8 janvier 2022: une année qui s'annonce prometteuse

1 0 0
                                    

Samedi 8 janvier, 17h

Ça fait à peine 8 jours que 2022 a commencé et j'ajoute un test positif au covid à ma dépression. Quand la tête ne va pas bien, le corps ne suit pas non plus.
J'étais partie à la base, en retraite spirituelle avec ma tante, à Paris. Je sais ce que vous vous dites. Drôle d'endroit qu'est Paris pour partir se ressourcer. Mais pour la campagnarde que je suis, Paris est vraiment dépaysant.
Je me retrouve au final confinée là bas, dans un minuscule appartement, dans le 17ème arrondissement, avec ma tante, que je n'aurais autrefois pas supporté plus de 20 minutes. C'est assez ironique quand j'y repense. Et le paradoxe est, que je ne me suis jamais sentie aussi bien.

Il y a en effet un côté assez réconfortant à être tombé au plus bas, car tu sais que quoi qu'il arrive, tu ne pourras pas tomber plus encore. Plus rien n'a d'importance. Ni les cours, ni les avis des gens, et tu peux enfin commencer à te sentir libre.
J'ai décidé de ne garder que ce qui était essentiel à ma vie: mes plus proches amis, la nourriture et le dessin. Pour le reste, le monde peut s'écrouler, je n'en aurais rien à foutre. Plus rien ne m'inquiète.
C'est comme ça que tu te sens quand t'as accepté ta situation.
Je pense et j'espère que la dépression aura fait de moi une meilleure personne, plus sensible, qui revoit ses priorités et qui se concentre enfin sur ce qui est essentiel.
Parce que je pense que rien n'arrive par hasard. Peut être que c'est totalement faux. Que tout est aléatoire et que c'est juste le jeu de la loterie. Peut être que rien n'a de sens.
Mais je préfère croire l'inverse.
.
Les quelques élèves de ma promo qui font partie du même groupe de travail que moi, m'harcèlent littéralement de messages depuis 1 semaine pour savoir si je vais revenir ou pas en cours. Si, en gros, ma présence dans ce groupe est toujours utile.
Sauf que moi, bien sûr, je fuis mes responsabilités comme à mon habitude et je les laisse spéculer sur ma condition.
Ça me fait rire et ça m'agace en même temps. N'ont ils donc rien d'autre à foutre? Ne peuvent ils pas juste m'oublier et faire comme si je n'étais pas là? Pourquoi rendre les choses simples toujours plus compliquées?
J'ai envoyé un message abstrait dans lequel je leur disais que je ne pensais pas revenir et qu'ils n'avaient, en gros, qu'à faire comme si je n'étais pas là. Le message est pourtant clair non? Je ne peux pas faire plus explicite je crois. Je suis sûrement égoïste depuis que j'ai ce truc mais bon l'humain est égoïste par nature et la dépression est la définition même d'une personne centrée sur soi et ses petites émotions.
Mais bon ce n'est pas pour m'excuser. Ou peut être que si un peu. Je suis juste humaine. Je ne suis pas parfaite et je n'ai même pas à l'être. Parce que au final le résultat est le même: tu nais seul et tu meurs seul.
La seule personne à qui tu dois rendre des comptes au final, c'est toi même.

On a que ce qu'on mérite, le récit de ma dépression Où les histoires vivent. Découvrez maintenant