L'air commençait à devenir froid mais il y avait encore une douce lumière qui bordée l'horizon.
-Regardez comme c'est beau ! Tous ces dégradés de soleil couchant, c'est vraiment magnifique, vous ne trouvez pas ?
C'est vrai que c'était sublime et que ça faisait rêver mais j'avais l'impression de parler à un mur car Élisa ne me répondait que par des mouvements de tête très brefs ou des hochements d'épaules hésitants.
-Écoutez, il ne va pas falloir m'en vouloir toute vot' vie de cette histoire, on est plus à la maternelle, merde !
En guise de réponse, elle tourna la tête vers moi, indignée, puis posa discrètement ses mains sur ses épaules, en effectuant de petits mouvements répétitifs comme si elle essayait de ce réchauffer.
-Vous avez froid ?
N'attendant pas de réponse de sa part, je me débarrassai instinctivement de mon manteau avec un air de gentleman. Je posai alors, avec délicatesse, le manteau sur les épaules d’Élisa pour lui souffler à l'oreille :
-Tenez, vous vous sentirez mieux comme ça.
Elle ne me remercia que par un sourire de reconnaissance ; qui me suffit, dans l'instant, et qui fut assez puissant pour me redonner du courage et un peu de confiance en moi.
Nous continuâmes à marcher pendant un bon moment ; passant par les plaines de bords de route. L'herbe haute nous piquait les jambes et nous faisions de grands pas, de peur de vous faire mordre par des vipères. Élisa avait l'air réchauffé depuis qu'elle avait mon manteau sur les épaules. Moi, j'avais froid, mais j'étais heureux qu'elle soit bien, après tout, elle n'était pas sous ma responsabilité ?
Elle avait l'air d'être moins fâchée après moi que tout à l'heure et le sourire était présent sur ses lèvres tel les derniers rayons du soleil qui apparaissaient encore dans le ciel. Mon ventre commençait à gargouiller mais j'essayais de penser à autre chose. Notamment, mon esprit dériva vers notre affaire :
-Vous pensez que c'est cet homme douteux, dont me parlait tout à l'heure le pompiste, qui a fait le coup ?
-Cela pourrait être possible, on a toujours une raison de vouloir tuer son patron. me répondit t-elle avec humour.
Sa remarque me fit beaucoup rire puis je lui demandai curieux et heureux d'avoir un nouveau moment de complicité avec elle :
-Quelle est la votre ?
Elle rit et finit par me répondre :
-J'nen sais rien...
-Moi, je dirai que Robert est trop paternel avec moi et que je suis son petit protégé. dis-je en riant.
-Et c'est pour cela que vous le tueriez ?!
-Vous ne pouvez pas savoir à quel point ça me saoul, et puis à quoi ça sert d'avoir un flingue pour ne pas l'utiliser. lui répondis-je encore sur le ton de l'humour.
-Vous l'avez déjà utilisé, vous ?
-De toute façon, j'aurai l'air trop sadique et macho si je vous disais oui mais trop coincé et craintif si je vous disais non, alors...
-Mmmh. Mieux se taire, alors ?
-Toujours se taire quand on fait ce métier, Élisa.
-Le silence est une preuve de sagesse...
-Oui, et la sagesse est une preuve de connerie.
VOUS LISEZ
Les Aventures D'Alexandre Rayman
Mystery / ThrillerAlexandre Rayman est un flic, oui mais... un flic pas comme les autres... vraiment pas comme les autres. Il est borné, vulgaire... bref, il estl aussi fascinant que détestable. Avec Gabriel et Élisa, il nous embarque dans une enquête mouvementée et...