↠ Chapitre 3 ↞

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Meduse

Je n'ai aucune idée de ce qui m'a pris. Je n'aurais pas dû lui envoyer ce message, après tout, ce n'est pas ce que nous faisons. Mais la nuit que nous avons passée ensemble, il y a deux jours, à été tellement différente des autres, que je n'ai pas pu m'en empêcher. Peut-être qu'inconsciemment, j'ai voulu le faire sourire comme je me doute qu'il est en train de faire. Ou qu'il pense à moi pendant qu'il prend sa douche.

Ouais, je sais, je suis un peu maso, mais ça ne me dérange pas. Je gesticule dans mon lit, essayant de calmer les pulsations de mon entre-jambe, mais c'est peine perdue. Ce simple échange avec Lone m'a excité et je ne connais qu'une seule manière d'y parvenir.

Je roule sur moi-même pour atteindre ma table de chevet et attrape Dave. Ne demandez pas pourquoi je l'ai appelé comme ça, je ne l'ai pas fait, c'est Slayer. Ma meilleure amie me l'a offert lors de mon vingt-quatrième anniversaire et vu que nous étions complètement torchées, le nom est resté.

Alors que je me rallonge dans mon lit et commence à jouer avec Dave, la sonnerie de mon appartement retentit. Je ne réponds pas et continu mon petit plaisir solitaire, mais c'est sans compter la persévérance des filles. L'une d'elles a dû trouver le double des clés et s'en sert pour ouvrir la porte d'entrée.

— Bah alors, Méduse, tu traînes au lit ? me demande la voix chantante, mais au fort accent russe, de Morgana depuis le salon.

Putain, on peut pas prendre son pied tranquille !

Cette interruption coupe toute envie et je me mets à les maudir sur cinq générations. A contrecœur, je range Dave et me lève. J'enfile un long tee-shirt ainsi qu'un short avant de quitter la chambre. Je retrouve huit filles sur neuf dans le salon tandis que la dernière se trouve dans la cuisine. Chacunes d'entre elles me regardent avec un putain de grand sourire que je meurs d'envie de leur faire ravaler.

— Bah alors, tu faisais la grasse mat' ou quoi ? demande Kali qui est assise en tailleur sur le tapis.

— La ferme.

— Oh, on l'a coupé dans sa séance orgasmique, ajoute Slayer avec un grand sourire.

Je ne cherche même pas à savoir comment est-ce qu'elle est au courant. Sûrement à cause de ma mauvaise humeur de ne pas avoir eu mon orgasme matinale ou parce que cette fille me connaît mieux que moi-même. Je m'installe sur le canapé, entre Slayer et Morana, tandis qu'Herecura revient dans le salon, un plateau rempli de tasse de café et une de thé pour moi.

Tandis que nous buvons notre boisson chaude toutes ensemble, je ne peux m'empêcher de regarder les neufs femmes qui partagent ma vie. Tout d'abord il y a Astarte, originaire d'Egypte, mon bras droit dans les affaires et la tête pensante lorsque je ne suis pas en état. Ensuite vient Slayer, une américaine, comme moi et qui s'occupe de la sécurité du groupe. Suivi d'Hina, notre hawaïenne féru de mécanique ; la jolie grecque, Alecto, la trésorière et la hackeuse du groupe ; Hela, notre norvégienne qui a réalisé chacun de nos tatouages ; Morana, la plus vieille du groupe, mais sans qui on s'ennuierait sans ses blagues russes pourrie ; Kali, l'indienne assez discrète mais qui ne se laisse pas marcher sur les pieds. Elle travaille avec moi au club et s'occupe principalement des ressources... humaines, si on peut dire. Scathach est ce qu'on appelle une tête brûlée. L'écossaise adore foncer dans le tas et faire le plus de dégâts possible. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle accompagne souvent Slayer quand on vient nous faire chier. Et puis notre petite dernière, le bébé de notre sororité bien frappé, Herecura. Une petite française qui a fui sa famille hyper-strict pour rejoindre notre petit groupe de folles.

