Les Aventures D'Alexandre Rayman

La découverte du livre et Xemina

-Ne faites pas attention au bordel surtout les jeunes, hein !

Gabriel ouvrit doucement la lourde porte de son appartement, pénétrant délicatement la clé dans la serrure qui laissa échapper un petit bruit sourd se perdant dans l'interminable et large couloir de l'immeuble tapissé d'un vieux papier peint jaune pisse à vous donner la gerbe...

« Ne faites pas attention au bordel surtout » à chaque fois il me faisait le coup avec cette phrase (en l'accordant au singulier, bien sûr) mais son appart' c'était le château de Sisi l'Impératrice version maison de poupée ! Et il me disait ça à moi, en plus ; moi, un pauvre flic complètement parano et bordélique qui passé sa journée à fumer des cigares et à boire du scotch irlandais dans un appart' - et je ne sais même pas si on peut appeler ça un appart' - plein de poussière et équipé d'une isolation à couper le souffle, littéralement...

-C'est splendide. avoua Elisa. Vous ne trouvez pas Alexandre ?

-Si, si, c'est pas mal...

C'est pas mal, c'est pas mal ! Nan mais où avais-je la tête, c'était même beaucoup mieux que pas mal du tout cette affaire !

Je regardais dehors par la grande véranda la ville presque endormie.

A 01h21 du matin j'étais enfin allongé sur le canapé-lit, sous une fine couverture, torse nu et en caleçon dans l'appartement de mon ami. Élisa avait pris la chambre qui d'habitude m'était réservée et Gabriel était dans son lit, enfin tout du moins, d'après mes dernières observations, dans sa chambre...

Impossible, impossible de dormir ! Qu'est-ce qui pouvait bien en être la cause : la voix d'Élisa qui résonnait encore dans ma tête, le klaxon du camion, le pompiste, le rire de Gabriel, le sosie de Tane, Charlotte Montagore, le corps ensanglanté de Forside... ?

Impossible mais vraiment impossible à dire. Je tournais dans tout les sens, me retrouvant parfois devant un mur glacé, et parfois devant un environnement noir, le plus total qu'il soit.

Je finis par regarder bêtement et même peut-être inconsciemment le plafond. Tout était de nouveau embrouillé dans ma tête et je n'arrivais pas à faire le vide. N'ayant pas trouvé de position confortable pour m'endormir, je savais dorénavant que j'allais passer une nuit de merde.

Ma tête cogna maladroitement la petite table de nuit qui bordait un côté du canapé, je traitai celle-ci de tous les mots vulgaires qui me passèrent par la tête puis j'allumai la lampe posait en son centre. J'ouvris alors avec curiosité le tiroir du meuble, je l'ouvris délicatement et silencieusement peut-être par peur que Gabriel ne débarque dans la salle ou une connerie comme ça. Je rampai mollement le haut de mon corps vers mon objectif, je voyais désormais un bon côté à la nuit blanche que j'étais près à passer avec certitude maintenant. Mais je m'attendais à quoi de toute manière, c'est vrai, j'allais découvrir quoi en ouvrant ce tiroir : un sex-toy, le Kamasoutra... ?

Un livre, un simple livre, voilà ce que j'avais découvert il y a maintenant un peu plus d'une heure dans ce putain de tiroir. En regardant le réveil lumineux posé sur la table de la cuisine, je pus observer qu'il était déjà 02h47 et ce roman me collait au basques comme un chew-gum ou une merde de chien ! Un livre captivant je dois dire, pour quelqu'un qui n'avait pas l'habitude de lire, je m'impressionnais moi-même. Un livre plutôt banal mêlant aventure, humour et amour mais l'auteur y avait glissé un brin de suspens et de glauque qui ne m'était pas désagréable.

J'avais donc lu avec la plus grande minutie la biographie de ce fameux auteur qui m'empêchait maintenant de dormir. A vrai dire, pas grand choses sur lui : 23 ans, cheveux châtain clair, plutôt beau gosse je dois l'avouer et se faisant connaître sous le nom de Stéphane Lamaire...