Banshee's Screams - 7 - Lone [SOUS CONTRAT D'ÉDITION]

↠ Chapitre 4 ↞

↠ Lone ↞

La semaine passe beaucoup plus rapidement que je ne m'y attendais. En même temps, entre le boulot et les runs, je n'ai pas vraiment eu le temps de me poser. Être occupé, me permet de ne pas penser aux merdes qui fusent dans mon cerveau. Cela me permet également de ne pas croiser Mikayla. Cette femme s'est drôlement bien adapté à notre mode de vie, mais ce qui lui est arrivé me rappelle trop de me mauvais souvenirs. Des souvenirs que j'aimerais tellement pouvoir enfouir, mais malheureusement en presque dix-huit ans, je n'ai jamais réussi. Ils reviennent sans cesse me hanter et la culpabilité ne cesse de me ronger.

Comme chaque vendredi, j'attends que Dante ait fini de galocher sa dulcinée pour qu'enfin nous puissions nous mettre en route. A défaut des autres fois, aujourd'hui nous nous dirigeons vers le nord. En direction de Glasgow. Blake nous a mandaté pour rendre visite au président des Screams du chapitre basé en Ecosse, afin d'en savoir plus sur le nouveau groupe qui sévit dans les alentours. Il y a quelques jours, un petit groupe de mafieux irlandais a soudainement disparu alors que ces derniers venaient chercher des armes. Personne ne semble savoir ce qu'ils sont devenus, même si les rumeurs vont bon train. D'après certains, les mafieux étaient sous l'étroite surveillance d'Interpol et ils se seraient fait coffrer. Mais ce ne sont que des rumeurs. Et puis, aucun de nos indics ne nous a fait part de la présence de la police internationale.

Néanmoins, nous sommes tous sur nos gardes et certains de nos alliés sont franchement à cran. C'est le cas de Finn. Le président du chapitre de Glasgow est très inquiet quant à la suite des événements, ce qui peut se comprendre. Finn est encore jeune et ça ne fait que quelques années qu'il a récupéré le patch de son père, mort d'un arrêt cardiaque. Beaucoup ont pensé qu'il n'était pas assez mature pour prendre la place de président à seulement 22 ans, mais après quelque temps, ils ont rapidement changé d'avis. Finn a la tête sur les épaules et le même bagout que son père. C'est un très bon président, même s'il a tendance à trop fourrer la tête entre les cuisses des brebis. Mais bon, qui suis-je pour juger ?

À notre arrivée, la nuit vient juste de tomber et le prez écossais nous salue avant de nous faire signe de le suivre. Les prospects s'occupent de nos sacs tandis que nous suivons Finn jusqu'à la chapelle. Cette dernière n'est pas aussi sobre que la nôtre, d'ailleurs. Ça se voit que la mère de Finn y a passé quelques heures si j'en crois à la magnifique fresque qui orne l'un des quatres murs. Une espèce de forêt, typique des Highland, y est représentée avec en son centre, une banshee. L'annonciatrice de mort est accompagnée de tout un tas corps étendu au sol.

Je regarde une dernière fois la peinture avant de m'installer à côté de mon pote. En tant que mec de la fille du président international des Banshee's Screams, Dante a quelque peu monter dans notre hiérarchie. Puisque Frost ne semble pas vouloir quémander le patch de président lorsque son vieux se retirera, il y a de forte chance pour que le flambeau revienne à mon pote. Ce qui est assez bizarre à imaginer, même si Dante fera sans doute un bon prez.

— Bon, intervient d'ailleurs ce dernier, me sortant de mes songes, et plaçant ses avant-bras sur la table en bois. Tu as des nouvelles concernant les trèfles ?

— Non, aucune, répond Finn avec son accent ecossais à couper au couteau. C'est comme si ses enfoirés s'étaient volatilisés.

— Et vos indics ? je demande en observant l'Ecossais. Ils ne savent rien ?

— Que dalle, j'ai même appelé un contact haut placé à Scotland Yard, mais même lui ne sait rien.

— Tu penses à des flics sous couverture ? reprend Dante.

— Je ne vois que ça, mais à part ce groupe de nanas qui s'est installé à Inverness, il y a deux ans, il n'y a pas eu de nouveau dans l'coin.

Mon corps se tend à la mention de la ville écossaise. Dante me jette un regard, n'ayant rien loupé de mon attitude. Étant de nature assez suspicieuse, mon cerveau carbure à cent mille cherchant des preuves là où n'y en a sûrement pas.

— Tu en sais plus sur ce groupe de nana ? demande Dante, l'air de rien.

— Pas grande chose, je sais juste qu'elles ont divers commerces, comme un club de strip-tease, qui, d'après mon gars, est un véritable temple de la luxure, un salon de tatouage et une fleuristerie. Je sais que certaines ont des bécanes, mais sinon ce sont de véritables fantômes. D'après mes hommes qui ont réussi à les apercevoir, ce sont de sacrés petits lots, surtout ce qui semble être leur boss, une meuf avec un prénom de poisson je crois.

Meduse.

Sans prendre le temps de réfléchir plus que ça, je me lève et quitte la chapelle, Dante sur les talons. J'entends Finn demander ce qui me prend mais ni moi ni Dante ne nous arrêtons pour lui expliquer. Je remonte sur ma moto et ne perds pas de temps avant de mettre les gaz. Malheureusement pour moi, Dante se place face à moi, m'empêchant de rouler à moins de l'écraser.

— Qu'est-ce que tu fous ? demande-t-il le visage fermé, le ton dur.

— Je vais chercher des réponses, je réponds sur le même ton que lui.

Dante pose ses mains sur mon guidon avant de baisser la tête et de soupirer. Je ne sais pas ce qui se passe dans sa caboche et j'avoue que sur le moment je m'en tape. Je veux juste qu'il se pousse afin que je puisse rouler jusqu'à Inverness.

— Tu crois vraiment qu'elle va t'en donner ? reprend-il en relevant la tête. D'après ce que j'ai compris de votre "relation", vous ne posez pas de question.

— Les choses changent.

— Peut-être, mais est-ce que tu penses sérieusement qu'elle sera honnête avec toi ? Après tout, tu ne connais pas plus cette fille que moi. Tu la baises, mais après ? Si cette fille est ce que tu penses qu'elle est, tu penses être capable de lui coller une balle entre les deux yeux ? Je te connais, Lone, je sais qu'elle t'apaise d'une certaine manière, mais je sais qu'il y a également plus que ça.

— Ce sont des conneries !

— Vraiment ? Alors pourquoi tu as réagis comme ça ?

— Ça n'a rien à voir.

— De quoi qui n'a rien à voir ? Que ton plan cul est sans doute un flic sous couverture ?

— Elle ne l'est pas !

— Tu n'en es pas sûr, Lone. Tu ne connais que la chatte de cette fille.

Je tente de calmer ma respiration qui est de plus en plus erratique. J'aimerais lui jeter à la gueule qu'il a tort, mais ce serait mentir. Il a raison, je ne connais pas Méduse, mais ça risque de changer plus vite qu'il ne le croit.