[Péchés Enfouis]

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J'appréhendais réellement la discussion avec Dryan. Qu'allait-il me dire ? Nous n'avions pas eu de réelle discussion depuis deux ans. Mais à ce moment, je n'avais pas de choix, je ne pouvais fuir. De plus cela devrait paraître trop suspect. En plus, qu'avais-je réellement à cacher ?
Je me suis donc retournée délicatement.

Nina : Oui Dryan, de quoi voudrais-tu qu'on parle ?

Dryan : Comment vas tu Nina  ?

Nina : Je me porte bien, tu peux le constater. Et toi aussi je suppose. Tu es très en forme.

Dryan : Oui, je le vois. Mais tu sais Nina, ça fait longtemps que nous n'avions pas discuté. Je ne sais pas mais j'ai comme impression qu'il existe une tension entre nous que je ne peux expliquer.

Nina : Non, pourquoi y'aurait-il une tension ?

Dryan : Non Nina, c'est faux. Beaucoup de choses ont changé. Avant on pouvait passer des heures à discuter, tu m'appelais juste pour me raconter ta journée, et là, du jour au lendemain plus rien. Qu'y a t'il Nina ? T'ai-je fait du mal ?

(Haha, bien sûr qu'il m'avait fait du mal, il ne pouvait pas l'ignorer tout de même? )  me suis dit en  pensée.
J'étais à fleur de peau ce soir là, je pouvais m'énerver  à tout moment, il fallait que je trouve les mots justes pour ne pas lui montrer comment son absence et son éloignement de moi me brisaient.

Nina : Non, tu n'as rien fait de particulier. Tu dévoiles juste qui tu es, c'est tout. Pourquoi dirais-je que tu m'as fait du mal alors que tu es juste qui tu es?

Dryan : Tu sais, je n'ai jamais voulu m'éloigner de toi. C'est juste que j'ai eu de nouveaux amis et ils me proposent souvent des sorties mais toi tu ne veux pas y participer. Et je ne veux pas te forcer la main.

Nina : Ne t'inquiète pas. Je comprends. Moi non plus je ne veux pas que tu t'éloignes de tes amis pour moi.

Dryan : Non, ne dis pas ça. Tu es très chère à mes yeux Nina. Tu ne sais pas comment cet éloignement me fait me remettre en question tous les jours. Et lorsque je veux te parler, tu ne me laisses jamais l'occasion de t'approcher.

Nina : Aujourd'hui, tu es proche. Dis moi donc.

Dryan : Nina, je me sens si seul. Tu n'as pas idée. Jamais je n'aurais cru que j'aurais cette sensation là. Mais c'est vrai. Je me sens mal d'autant plus que je sais qu'on se voit tous les jours à la fac.

Mon cœur se mit à battre encore plus fort.

Nina : Et tes nouveaux amis ? Vous êtes ensemble tous les jours pourtant !

Dryan : Mais ce n'est pas pareil. Tu étais ma meilleure amie Nina. Ce n'est pas pareil.

Pourquoi,  ces mots ne me confortèrent guère ? Peut-être je ne voulais pas juste être sa meilleure amie ?

Dryan : Tu sais, j'étais libre de discuter de tout ce que je voulais avec toi. Tu étais une oreille attentive à chaque fois pour moi. Tu ne me jugeais pas et au-delà me donnais des conseils à chaque fois que je dérapais. Ce n'est pas pareil. Tu sais, il y'a des soirées parfois je veux t'écrire. J'écris même un  message puis j'efface tout car j'appréhende ta réaction. Tu n'as pas idée à quel point ton éloignement me fait mal.

Je me suis mise à pleurer discrètement et à essuyer mes larmes avec mes mains déjà toutes moites.

Dryan : Nina ? Ça va ? Mais tu pleures Nina... Dis moi, qu'ai-je dit de mal ?

Nina : Non, tu n'as rien dit de mal.

Dryan : Alors, pourquoi pleures-tu ? S'il te plaît, ne pleures plus.