Chapitre 78 - Arrivée fracassante

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Alors que des gardes rodaient habituellement autour de la propriété de Karl Müller, certains d'entre eux avaient repéré au loin une silhouette féminine qui se dressait devant le portail en fer forgé.

- C'est qui ? Encore une putain qu'il a encore commandé ? Demanda l'un d'entre eux en repensant à toutes les prostitués qu'il avait pu voir débarquer au cours du mois.

Le second, un peu plus fin d'esprit, plissa les yeux pour y voir plus clair et répliqua à la seconde près :

- Nan, j'crois qu'on tient le gros lot cette fois-ci. Appelle le supérieur, j'm'occupe de la ramener.

Le garde s'approcha de l'entrée et demanda d'une voix intéressée :

- Tu t'es perdu ma jolie ?

- Regardez-moi ça. Et dire que Karl appelle ça des gardes. Répliqua la brune en le détaillant de haut en bas.

Son interlocuteur en face n'avait pas l'air de comprendre ce qui allait se passer lorsque la femme sorti une dague de sa manche pour égorger l'homme en face de lui. Sans qu'il ne puisse répliquer, il se tenait le cou avant de s'écrouler sur le sol en se vidant de son sang. Ellie eu juste le temps d'attraper les clés pendues à sa ceinture.

Elle ouvrit la porte avant de marcher d'un pas déterminé pour se hisser à l'intérieur du bâtiment. En vue de sa tenue du bataillon, elle savait qu'elle ne passerait pas inaperçue dans les locaux mais elle ne comptait pas se laisser faire devant les gardes qui se dressaient tout juste devant elle.

En sortant sa dague, elle les toisa du regard avant de se lancer sur eux pour les tuer.

**

Karl dégustait un bon verre de vin lorsque son repas arriva sous son nez. La même bonne qu'hier se retirait avant de le laisser manger son plat chaud. Elle poussa lourdement le chariot rempli de condiments laissant répandre une odeur de viande rôtie dans toute la pièce. Karl profita de ses difficultés rencontrées à pousser le mobilier pour lancer à la dérober un regard sur son postérieur.

Mais au moment où elle allait ouvrir les portes, ces dernières furent propulsées sur les côtés en se fracassant contre les murs tapissés de papier peint d'une valeur inestimable. Karl eut un léger sursaut et lâcha sa fourchette qui se planta verticalement dans sa purée pour lever les yeux en direction de l'origine du vacarme.

Ellie se tenait devant la porte, un des gardes sous le bras qu'elle maintenait avec sa dague sous son cou. Son regard vert était aussi vénéneux que celui d'un serpent. Mais Karl ne se laissa pas déstabiliser pour autant. Il recula sa chaise gracieusement et offrit un sourire à Ellie en commençant la discussion :

- Ravie de te revoir ma belle ! Installe-toi, tu veux ?

- Epargne-moi tes politesses. Tu sais très bien pourquoi je suis là. Elle le coupa immédiatement en resserrant l'emprise sur son otage.

- Si tu parles de ton cher caporal, tu n'as pas de soucis à te faire. Il est resté bien sage pendant tout ce temps. Répliqua Karl en s'essuyant les lèvres avec sa serviette. Viens plutôt papoter avec moi, nous avons des choses à nous dire, tu ne crois pas ?

Ellie arqua un sourcil en le détaillant et lâcha le garde qui braillait et la suppliait depuis cinq minutes. Il tomba sur le sol avant de se retirer de l'autre côté en courant. Ellie poussa un rictus méprisant et s'avança vers Karl en essuyant sa dague et en la rangeant dans la manche de son haut.

- Si je suis venue c'est uniquement pour lui. Je n'ai pas l'intention de te dire quoi que ce soit.

- C'est marrant, j'étais certain que tu réagirais comme cela. Décidément, il faut employer les méthodes fortes avec les soldats du bataillon.

EllieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant