chapitre 6

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  Napoli. What a beautiful city. Après un peu plus de deux heures de route, nous arrivons à la villa que nous avons loué pour l'occasion. Celle-ci est recouverte de chaux blanche, classiquement méditerranéenne. Elle est de forme assez cubique, avec une terrasse ayant accès à tout le premier étage. Une immense piscine, avec un toboggan en pierre. Je ne sais combien a coûté au groupe de louer cette villa, mais j'ai bien l'intention de les rembourser un jour. Ce qu'ils m'ont strictement interdit de faire, mais je ne suis pas connue pour faire ce qu'on me dit de faire.
Tandis que les garçons descendent avec galanterie les valises de la voiture, nous courons à travers les couloirs de la villa avec Victoria. Il y a huit chambres, mais quatre suffiront, même si je pense que l'on terminera tous dans la même chambre. Celles-ci sont très épurées, et je les trouve particulièrement froides et sans âme. Mais le but étant de passer des vacances et pas de s'impliquer dans la vie de l'habitant, cela me convient. Il y a quatre salles de bain, chacun pouvant étaler son maquillage comme il le souhaite. La cuisine est immense, ouverte sur une salle à manger immense, ouverte elle même sur un salon tout aussi immense. La piscine est incroyable. Des citronniers embaument l'air, et cet environnement a un goût de paradis. Une fois que les garçons ont terminé de ramener les bagages, nous rangeons nos affaires dans les placards, puis décidons de faire un tour de la ville, en en profitant pour faire quelques courses. Je me change pour mettre la robe que Victoria m'a donné, en attachant mes cheveux blonds à l'arrière de mon crâne à l'aide d'une pince. Les trois italiens me charrient sur ma tenue "légère", alors qu'ils portent des vestes et des pantalons. Ils n'ont jamais passé d'automne dans le nord de la France, où il fait froid dès la mi-octobre. Nous explorons la ville à pied, ce qui nous permet de profiter du paysage. J'ai l'impression d'être directement tombée là où je voulais quand je suis partie de la France : des amis incroyables, un climat incroyable, un paysage incroyable... Je prends une bouffée d'air frais. Une vraie bouffée, celle qui libère du poids de tellement de problèmes et régénère l'air dans lequel ils sont enfermés. J'écoute le bruit de nos chaussures claquant sur les pavés, et des murmures joyeux s'élevant de Naples. Victoria attrape mon coude, et nous sautillons en rigolant, exaspérant les garçons qui soupirent et lèvent les yeux au ciel derrière nous. Finalement, Thomas attrape le bras d'Ethan qui râle d'abord, puis se prête au jeu. Damiano nous filme derrière, puis poste sur la story instagram du groupe. Ca me touche qu'ils me publient dessus, car ils ne peuvent pas faire n'importe quoi et se montrer avec n'importe qui sur leurs comptes, mais encore plus sur celui officiel du groupe.
- Hey les enfants, venez admirer la vue.
Je lâche le bras de Vic pour me diriger vers la position de Damiano. Je me place devant son épaule, et admire la vue. Des escaliers descendent perpendiculairement jusqu'au port, nous offrant un paysage digne de Pinterest.

@artemisinitaly : Napoli view <3

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@artemisinitaly : Napoli view <3

