Chapitre 10 - Alyssa

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Cette journée est vraiment agréable. Je me sens bien en compagnie de Kieran. Il a essayé d'engager la conversation. C'est à mon tour d'essayer aussi. Alors je commence :

–Qu'est-ce que tu aimes dans l'équitation ?
–Le fait de galoper et de se sentir libre. Libre de faire ce qu'on veut et de ne faire qu'un avec la nature.
–Ça doit être pas mal, c'est vrai.

Cela me donne une idée...

–Je vais retourner en haut de la colline pour prendre une photo, je lui dis. Ne t'occupe pas de moi et continue d'avancer, je te rejoins après !
–D'accord.

Je m'éloigne de lui et veille à ce qu'il ne me regarde pas sinon je suis grillée. Il ne le fait pas, c'est super. Donc, je m'approche de Lucifer qui est très calme.

–Tu vas pouvoir te libérer un peu mais il faut que tu sois silencieux quand même et que tu fasses attention à moi un minimum, OK ?

Je monte sur lui et il commence à avancer doucement sans faire de bruit. Dès que l'on est assez près, je le fais accélérer et nous passons devant Kieran. Il a l'air furieux :

–Qu'est-ce que tu fais ?! Descends tout de suite et arrête ces âneries !

Sauf qu'évidemment, je ne l'écoute pas. Je continue à avancer jusqu'à pénétrer dans la forêt. Je sais très bien qu'il me suit, alors je fais accélérer encore un peu plus le cheval. Nous allons tellement vite, je comprends ce qu'il voulait dire au sujet de la sensation de liberté. Il se rapproche, je le sens. C'est là que Lucifer s'écroule et a la même occasion, moi aussi. Aïe, ça fait mal ! Je me redresse et vérifie qu'il n'a rien. Ouf ! Kieran arrive pile à cet instant. Il se précipite vers moi.

–Ça va ? Tu n'as rien ?
–Non, ça va, je dis. Juste quelques égratignures.
–Tu n'aurais pas dû prendre la fuite comme ça surtout que tu ne sais pas monter.
–Je pense que je me débrouille pas si mal...
–C'est vrai, admet-il à contrecœur. Mais fais voir quand même si tu n'as rien pour être sûr.

Il approche sa main et la pause sur ma joue. Je plonge mes yeux dans les siens. Ce moment dure quelques instants, puis il m'aide à me relever. Je regarde en direction du cheval et demande à Kieran :

–Il va réussir à se lever seul ?
–Avec un petit coup de main, oui il devrait y arriver. On va quand même vérifier s'il n'a rien.

Il rassure Lucifer et le touche pour voir s'il a une réaction à certains endroits mais il n'en est rien. Aucun signe de douleur.

–Appelle-le, cela va sûrement le stimuler et je vais le pousser en même temps, ajoute-t-il.

Avec un vrai travail d'équipe, nous y arrivons et parvenons à le relever.

–Mieux vaut éviter de remonter sur lui.
–Oui ce serait mieux, je réponds par l'affirmative.
–Mais tu vas pas marcher, toi aussi tu as pris un choc. Comme il est obéissant il va nous suivre et nous, on va y aller lentement. Pour ne pas trop le fatiguer lui non plus.
– Mais toi, tu...
–Tu vas monter derrière moi, dit-il.
–Euh bah, d'accord.

Il s'installe et m'aide à me mettre derrière lui. Nous rejoignons la clairière dix minutes plus tard et en mettons cinq de plus pour arriver jusqu'aux écuries. Nous allons remettre Lucifer dans son box et lui mettons à manger. Nous faisons exactement la même chose pour Pégase. Je m'apprête à me mettre à marcher en direction du château lorsqu'il m'arrête :

–Monte !
–Où ça ?
–Sur mon dos...
–Mais pourquoi faire ? je demande.
–T'es crevée.
–Peut-être, mais je suis encore capable de marcher. Et en plus, il faut que je sois en forme pour affronter ta mère.
–Raison de plus.
–Ah ! Mais tu m'énerves...

Et, sans que j'ai le temps de protester, il me met sur son dos. Je boude.

-Oh arrête...

Il est trop silencieux et les autres fois, il persistait plus. C'est étrange. Quel est son plan ? Il se met d'un coup à me chatouiller et cela me déride direct. J'éclate de rire mais il ne s'arrête toujours pas. Nous arrivons aux abords du palais et je me tortille tellement qu'il est obligé de me faire descendre. J'ai tellement rigolé que j'en pleure. Mais tout redevient silencieux et j'ai vraiment envie de l'embrasser à cet instant. Je crois que lui aussi mais j'ai l'impression que des regards sont braqués sur nous. C'est assez perturbant. Il pose son front contre le mien et il m'annonce :

–On ne peut pas... même si j'en meurs d'envie.
–Je sais.

Je ferme les yeux et savoure ce bref instant. Il me relâche et se détourne de moi. Il me tend la main, je la prends et nous retournons à l'intérieur.

–Pourquoi tu m'as choisie ?
–Il fallait que je sache si nous avions une réelle alchimie et si nous nous entendrions plus qu'une soirée.
–Merci de me l'avoir dit.
–De rien.

Il me raccompagne jusqu'à ma chambre et déclare :

–Bon, il faut que tu te prépares pour ma mère.
–Tu vas m'aider ?
–Un peu mon neveu !
–Cool ! Bah, entre alors, je lui dis.

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