Survivre [TharnType]

Chapitre 5

Type était terrorisé. Il était conscient, mais il savait juste qu'il était allongé sur un lit. Il avait mal partout, il ne voulait pas ouvrir les yeux. Il ne voulait pas affronter la réalité de ce qu'il s'était passé. Une main caressait ses cheveux. Il ne voulait pas le voir pencher sur lui, il ne voulait pas se rappeler de ce qu'il s'était passé ce jour-là. 

Perdu dans ses pensées, dans ses souvenirs, et dans son imagination, il mit un moment à se rendre compte que quelqu'un était en train de lui parler.

- Type, il faut que tu te réveilles. Je t'en pris, ouvre les yeux et regarde moi mon amour. J'ai besoin de te voir, j'ai besoin que tu me dises que tu vas bien. Si tu savais à quel point je m'en veux. Je n'aurais jamais dû te laisser seul. J'aurais dû arrêter le travailler, rester à l'appartement. Je n'aurais pas dû faire cette tournée. J'aurais dû insister pour que tu me racontes ce qui était en train de se passer. Tout est de ma faute, je n'ai pas su te protéger de ce monstre. Mais tout est finit maintenant, je te le promet. Il ne t'a pas touché, tu m'entends. Il ne t'a pas touché. Tu vas bien. Il ne t'a rien fait. Alors ouvre les yeux mon amour. 

Type sentit un baiser être déposé dans ses cheveux, et son front être mouillé. Il avait envie de faire confiance à cette voix douce, croire ce qu'elle était en train de dire. Peut-être que si il ouvrait les yeux, les cauchemars disparaîtront ?

Doucement, il commença à bouger. Finalement, il ouvrit les yeux. Il tomba directement sur le visage baigné de larmes de Tharn. Toute la peur de ces derniers semaines, et l'envie d'être réconforté le prirent d'un coup. 

- Tharn...

Les larmes se mirent à couler, alors qu'il acceptait avec soulagement de se réfugier dans les bras de son petit ami.

- Tu vas bien Type, tout va bien. Je suis là pour toi, tout va bien. 

Tharn continua de répéter des phrases rassurante dans le creux de son oreille, encore et encore, caressant ses cheveux, et son dos, par dessus la chemise d'hôpital. Pendant quelques minutes bénies, Type put enfin tout oublier. Alors qu'il laissait son esprit dériver, il eut soudainement l'impression d'être dans ses bras à lui. Il repoussa Tharn le plus loin de lui, se réfugiant dans un coin du lit, les genoux pliés contre lui. Alors que des images de l'homme s'imposaient à lui, de plus en plus insistante, sa respiration se faisait plus courte. Il regardait autour de lui comme un lapin au milieu de la route, prit dans les phares d'une voiture. 

- Non, non non !! Laisse-moi, laisse-moi !!!!

Type se mit à hurler, arrachant ses cheveux. Il ne parvenait plus à respirer, à distinguer la réalité de son cauchemar éveillé. Tharn n'était pas vraiment à côté de lui, il n'était pas arrivé à temps. Il avait été souillé, torturé, tué mais laissé en vie, pour ressentir la douleur. Chaque fibre de son corps rejetait l'idée même d'être touché par quoi que ce soit.

D'un seul coup, il fut entouré d'autres ombres, d'autres visages menaçant. Les mains se tendaient vers lui. Il pouvait même entendre sa voix, juste au creux de son oreille, et hurlant à des dizaines de mètres de lui.

- Type, Type, calme-toi. Arrête de bouger. Tout va bien se passer, je te le promet. 

Il hurla encore plus, se débattait. Plus il le faisait, plus les ombres autour de lui devenait menaçante. Une piqûre dans le bras, suivit du noir totale. 

Le corps de Type se détendit. Les médecins et infirmiers qui avaient dû intervenir relâchèrent la pression sur lui. Sa médecin et infirmière principales restèrent en arrière pour prendre des notes, et s'occuper de lui. L'infirmière, une femme d'une quarantaine d'année, termina les soins, et s'approcha de Tharn. Il était toujours debout, dans le coin dans lequel il avait été repoussé pour ne pas gêner, le visage griffé, toujours en état de choc. Il ne parvenait pas à quitter Type des yeux.