Victoria, Ethan et Thomas sont déjà passés à autres choses, tandis que je n'arrive toujours pas à détacher mon regard de la vue. Les doigts frais de Damiano sur mon épaule me détachent du spectacle, et je le vois observer lentement mon visage.
- Viens, on va chercher un restaurant où manger.
Je lui souris, et il passe son bras sur mon épaule, fraternellement. Ou du moins je l'espère.
- Comment ça va avec Giorgia ?
Il soupire avant de me regarder furtivement et de concentrer sa vue sur un point lointain.
- Elle ne voulait pas que je vienne ici. Et elle veut que je me concentre uniquement sur le groupe, en passant moins de temps aux restaurants avec eux ou à sortir. Je crois qu'elle n'arrive pas à comprendre que avant d'être mes "collègues", ce sont mes amis, mes meilleurs amis même. Elle a d'ailleurs piqué une crise de jalousie hier soir quand des fans lui ont envoyé des photos de nous deux à l'arrêt de bus.
- Mince je suis désolée de te mettre dans cette situation. Ou plutôt je suis désolée que Giorgia réagisse comme ça.
Damiano me regarde en souriant, puis prend un ton de réprimande.
- Tu n'as pas à t'excuser tu sais. C'est Giorgia qui devrait le faire, pas toi. Depuis que le groupe a pris en célébrité, elle n'arrive plus à gérer sa jalousie. Que ce soit au niveau des femmes ou au niveau des hommes d'ailleurs. Déjà au lycée je me disais que c'était le maximum de jalousie que je pouvais supporter, mais elle a atteint des records en ce moment.
Je me mords l'intérieur de ma lèvre inférieure, avalant son stress. Je suis très nulle pour réconforter les gens.
- Eh bien, essaie de lui en parler, de lui faire comprendre ce que tu ressens. Ma prof de français m'a toujours répété que le seul moyen de régler un conflit était le dialogue. Dis lui tout ce que tu penses, surtout que vous êtes ensemble depuis plusieurs années.
Il me regarda d'une manière que je ne pourrais décrire, comme si il était à la fois impressionné et qu'il se demandait où j'allais chercher tout ça.
- Eh bien, tu t'éloignes de plus en plus du cliché de la petite française froide et sans attaches.
Je le regarde avec des gros yeux, assourdie. Puis lui donne un coup de coude dans les côtes.
- Eh je suis pas froide d'accord.
Il m'arrête dans ma phrase en haussant ses sourcils bruns d'un air sceptique.
- Ok peut être un peu mais je me rattrape bien non ?
Il lève les yeux au ciel, et je lui fais une mine de chien battu.
- Peut être. Je me demande où tu vas chercher tous tes conseils, surtout ceux portant sur l'amour, parce que tu nous as déjà dit que tu n'as jamais eu de copain, mais tu conseilles super bien.
Je hausse les épaules.
- Je crois que j'ai commencé à lire des livres sur l'amour trop jeune. Et puis, une relation amoureuse reste une relation : seulement, tu pardonnes plus vite et facilement les erreurs de l'autre que dans une relation amicale ou professionnelle. C'est de la communication. Et puis on m'appelle Cupidon depuis le collège.
- Eh ben voyez vous ça. Artemis n'est pas seulement la déesse de la chasteté et de la chasse, mais le dieu de l'amour aussi.
Je lui lance un sourire en coin, avant de me pencher vers lui d'un air conspirateur.
- Ne t'inquiète pas, tu n'arriveras peut être jamais à mon niveau, mais je peux t'aider à t'améliorer.
Il regarde vers le sol, et je suis son regard.
- Ça va les chevilles pas trop mal ?
Comme une abrutie.
- Bah si tu veux me faire un massage, il suffit de demander.
Nous finissons par rejoindre les autres qui nous attendent devant un restaurant sur le port. L'odeur de la mer est exquise, tout comme les plats.
- Bon alors, à quoi on trinque aujourd'hui?
C'est Victoria qui répond la première à Thomas.
- A la merveilleuse amitié franco-italienne qui grandit avec Artémis, la plus belle et la plus gentille française qu'il m'ait été accordé de rencontrer.
Les paroles de Vic' me réchauffent le cœur, et Ethan prend le relais.
- A la fille au nom de déesse qui nous a fait plus rire en un mois que durant ces six derniers mois !
- Et qui donne aussi de merveilleux conseils tout en étant capable de vous glacer le sang en un regard !
Je lance un regard noir à Damiano, qui réplique un "Vous voyez !" aux autres qui sont morts de rire. Je finis par rire aussi, puis prends la parole.
- Et aux quatre plus beaux et talentueux artistes italiens, qui vont très vite devenir tellement connus que je ne pourrais les voir qu'à leurs concerts aux quatre coins du monde. Vous m'avez accueillis comme une sœur, et je ne me suis jamais sentie aussi bien qu'avec vous. Vous m'aidez à aller de l'avant, alors merci beaucoup d'être là. A notre santé !
Ils répètent en coeur la fin de ma phrase, et ça m'a fait du bien de leur dire ce que je pensais. Thomas me fait goûter son Spritz, un cocktail dont les Napolitains raffolent, mais je fais la grimace. Je n'aime pas du tout le goût que ça a, et préfère largement mon classique Sex on the Beach. Nous ressortons du restaurant repus avec un grand sourire aux lèvres. Thomas appuie son bras sur mes épaules, avant de me demander :
- Où allons-nous maintenant signorina ? (mademoiselle)
- Au Museo Archeologico nazionale per favore ! (s'il vous plaît)
Ils acquiescent tous. Nous nous dirigeons vers le musée qui se situe dans le centre historique. Je ne peux m'empêcher de prendre des photos, car tout est magnifique. Nous payons nos tickets puis entrons dans le musée. Tout est magnifique et intéressant. J'ai toujours été très proche de l'art : une famille de peintres et dessinateurs, de lecteurs, et on m'a fait écouter de la musique depuis ma plus tendre enfance. Je pourrais rester dans un musée toute une journée sans jamais m'ennuyer. Je prends des photos de tout ce que je vois.

My Måneskin SupremacyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant