Banshee's Screams - 7 - Lone [SOUS CONTRAT D'ÉDITION]

↠ Chapitre 1 ↞

↠ Lone ↞

Dante est venu me chercher. J'aurais dû m'en douter, même si j'avais espéré qu'il ne le fasse pas. Il sait comment je suis dans ces moments-là, mais comme depuis dix ans, il ne m'abandonne pas. Il ne me pose pas de question quant à ce que j'ai pu faire, et même s'il l'avait fait, je ne lui aurais pas répondu. Dante sait tout de moi, sauf cette partie de ma vie et je ne suis pas prêt à la partager. Même avec lui.

Sur la route qui nous ramène à Londres, je ne cesse de penser à ce qu'il s'est passé ces deux derniers jours. Dire que j'ai pris mon pied est un euphémisme. Méduse est une experte dans son domaine et depuis que je la connais, je n'ai jamais été déçue de nos rencontres. Cette femme hante mes pensées jour et nuit, mais je sais qu'il n'y aura jamais ce plus. Celui que partagent Dante et Autumn ou encore Frost et Alaska. Et ça me va. Parce que je suis trop déglingué. J'ai trop de démons et de secrets pour un jour les partager avec quelqu'un. Dante pense pouvoir m'aider, je le vois dans ses yeux, mais il n'a malheureusement plus rien à aider en moi. Je ne suis qu'une enveloppe corporelle dont les démons ont pris possession de tout ce qu'il restait.

Une fois au club, je me gare rapidement à ma place et salue rapidement les personnes présentes avant de me diriger vers le hangar. Je passe l'heure qui suit à nettoyer des armes tout en essayant de ne pas réfléchir. Ce qui est plus facile à dire qu'à faire. Mon cerveau ne trouve presque jamais le bouton off et les peu de fois où c'est le cas c'est lorsque je suis avec Méduse ou lorsque mon sang se transforme en rivière de Whisky. Même avec les brebis du club, je n'arrive plus à effacer les images qui me hantent. Nope, il n'y a que Méduse qui y parvient, par je ne sais quel miracle.

Cette femme est aussi brisée que moi, je l'ai tout de suite remarquer lorsque je suis entrer dans son club pour la première fois, il y a deux ans. Elle a ce regard qui vous fige et autant dire que ça colle parfaitement avec le prénom de la gorgone à laquelle elle s'identifie. Je ne sais pas grand-chose d'elle, si ce n'est qu'elle a un corps à se damner, une répartie de malade et une intelligence hors pair. Méduse est une femme d'affaire avec une paire de couille bien plus grosse que certain de nos alliés. Et je dois dire qu'une femme qui conduit une moto, c'est sacrément sexy. Méduse est telle une déesse sur sa Harley Davidson XL 883 superlow. Rien que d'y penser, je sens ma queue gonfler dans mon jean.

Je grogne parce que je n'ai franchement pas le moment pour me taper une érection, surtout que Blake vient d'entrer dans l'atelier et marche dans ma direction.

Je dois beaucoup au président, comme chacun d'entre nous ici, il m'a sorti de la rue et m'a montré un nouvel univers. Ce que peu de gens savent, c'est que Blake m'a sorti de bien pire que de la rue. Sans lui, je serais sans doute mort à l'heure qu'il est.

Il n'a pas cherché à connaître le mal qui me rongeait, à l'époque. Il a attendu que je vienne vers lui, que je fasse le premier pas. Ce que j'avais pris pour une faiblesse à été en réalité, ma plus grande force parce que j'avais quelqu'un pour m'aider à me relever si je tombais. Et c'est ce qu'il a fait.

— Comment s'est passé ta virée dans les bas-fond de l'Ecosse ? demande-t-il en calant le bas de son dos contre l'établi. Tu es retourné la voir ?

J'hoche la tête pour répondre à la question de mon président. Je ne vois pas l'intérêt de mentir puisque Blake est le seul au courant pour Méduse. En même temps, il a vu le changement radical après ma première rencontre avec la jolie gorgone. Or, ce qui l'agace, c'est qu'il ne connait ni sa véritable identité, ni son visage et ce, même s'il a demandé à Hush de faire des recherches. Méduse est un véritable fantôme. Même le nom de son club est sous un nom d'emprunt.

Cependant, même s'il ne sait rien d'elle, il me laisse gérer. Depuis que j'ai remis mon patch de nomade, il ne me demande rien d'autre que d'être prudent. Dans notre milieu, il est difficile de faire confiance à qui que ce soit, mais mon instinct me dit que je peux faire confiance à Méduse.

— Tu as eu ce que tu cherchais ?

— On peut dire ça, je réponds en haussant les épaules.

Les effets des mains de Méduse disparaissent rapidement et comme un drogué, je suis déjà en manque.

— Il va falloir que je vienne avec toi, un de ces jours, annonce-t-il l'air de rien, que je vois au moins à quoi elle ressemble.

— Tu sais aussi bien que moi qu'elle ne se montre pas aussi facilement.

Mon président ricane avant de passer une main sur sa barbe blonde.

— Ouais, et c'est pas faute d'avoir essayé, dis-je avec un sourire en coin.

— Putain ouais !

Je termine de remonter un glock tandis que Blake ne me lâche pas du regard. Je sais à quoi il pense, mais je ne dis rien.

— Il paraît qu'un nouveau groupe s'est installé près dans le Nord, ajoute-t-il au bout d'un moment.

— Ça fait un moment qu'ils y sont, mais personne ne les a jamais vraiment vu, répondis-je en rangeant mon établi. Apparemment, ils ont évincé les Riders sans que personne ne les voient venir.

— Tu penses qu'ils vont vouloir s'étendre ?

Je suis surpris que Blake me demande ça. Après tout, je ne suis pas un haut gradé comme Moosh ou Kraken, mais cela ne devrait pas m'étonner plus que ça. Blake demande souvent l'avis de ses lieutenants, peu importe le grade.

— J'en sais trop rien. Pour le moment, ils n'ont rien tenté contre les Screams sinon Finn t'aurait appelé.

— Sans doute, mais cela n'empêche que je n'aime pas trop ne pas savoir qui dort dans le lit à côté du mien.

— C'est sûr, au pire, Finn peut demander une rencontre et proposer un accord.

— Ouais, je vais voir ça avec lui, mais si ça se fait, je veux être présent. Et toi aussi.

— Moi ? Pourquoi ?

Blake ne me répond pas et quitte le hangar sans rien ajouter de plus. Je soupire après avoir posé mes mains à plat sur l'établi. Je suis crevé mais je sais que je ne vais pas dormir de la nuit.

J'attrape mon téléphone qui se trouve sur le bureau, le range dans la poche de mon cuir puis me dirige vers la sortie, tout en veillant à éteindre derrière moi. Une fois la porte fermée, je me dirige vers le club-house bien décidé à terminer une bouteille de Whisky avant de sombrer dans l'inconscience.