↠ Prologue ↞

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Du plus loin que je m'en souviennes, j'ai toujours adoré les motos. Peut-être parce que je baignais dans cet univers depuis ma plus tendre enfance ? Aucune idée. Par contre, ce que je savais, c'est qu'il fallait que je parte. Que je quitte cet endroit qui avait vu ma chute aux enfers. Personne n'a compris et je ne les blâme pas. La seule fautive dans l'histoire c'est moi, parce que je n'ai pas été assez forte. Je me suis laissé couler alors que j'aurais mieux fait de nager jusqu'à la rive. Ma famille ne m'aurait pas laissé tomber si j'avais parlé dès le début, mais à 17 ans, on pense que l'on a pas besoin des adultes. Or, je sais maintenant que j 'aurais dû demander de l'aide et non pas repousser les mains qui m'étaient tendus.

Comme la célèbre citation le dit si bien, ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort. C'est mon cas. J'ai peut-être vécu l'enfer, mais j'ai su me relever et ce, grâce à des rencontres qui ont su changer ma vie. J'ai changé, je ne le cache pas. Je ne suis plus la gamine de 17 ans qui pensait pouvoir se débrouiller toute seule. Cette fille-là est restée aux Etats-Unis. La femme que je suis n'a rien à voir. J'ai des amies en or, un boulot que j'adore et une bécane qui déchire. Que demandez de plus, me direz-vous. Un mec ? Certains ne comprennent pas que je ne demande pas de relation durable. Après tout, je suis une femme et pour eux, je devrais porter des robes tous les jours et être aux fourneaux tout en attendant un connard qui passe son temps à baiser sa secrétaire. Non merci, très peu pour moi. Je me contente amplement des mecs que je rencontre au bar. Certains arrivent même à me faire grimper aux rideaux, c'est pour dire.

Mais malheureusement, ma petite routine risque d'être fortement bousculer lorsque je reconnais l'homme qui entre dans mon club. Il a l'air perdu, mais cela n'entache en rien sa beauté brute. Ça fait un moment qu'il n'est pas venu ici, mais comme il me connaît suffisamment, il sait où me trouver. Son regard fend la foule jusqu'à croiser le mien. Un frisson me parcourt de part et d'autre. Ses yeux ambrés me promettent mille plaisirs tandis que je me lève pour le rejoindre.

Alors que j'arrive à sa hauteur, ses yeux ne sont plus que deux billes noires et luisantes de désir. J'attrape sa main et sans un mot, je nous dirige vers mon bureau. Je sens ses yeux sur mon dos découvert. Là où règne en majesté la déesse Perséphone. Je sais qu'il essaie de distinguer toutes les choses que j'y ai cacher, mais Hela est excellente dans son domaine et sans savoir quoi chercher, il est impossible de trouver ce qui s'y cache.

J'ouvre la porte de mon bureau grâce à la clé que je garde toujours autour du cou puis le laisse entrer. Ce n'est pas la première fois qu'il vient ici et il n'est plus surpris ni par les murs, ni par le sol entièrement constitué de verre. Mon bureau est situé pile au-dessus de la piste de danse, ce qui fait que nous avons une vue imprenable sur les couples qui dansent collé-serré en contrebas. Eux ne nous voient pas puisque de leur côté, le verre a un effet miroir.

J'observe quelques instants l'homme qui me tourne le dos avant de me diriger vers le mini-bar qui se trouve près de mon bureau. Je lui sers un whisky avec un sourire en voyant l'étiquette de la bouteille, puis me sers une vodka. D'habitude, je ne bois pas, mais comme il n'a pas l'air d'être dans le même état que d'ordinaire, je me dis que ça ne peut pas me faire de mal.

— Rassure-moi, dis-je en m'approchant de lui, son verre à la main. Je ne risque pas de voir débarquer tes frères.

— Il y a des chances, répond-il en se tournant vers moi pour prendre son verre. J'avais besoin de prendre l'air.

— Je me doute, puisque tu es ici.

Il avale le contenu de son verre cul sec avant de le déposer sur l'étagère et de se tourner vers moi. Son regard est plus tourmenté que d'ordinaire et je me demande ce qui a bien pu se passer. Mais je ne formule pas ma question à voix haute. Ce n'est pas comme ça entre nous. Nous ne posons pas de question sur nos boulots respectifs. C'est mieux ainsi.

— Je vais avoir besoin de ton aide, Méduse. Fais-moi oublier.

A mon tour, je pose mon verre sur la première surface plane qui se trouve à proximité puis m'approche de lui. Je pose ma main sur sa joue et il se laisse aller contre cette dernière. Ses démons ont de nouveau pris le dessus, je le vois à son regard, et je ne connais qu'une seule façon de les faire disparaître. 

Banshee's Screams - 7 - Lone [SOUS CONTRAT D'ÉDITION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant