1

45 4 7
                                    

Annie ne sait pas ce qui se passe, elle voit sa vie basculée du jour au lendemain. Le monde qu'elle s'était créé, la vie qu'elle avait idéalisée.

Rien n'était donc réel ?
Tout était donc imaginaire ?
Tout était donc mensonge ?

Elle ne sait plus distinguer le vrai du faux. Elle a peur de tout. Elle est dans un cercle vicieux où la seule chose qu'elle sait réelle de son existence, c'est son « existence ».

Ensemble, retraçons, le passé de Annie et décelons les noeuds épineux de sa vie, pour résoudre la problématique de son mal.

Psychologue clinicien : Madame Annie Na......

Annie : Stop docteur... pas ce nom.

Psychologue clinicien : Ce nom vous rappelle quelque chose? Peut-être que si je le dis, ça nous aidera à avancer.

Annie : Non ça ne me rappelle rien. C'est juste que j'ai ressenti une sorte d'angoisse et de stupeur en imaginant le nom que vous alliez prononcer.

Psychologue clinicien : vous voulez qu'on en parle ?

Annie : non pas pour le moment. Je ne me sens pas assez prête.

Psychologue clinicien : C'est comme vous voulez Mme Annie, rien ne presse, nous irons à votre rythme.

Annie: Merci de me comprendre docteur.

Docteur Nangue est ma psychologue, apparemment j'ai perdu la tête. Je n'en reviens toujours pas mais c'est vrai. Apparemment j'ai subi un choc traumatique qui m'a fait perdre la mémoire mais elle ne peut l'expliquer pour le moment. Le mari qu'on présente comme étant mon époux dit que je travaillais tellement au travail que j'en ai eu un burn-out. Je ne me souviens pas de cet homme qui vient me rendre visite à chaque fois dans cette clinique ou plutôt « centre de fou » où je suis enfermée. De cet homme si attentionné envers moi. Cet homme qu'on appelle à chaque fois que je fais « des crises »mais qu'en réalité je ne connais pas.

Docteur Nangue dit que le traumatisme que j'ai vécu est tellement intense que j'ai voulu enfouir tous mes souvenirs au fond d'un coin caché et verrouillé au creux de ma mémoire. Elle dit qu'elle est là pour m'aider à allumer la lumière et surtout à trouver ce coin puis trouver cette clé qui m'ouvrira les portes de la liberté. À vrai dire, on avance pas mal. Au départ je ne me souvenais de rien, mais aujourd'hui j'ai des souvenirs de ma jeunesse de jeune fille. Parfois ce sont juste des flashs, mais d'autres fois, ce sont des anecdotes entières qui me viennent en image.

Docteur Nangue : Annie, vous êtes toujours avec moi?

Annie: Heuh!!! excusez-moi Dr pour ces instants d'égarement. Je suis entièrement à vous.

Docteur Nangue : Merci, je ne vais donc pas m'en aller d'aussi tôt (rire). Depuis notre conversation de la dernière fois. Avez vous eu de nouveaux souvenirs ? De nouveaux flashs qui peuvent nous aider ?

Annie : Oui, je vous raconte ça tout de suite........







Nina, ... Ninaaa...Ninaaaa!!! L'enfant là fait même quoi non? »
Étaient ainsi les mots de mon père m'appelant pour que je vienne prendre mon petit déjeuner. Mon père m'appelle toujours Nina, il ne m'a jamais appelé Annie, en plus de trouver ce prénom trop vieux jeu, ça lui rappelle de mauvais souvenirs.

En fait ma mère m'a accouchée lorsque mon père était en mission ( C'est un ancien colonel de la marine camerounaise). Elle m'a appelée Annie sous l'impulsion de ma grand-mère maternelle qui voulait que je porte le prénom de sa mère.
Mon père n'avait pas vraiment aimé qu'elle fasse cela sans son consentement. Ce prénom a toujours été une sorte de petite querelle entre eux. Du coup, lorsque je fais quelque chose de négatif, mon père dit que c'est à cause de ce prénom, car mon arrière grand-mère avait un caractère bien trempé.

[Péchés Enfouis]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant