Cave Fatum

Le destin ne cesse de nous rattraper

Je marchais dans New York depuis quelques heures maintenant, j'avais besoin de prendre l'air, de réfléchir et surtout de faire disparaître ces pensées tellement... Envahissante vous savez ? J'ai eu rendez-vous avec mon psychiatre aujourd'hui et il m'a posé une question qui résonne en moi depuis longtemps.. Et qui fait écho aujourd'hui : pourquoi suis-je encore en vie ? Après tout ça, la douleur, la souffrance jour après jour. Les pensées qui me hantent et me tourmente, je ne suis. Pourquoi suis-je encore debout ? Pourquoi est-ce que je me lève tous les matins ?
Je n'ai pas la réponse à cette question, en réalité je n'en sais strictement rien.. Je n'ai et je n'aurai probablement jamais de réponse à cette question. Est ce que j'ai été trop faible pour partir ? Ou trop forte pour abandonner ? Ma déprime actuelle aurait sans doute tendance à dire que j'ai été trop faible, mais ma raison me pousse à croire le contraire. Qui suis-je censé croire maintenant ?

J'ai tenté d'oublier cette question au moins pour l'après-midi, de toute façon je savais déjà qu'elle reviendrait me hanter ce soir alors à quoi bon s'infliger toute cette souffrance maintenant ? Inutile, je suis d'accord, mieux vaut une fois que deux dans ce cas. Je ne me suis donc plus préoccupée de cette question une fois son cabinet quitté. Et bien.. Jusqu'à ce que tout éclate. Ceux que je pensais être mes amis se sont révélés être des menteurs, ceux que j'ai aidé se sont révélés être des profiteurs, des gens toxiques, manipulateurs, fondamentalement méchants. Et moi au milieu de toute cette incompréhension, tout ce que je fais c'est.. M'en vouloir à moi même. Je pourrais leur en vouloir de m'avoir utilisé, de m'avoir trompé, de ne pas m'avoir expliqué, de ne pas m'avoir répondu. Je pourrais leur en vouloir pour avoir pris des décisions qui me revenaient à ma place, de m'avoir infligé toute cette souffrance.

Mais tout ce qui me vient c'est simplement.. Pourquoi moi ? Qu'est ce que j'ai fait pour mériter cela ? Rien, rien je le sais au fond de moi. Mais cela ne change rien, mes pensées tournent, encore et encore sans jamais s'arrêter, elles me narguent, et me montrent à quel point je suis faible, à quel point cela n'arrive qu'à moi, moi parce que je suis une mauvaise personne, parce que je ne fais pas les choses comme il faut.. Narcissique n'est ce pas ? Peut être... Probablement même.

Coincé entre la réalité : rien de tout cela n'est ma faute, ils ont pris leur décision. Ils se sont servi de moi, et je n'aurais rien pu faire pour éviter cela, j'ai cru en eux, je leur ai accordé ma confiance et ils m'ont trompé. Et ce que je ressens au fond de mes tripes : j'aurais pu faire mieux, j'aurais dû faire mieux. Les rendre fiers, leur montrer de quoi je suis capable et peut-être que cela aurait été différent. Peut être que si je ne leur avait pas accordé ma confiance je n'aurait pas tant souffert..

Il était sans doute très tard dans la nuit, je n'avais pas pris mon téléphone avec moi, et je n'avais pas ma montre non plus. Je m'étais simplement enfui de chez moi, sans mon téléphone aucune chance qu'ils me contactent. Et c'est très bien comme ça.

Si New York n'était pas New York.. J'aurais probablement pu observer les étoiles cela m'aurait probablement aidé. J'ai toujours aimé observer les étoiles, le ciel, les astres la nuit. Tout cela est si grand, si vaste, nous ne sommes rien à côté de tout cela. La nuit était relativement calme pour une fois, et c'était vraiment agréable de profiter des rues New Yorkaise dans un silence relatif. New York reste New York après tout.

Je ne sais pas vraiment pourquoi je continue de marcher. Je ne sais même pas depuis combien de temps je marche ni même où je suis, je n'ai aucune idée de l'heure qu'il est, tout ce que je sais c'est que je ne devrais probablement pas traîner dans les rues de New York si tard dans la nuit. Est il même si tard ? Sur le chemin j'ai aperçu quelques rues que je pensais pouvoir reconnaître mais je n'étais sûr de rien. Mes pensées obscures sont revenues en un rien de temps, elles se sont remises à tourner en boucle dans mon esprit, sans me laisser ne serait-ce qu'une seconde de répit.