J'ai rencontré ses filles à des moments clés de ma vie et jamais je ne regretterais de les avoir à mes côtés chaque jour. Elles sont parfois sacrément casse-couilles, lunatiques, joyeuses, sensibles, mais je ne verrais pas ma vie sans elles. C'est en partie grâce à elles, que je ne suis pas retomber dans mes travers, l'année dernière. Elles m'ont porté à bout de bras sans jamais m'abandonner et je ne les remercierais jamais assez pour ça. Nous sommes une petite famille. Assez dysfonctionnelle, je l'accorde, mais quelle famille ne l'est pas ?

— Bon qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ? demande Hela en nouant sa longue chevelure blonde en un chignon à moitié défait.

— On a rendez-vous avec un fournisseur sur les docks, Kali a une session de recrutement cette après-midi, Hela est booker au salon toute la journée et Alecto a un contrat à honorer, j'énumère en espérant ne rien oublier.

— Je me joins au recrutement, ajoute Scathach avec un sourire en coin. Mais d'abord une question, homme ou femme ?

— Les deux, répond Kali en levant les yeux au ciel.

— Yes, c'est à quelle heure ?

Chacune d'entre nous rit de l'empressement de Scathach. Cette fille adore baiser et ne s'en cache pas. Que ce soit homme ou femme, peu l'importe du moment qu'elle a un orgasme a la fin. Au début, elle aidait Kali pour le recrutement, mais l'indienne l'a rapidement mis dehors puisqu'elle passait plus de temps à draguer et coucher avec les employés que de faire son propre taff.

— Qui t'a dit que tu venais d'abord ? l'interroge Kali. Herecura sera déjà avec moi, on a pas besoin de toi et ta super chatte aimant.

— Ma super chatte aimant ? C'est nouveau ça ?

Kali lève de nouveau les yeux au ciel tandis que Sca' fait des vagues avec ses sourcils. Les filles rient de nouveau en la regardant faire alors que mon regard se perd dans mon thé. Ce n'est pas la bonne période pour moi et les filles le savent très bien. Aujourd'hui n'est pas un jour comme les autres pour moi, mais avec elles à mes côtés, je sais que je vais pouvoir la surmonter sans repenser au passé. Mes songes dérivent vers le biker qui ne quitte pas mon esprit. C'est souvent le cas après chaque rencontre mais là, j'ai l'impression qu'une marque indélébile à été marqué sur ma peau. Sans doute l'effet du suçon que j'arbore sur la courbure de mon sein.

Un léger coup de coude me fait quitter mes souvenirs interdits aux moins de dix-huit ans et remarque que les filles sont toutes en train de me regarder.

— Quoi ?

— Oh, j'en connais une qui repensait à son rencard avec le beau biker, me taquine Hela avec un grand sourire.

— Qu'est-ce qui vous fait dire ça ? Et puis comment vous savez qu'il était là ?

— Ton regard rêveur et tes cuisses qui se serrent l'une contre l'autre, répond Slayer en se levant. Je vous ai vu monter à ton bureau, il y a deux nuits.

Je grogne en finissant mon thé.

— Tu n'as pas eu ton compte d'orgasme et c'est pour ça que tu as utilisé Dave ? me demande Sca'.

— Si largement, c'est juste que je n'ai pas eu mon orgasme matinal, par votre faute.

— La prochaine fois, on attendra que tu jouisse pour entrer, promis.

Fière de sa réplique, Morana se lève en emportant le plateau jusqu'à ma petite cuisine. Lorsqu'elle revient, elle pose ses mains sur ses hanches et nous offre un sourire magnifique.

— Une petite virée, ça vous dit ? 

Banshee's Screams - 7 - Lone [SOUS CONTRAT D'ÉDITION]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant