait un peu trop pour l'instant. J'espère tout de même avoir le courage de le faire un jour.

Ce Soir d'Été {Amaguji}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant