shmilblick

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Je laisse l'eau chaude me détendre. Je suis assise dans la baignoire, et le jet est dirigé sur ma tête. Je dois me destresser, me calmer. Cette nuit, il ne s'est rien passé, Tom est juste un petit pervers.
Ma migraine s'apaise peu à peu. Je sens que l'alcool présent dans mon sang est lentement en train de s'évacuer. Je sens aussi que je suis d'humeur massacrante, il me faut ma clope au plus vite.
Je me lave rapidement les cheveux, le corps et le visage, le tout me prend environ 5 min. Bah oui, hein quand on a les cheveux courts, ça va beaucoup BEAUCOUP plus vite !
- Bon princesse, t'as bientôt fini ? T'es pas la seule dans cette chambre !
Super. J'ai pas encore bu mon café et fumé ma cigarette du matin, je suis donc d'humeur massacrante. Pourquoi faut-il en plus que ce sale homme des cavernes vienne me déranger dans la salle de bain ?
- Deux minutes ! Je crie.
Et c'est vrai, deux minutes plus tard, je sors de la salle de bain, la lui laissant plus embuée que jamais.
- On repart autour de 15hoo, alors préparé ton sac et tes affaires et tout la blabla, me lance Tom en entrant dans la salle de bain à son tour.
La porte refermée je jette un coup d'œil à la chambre. Mes habits sont toujours dans mon sac, je n'ai pas grand chose à faire. Par contre Tom... Des vêtements jonchent le sol, le haut de l'armoire, la tête de lit. Je crois même entr'apercevoir un string dans un coin, mais je vais faire comme si je ne l'avais pas vu.
Habillée d'un vieux sarouel à fleurs et d'un top, encore ma serviette sur la tête, je finis par descendre. Je ne me maquillerais pas aujourd'hui, si on doit faire de la voiture, je préfère éviter.
- Bien dormi ? La voix de Bill m'agresse les oreilles. Je lui répond en grognant.
- Moui. Fais moi penser à dire à ton frère qu'il est un imbécile. Ah, et les deux autres aussi.
- Ohhh, mademoiselle est de mauvaise humeur ce matin.
Il se fout de ma gueule là. Je joue le jeu et lui répond sur le même ton.
- Oh, la princesse faut de l'esprit ce matin.
Il grogne et je rigole de ma petite pique. Je me dirige vers la mini-cuisine et commence à faire chauffer de l'eau.
Café. Clope.
Café. Clope.
Café. Clope.
Café. Clope.
Cette voix crie dans ma tête depuis bientôt 45 min. En attendant que l'eau chauffe, je me dirige vers le sac à main de Bill.
- Je peux te piquer une clope ? je lui demande en agitant son paquet.
- Oui oui. Mais tu sais qu'un jour tu devras bien t'en acheter un, de paquet ?
- Rêves toujours, ton paquet me conviens très bien ! Je réplique en rigolant.
Je sors sur le balcon, ladite clope vissée entre mes lèvres. Je l'allume et tire dessus un moment. Je me perd dans mes pensées. Je suis à Zurich, dans une suite d'hôtel de luxe, et je m'apprête à partir en tournée avec le groupe dont je suis fan depuis des années. Si c'est pas un rêve ça !
Un léger glissement se fait entendre derrière moi, et Bill vient me rejoindre. Il allume sa cigarette à la mienne, tire quelques secondes et me pose une question.
- T'as jamais pensé à arrêter ?
Tire. Souffle.
- Non, jamais. Si je n'avais pas eu un passé aussi chaotique, je n'aurais jamais commencé à fumer. Et si j'arrêtais de fumer, j'aurais l'impression de vouloir effacer mon passé, et même si celui-ci n'est pas tout rose, je ne peux pas m'y résoudre. Sans ce passé, je n'aurais jamais commencé la musique non plus, je ne serais pas là aujourd'hui.
Il me regarde longuement, laissant sa cigarette se consumer dans sa main. Puis il reprit la parole :
- Ton passé, il est douloureux, hein ?
- Oui, je lui répond dans un souffle.
- T'as jamais pensé à en faire une chanson ?
- Ça, c'est hors de question ! Je m'écrie. C'est beaucoup trop privé ! Et en plus, je ne suis sûrement oas la bonne personne pour mettre des mots dans des émotions.
- Moi je pense tout le contraire, il continue en écrasant sa clope dans un cendrier de l'hôtel. Qui mieux que la personne qui connaît ces émotions peut mettre des mots dessus ?
- Mhh, un chanteur-parolier, peut être, mais pas moi. Je répond en grognant.
- Bon, tu sais quoi, je te demande d'y réfléchir, et si tu as des idées concernant cette chanson, je me ferais un plaisir de t'aider.
- Oui oui, bien sûr !
II lève les yeux au ciel et retourne dans la suite. Je ne tarde pas à le rejoindre.
Nous devons absolument finir nos bagages pour le départ, à 15:00. Et Tom les emballe en un temps record pour lui ; en effet, le temps qu'il lui a fallu pour faire son unique valise a été le même qu'il a fallu à Bill pour faire les quatre siennes, sortir Pumba, faire une sieste et glander devant la télé avec moi.
Un record, je vous dis !

Our song [T.H]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant