• ~ '𝑺𝒊𝒈𝒏𝒆 𝒅𝒆𝒖𝒙' ~ •

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| ~ 𝑱'𝒂𝒊 𝒇𝒂𝒊𝒍𝒍𝒊 𝒎𝒆 𝒑𝒆𝒓𝒅𝒓𝒆 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍𝒂 𝒑𝒓𝒐𝒇𝒐𝒏𝒅𝒆𝒖𝒓 𝒅𝒆 𝒔𝒆𝒔 𝒊𝒓𝒊𝒔 ~ |











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| ~ Lᴀʀᴀ ~ |

Vais-je pouvoir supporter un autre jour au milieu de gens qui n'ont que faire de moi ?

Non.

Assise dans la voiture de ma mère, le livre de mes rêves est serré contre ma poitrine, je le tiens comme s'il allait s'envoler loin de moi.

Enfin à la maison, j'aime voir ces meubles et cette décoration, j'aime monter ces escaliers en bois qui mènent à l'étage de ma chambre. Je pose mon sac sur mon lit et à côté de lui je pose le livre que je tenais.

Je repense à ce garçon, à sa main qui a si facilement pris l'ouvrage sur son étagère.

Nous parlons la même langue, mais j'ai du mal à le croire, je n'avais jamais rencontré avant lui un écolier capable de cette prouesse.

Son sourire était si doux, si chaleureux, on pourrait se perdre dans le bleu de ses yeux, comme un marin pourrait se perdre dans le bleu du Pacifique.

Il a l'air gentil, mais ce faux honneur n'est qu'une vile hypocrisie. Son visage d'ange n'est qu'un attrape-nigaud et j'ai failli me faire piéger.

N'empêche, il a dit de venir vers lui si j'aurais besoin de quoi que se soit.

N'importe quoi, il n'était pas sincère ; qui voudrait que quelqu'un comme moi vienne la voir ? Personne.

Mais n'y pensons plus.

Je me dirige vers la salle de bain et y enlève mes vêtements, je pénètre dans la douche et laisse l'eau qui sort du pommeau glissé le long de mon corps.

Mes avant-bras et mes cuisses me piquent fortement, mais cette douleur représente qu'une infime partie de celle que je ressens en me tatouant la peau de traits horizontaux.

Ces traits sont les fruits de mon agacement, ma rancœur envers ce que je suis et ce que je serrais toujours. Ils sont les fruits de mon rejet de la société, ils disent que n'aurais jamais dû pousser de cries lorsque je suis sorti du ventre ma mère.

La mutilation de mon âme et de ma peau atténue la flamme de ma désolation.

L'accélération soudaine de mon rythme cardiaque provoque l'ouverture de mes yeux qui étaient fermés jusqu'à lors. Ma cage thoracique me fait atrocement mal, je ferme immédiatement l'arrivée d'eau.

Je ne parviens plus à respirer correctement, mes poumons cherchent désespérément l'air dont ils ont besoin pour fonctionner ; je me noie dans une piscine d'eau invisible.

Je me tiens la gorge, mais aucun son ne parviens à sortir de ma bouche. Je m'effondre sur le sol de la douche, des larmes sortent abondement de mes iris, tous mes membres tremblent ; je sens un goût amer dans la bouche ce qui accentue mon envie de vomir.

Les secondes paraissent comme des minutes, les minutes paraissent comme des heures. Une éternité est passée avant que je ne commence à me calmer, assise dans la douche à me tenir la gorge et à fixer le plafond.

La porte coulissante de la douche s'ouvre brusquement, dévoilant l'inquiétude afficher sur le visage de ma mère.

- Lara ! je perçois difficilement

Signe-moi (en réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant