Le destin se moque des Hommes

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Hier était .. Une journée assez dingue, complètement dingue même. Je suis resté avec Tony un moment à l'extérieur, nous sommes rentrée pour déguster nos pizzas même si après tout ce qu'il s'était passé je n'avais presque aucun appétit, c'était.. Compliqué mais il ne m'a pas jugé, ni observé c'était juste.. Nous, au naturel. On a discuté un moment et je suis rentrée à l'appartement. Il m'y a raccompagné bien entendu, il a tenu à m'accompagner devant la porte.

Je suis dans mon bain depuis une dizaine de minutes. L'eau chaude aide mais la cicatrice reste toujours aussi douloureuse, j'ai suivi les consignes habituelles pour les douleurs fantômes mais rien de très efficace. Je pense aller faire un tour au centre cette après midi, je pourrais probablement discuter avec Aaron et quelques anciens collègues, cela fait un moment que je ne me suis pas rendu au DVA. C'est mieux que rien, je suppose. Ça me fera du bien.

Je quitte ma baignoire et me sèche avant d'enfiler mes vêtements et ma prothèse. J'ai eu le temps d'y jeter un œil hier, globalement rien de très grave à l'extérieur mais je pense que le mécanisme permettant la rotation au niveau du genou a été endommagé par le choc, c'est pourquoi la marche est aussi douloureuse. Je bricolerais ça, comme souvent, la garantie n'est plus valable de toute façon.

Je choisis des vêtements classiques, qui me permettront de me fondre dans la masse. Un pantalon cargo noir, mes basquette noir et blanche. Pour le haut, quelque chose de simple, un t-shirt de la Stark expo (Hey, c'est pas parce que je ne l'ai pas suivi pour qui il est, que je n'admire pas son travail, surtout la science derrière son travail) et une veste avec capuche. Le capitaine les avait offertes à chacun des membres du régiment présents sur le front à Noël il y a deux ans. La plupart d'entre nous ont été mis sur la touche après cela d'ailleurs.. La veste est brodé au niveau du cœur : blason, numéro de régiment et nom avec initiale du prénom. On avait tous pris l'habitude de les porter lors des réunions en hommage à notre capitaine, c'est grâce à lui que l'on s'en est sorti. (Il vous dira complètement le contraire mais il ne faut pas y faire attention.)

Une fois prête, je quitte l'appartement et me lance dans les rues relativement agitées en ce début d'après-midi, je rejoins le métro, direction le DVA. Le trajet en métro dure longtemps.. Un peu trop, assez pour que l'on me reproche de m'être installé sur les places handicapé au vu de mon jeune âge, je déteste vraiment l'âgisme, bande d'abrutis.

Mon arrêt ! Je descends là, je quitte les souterrains et rejoint le magnifique bâtiment. Il est semblable à celui de Washington, un bâtiment en pierre, authentique, comme les gens qui s'y rassemblent. J'inspire et expire un bon coup avant d'approcher et de passer la porte. Il n'est plus question de faire marche arrière.

J'ai suivi la foule en tentant de rester discrète au moins.. Pour l'instant, si je suis repéré dans les couloirs je n'aurais qu'une envie, m'en aller. Je le sais, je la sens déjà ramper sous ma peau. Ok, c'est.. Partie.

Les grandes portes en bois sont ouvertes, laissant le champ libre à qui veut entrer, les chaises sont positionnées différemment que dans mes souvenirs, ça m'arrange cela dit. Elles sont alignées en rang et non en cercle, ce qui veut dire que je peux me mettre au fond. Peut être que mettre ma veste n'étais pas forcément une bonne idée, elle me rend plus.. Reconnaissable. Je devrais peut-être la retirer, ouais.. Ok, je vais juste la déposer derrière moi. Je devrais probablement arrêter de réfléchir aussi.

Les vétérans entrent, j'en reconnais quelques-uns, certains sont de mon régiment enfin.. De mon ancien régiment. Un homme que je ne reconnais pas entre et s'installe au niveau du pupitre, ou est Aaron ? Est il parti ? Il a cédé sa place à quelqu'un d'autre ? Cela fait un peu plus d'un an que je ne suis pas venu mais.. Tout de même.

"Très bien tout le monde, comme d'habitude j'aimerais faire un tour des prénoms, régiment et grade de chacun. Si vous avez des questions à poser aux autres, soyez libre de le faire tout en restant respectueux, nous sommes là pour échanger."

Cave FatumOù les histoires vivent. Découvrez maintenant