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Je me suis surprise moi-même en arrivant dans un couloir qui donnait sûrement sur les cabines des passagers.

J'avais à présent moins de soucis à me faire car je pouvais passer pour une passagère, personne ne me posera de question.

J'avance prudemment et aperçois une salle d'eau, je rentre pour réfléchir à ce que je vais faire. Le cargo est immense et je n'ai aucune idée d'où Sarah se trouve.

Je me regarde dans un miroir au dessus d'un lavabo, je suis rouge, j'ai passé la totalité de ces derniers jours dehors, et en plein été les coups de soleil arrive vite.

Je m'abaisse pour me rafraîchir le visage avec l'eau du robinet. J'ai beau réfléchir mais je ne sais pas quoi faire.

Je tourne en rond dans cet minuscule pièce quand soudain j'entend des pas qui se dirigent vers la porte. Je me cache derrière la porte et retiens mon souffle.

Rafe entre dans la pièce mais il pense malheureusement à refermer la porte derrière lui me révélant face à lui .

— T/p ?

Je pose ma main sur la poignée de la porte et tente de partir mais il retient la porte d'un seul bras m'obligeant à rester ici.

— Qu'est-ce que tu fais ici bordel ? râle t-il

— Je pourrais te demander la même chose. dis-je en m'éloignant de lui

— Me dis pas qu'il y a tout tes pogues avec toi ?

Je ne répond pas et retente d'ouvrir la porte sans succès.

— Laisse-moi sortir Rafe. dis-je d'un ton glacial

— Non, tu vas encore faire n'importe quoi.

— T'es pas parfait non plus.

— J'ai pas dis ça.

Je ne lui répond pas. Il s'adosse à la porte et me scrute du regard.

— T'es magnifique. dit-il, le sourire aux lèvres

— Arrête de mentir, je ressemble à rien. Ça fait des jours que je m'étais pas regardée dans un miroir, il y a mille fois mieux. dis-je en désignant le miroir

— Je crois pas.

— Crois pas quoi ?

— Qu'il y ai mieux que toi.

Je m'assois dos au mur et face à lui, ne sachant pas quoi répondre.

En fait je sais que si je répond, peut importe ce que je dis d'ailleurs, vu ses yeux et son sourire, il voudra m'embrasser. Et, même si j'en ai envie, alors que je le déteste, ce n'est pas le moment.

— On peut rester longtemps comme ça si ça te chantes. J'ai une belle vue face à moi.

— Laisse-moi tranquille. je souffle

— T/p sérieusement.

— Quoi ?!

— Il faut que t'abandonnes toute cette histoire avec ces pogues et que tu reviennes comme t'étais avant.

— Arrête de me dire ce que je dois faire.

— Je le fais pour ton bien.

— Non c'est faux, tu le fais pour toi.

— Non j'aimais juste la t/p d'avant.

— C'est faux. Tu ne me regardais même pas avant.

Un silence s'installe. Il sait que j'ai raison.

suffer for youOù les histoires vivent. Découvrez maintenant