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Après avoir annoncé ça à la personne qu'il aimait le plus, Gojo ne pouvait plus se regarder dans une glasse.
Il lui avait menti tout ce temps, tandis que Suguru souffrait de plus en plus chaque jour ...

- C'est donc ça ..., murmura Suguru, d'un ton calme et normal, tout en fixant la fenêtre.

Un silence insupportable s'était installé lorsque Gojo avait annoncé l'horrible nouvelle. Suguru l'avait brisé car il savait à quel point Gojo se sentait mal.

- Je t'en supplie Suguru, dis quelque chose ..., supplia Gojo, la voix cassée, en larmes.

Gojo leva la tête et attendit que Suguru tourne la tête. Suguru tourna alors la tête et regarda Gojo dans le bleu céleste de ses yeux, afficha un tendre sourire et ouvra grand ses bras, couverts de perfusions.
Gojo l'observa d'un regard éberlué, et coura s'étendre dans les bras de Suguru.

- Je ne t'en veux pas, Gojo, chuchota Suguru en caressant la tête de Gojo avec bienveillance.

À entendre ces mots, Gojo éclata en sanglots et posa sa tête sur le torse de Suguru. Cette indescriptible sécurité qu'il ressentait lorsqu'il était près de Suguru lui procurait une sensation d'apaisement.

- Je suis tellement désolé, murmura Gojo tandis que les larmes tâchaient la chemise d'hôpital.
- Tout va bien, je t'en veux pas Gojo, répéta Suguru d'un ton toujours aussi calme et apaisant.

Suguru releva la tête de Gojo en prenant son menton, puis effaça ses larmes avec délicatesse, tout en affichant ce sourire que Gojo admirait tant.

*Quelqu'un toqua à la porte*

- Excusez-moi, dit l'infirmière, chargée d'un plateau, c'est l'heure de votre déjeuner, Mr. Getou. Bon appétit, ajouta-t-elle en déposant doucement le plateau sur les cuisses de Suguru.
- Merci beaucoup, remercia Suguru.

L'infirmière sortit de la chambre et Suguru fixa son plateau d'un regard vide. Il le repoussa.

- T'aimes pas ? demanda Gojo.
- J'ai pas du tout faim, répondit Suguru.

C'est mauvais signe.

Gojo s'assoit sur le fauteuil qu'il avait rapproché la veille.

- Faut que tu manges Suguru, tu vas finir par tomber dans les pommes, insista Gojo, inquiet.

Suguru baissa la tête, sans répondre.

*Quelqu'un toque une autre fois à la porte*

- Salut, Suguru, salua Yuki, une petite fleur à la main. Comment tu te sens ?
- Yuki ..., répondit Suguru, interloquée. Je suis très heureux que tu sois venue, je vais très bien. Oh, merci, dit-il en prenant le grand lys blanc que Yuki lui tendait.

Le lys blanc était une fleur qui représentait le chagrin, la pureté mais aussi la vérité, notamment la fleur préférée de Suguru.

Les 3h qui s'écoulèrent semblaient être 10min pour Gojo et Yuki.

- Excusez-moi, dit la même infirmière que celle du midi, l'heure des visites est dépassée depuis 25min, vous devez vraiment rentrer.
- Oui, excusez-nous, nous partons de suite, répondit Yuki.

L'infirmière s'en alla et Yuki déposa un léger baiser sur la joue de Suguru.
C'est le tour de Gojo.
Celui-ci resta un léger instant, fixant les yeux d'un noir ténébreux de Suguru. Cet instant parut être mille ans. Il s'approcha de Suguru et le serra dans ses bras, son front collé à son cou.

- Tout va bien se passer, susurra Suguru près de l'oreille de Gojo.

Gojo voulait rester dans les bras de Suguru pour l'éternité, sentant son délicat parfum de fleurs de cerisier encrée dans ses vêtements. Mais il ne pouvait pas.

Suguru et Gojo se séparèrent et Gojo se dirigea vers la porte, retournant dans son appartement, désormais rien qu'à lui.

Gojo allait bientôt ressentir la solitude et l'abandon, jusqu'à en salir ses miroirs.

À suivre ...

In Another LifeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant