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Ma tête est lourde, lourde de fatigue. Comme si j'avais dormi une éternité ... J'ai du mal à me redresser, il fait chaud, vraiment chaud. Mais ça ne vient pas de moi, plutôt, de l'environnement autour de moi. 

Avec autant de difficultés qu'un nouveau né à ne pas pleurer, je me relève et ouvre les yeux doucement. 

Je sens quelque chose sur ma cuisse et quand je regarde vers celle ci, une main ressert son étreinte sur moi. La main en question est celle de Rafe. 

— Ça va mon ange ? me murmure t-il

Et là, je me souviens. Je me souviens de tout. Mes parents qui laissent Ward m'emmener à l'aéroport de force, Rafe qui pète un plomb dans la voiture. Notre arrêt pour parler seul à seul, son réconfort face à mes larmes, puis cette bouteille d'eau qu'il m'a tendu. 

Trou noir.

Je ne me souviens de rien après avoir bu de cette eau. Seulement de son regard attentif à chaque faits et gestes de ma part.

Non il n'a quand même pas fait ça ...

— T/p tu vas bien ? s'inquiète t-il 

Je me décolle de lui, notre proximité me rendait folle. Je m'approche alors de la fenêtre et vois ce qui s'offre à moi. 

La mer.

— On est aux Bahamas. déclare Rafe 

— Déjà ? 

— Tu as beaucoup dormi, tu devais être vraiment fatiguée. se mêle Ward

— Non. 

Le visage de Rafe est plein d'incompréhension.

— J'étais pas fatiguée. dis-je en regardant Ward Vous avez mis quoi dans la bouteille ? je demande en me tournant vers Rafe 

— R ... rien ... souffle t-il

— Alors pourquoi j'ai autant dormi ? En pleine journée ! je m'exclame 

— T/p ... 

— Ne t'en prends pas à lui. intervient Ward

— Qu ... quoi ? 

— C'est moi qui lui ai dit de faire ça. Tu était trop agitée, il fallait simplement que tu te calmes, pour que nous puissions passer calmement le vol. 

— C'était des somnifères. rajoute Rafe 

— Et qu'est-ce que ça change ? dis-je, complètement choquée 

Il approche sa main de mon visage mais je me recule pour me coller à la porte. Le laissant dans son coin.

Il m'a droguée.

Nous roulons quelques minutes puis bientôt, nous arrivons près d'un marché. Des centaines de personnes sont sur la place. La route continue en longeant le bord de mer. L'eau est transparente et étrangement belle.

J'avais déjà eu l'occasion d'aller aux Bahamas mais seulement quand j'étais petite. J'en ai de vagues souvenirs. 

La voiture ralentit à l'approche d'un portail. Il s'ouvre lentement et quand nous entrons je vois sur la façade le nom de la propriété. Paradise Island. La maison de vacances des Cameron.

Ward se gare et il sort de la voiture en disant qu'il doit parler à son fils. Rafe acquiesce et se tourne pour me regarder dans les yeux.

— Promets-moi que tu vas rien faire de stupide. dit-il

suffer for youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant