Chapitre 75 - Haine

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- Ellie ?

Je ne pouvais pas laisser Karl s'en prendre à des enfants, pas à des victimes aussi jeunes dont l'avenir était certainement prometteur. Ils représentaient la patrie, notre nation, les futurs soldats des murs.

Mais je savais pertinemment qu'il ne s'arrêtait que lorsque je viendrais jusqu'à lui, de mon plein gré, sans avoir réellement le choix. Pendant toute ma vie, j'avais été soumise à de multiples reprises au chantage, mais je dois avouer que celui-ci est le pire de tout ceux que j'ai connu.

Le plus difficile n'étant pas de me rendre. Non, ce qui me touche particulièrement c'est de découvrir la lueur de déception dans le regard de mes camarades lorsque je franchirais ces grandes portes.

- Ellie ? M'appelait de nouveau Hanji.

Portant mon attention sur elle, cette dernière poursuivra :

- Tu penses qu'il s'agit de...

- De Karl ? Y n'y a aucun doute. Et je ne compte pas le laisser faire.

En voyant ma mâchoire se contracter, Hanji comprit de suite ce qu'il allait se produire. Elle me retenait le bras pour éviter que je ne fasse un pas de plus en direction de la sortie.

- Et tu crois vraiment qu'on va te laisser y aller ?

- Tu préfères que des innocents meurent à ma place ?

- Nous ne sommes pas sûr qu'il s'agisse de lui. Il se pourrait très bien qu'un autre clan...

- Alors quoi ? Vous n'allez rien faire ? Vous allez attendre que d'autres enfants se fassent buter par ce connard ?! Non ce qu'il faut c'est lui coller une balle entre les deux...

Je me tournais de l'autre côté pour me retrouver née à née avec Livaï. Mon regard ténébreux croisa le sien qui était tout aussi terrifiant. Les bras croisés sur sa poitrine, il me coupa en rétorquant avec autorité :

- N'y pense même pas, morveuse.

Je ne répondis rien tout en maintenant le regard le plus longtemps possible. Nous nous fixions dans le blanc des yeux sans rien ajouter pendant qu'Hanji se remettait à parler :

- Ellie, tu sais très bien que nous ne pouvons pas te laisser faire ça.

- Parce que vous avez une meilleure solution, peut-être ?! Je m'indignais.

- J'te déconseille de hausser le ton. Répliqua Livaï dont l'expression était hostile et sévère.

Au prix d'un effort colossal, je me retenais d'imposer mon désaccord. Hanji en profita pour continuer :

- Tu crois qu'Erwin voudrait que tu te lances à la recherche de cet homme ?

- Erwin n'est plus là. Je la coupais en baissant les yeux de chagrin.

- Alors fais pas de la merde. Lança Livaï pour que je me ressaisisse.

Je fis un pas en arrière et poussais un long soupir, réalisant qu'il avait en partie raison. J'étais tout simplement épuisée de me fourrer dans de sales situations. Karl voulait la vérité quant à la disparition de mon frère. Et il était certain que si je dévoilais vraiment ce qu'il s'était passée cette nuit-là, la justice ne se permettrait pas de m'offrir cette liberté que je convoite tant.

Mon regard se perdait dans le vide à la recherche de la meilleure issue possible. Mes supérieurs s'approchaient tous les deux pour me convaincre de ne pas y aller :

- On va trouver une solution ne t'inquiète pas. Essayait de me rassurer Hanji du mieux qu'elle le pouvait.

Je laissais sa phrase en suspens et laissais Livaï poser son regard sur moi sans même le confronter. Il m'était impossible de rester là sans rien faire pendant que des innocents étaient en train de mourir dehors. Il fallait que j'y aille avant que d'autres enfants ne meurent par ma faute.

EllieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant