Le retour de Joachim

Une discussion intéressante

Joachim n'avait cessé de penser à Clotilde depuis qu'il l'avait revue. Cela faisait des mois qu'il n'avait posé son regard sur elle, et le simple fait de se trouver dans la même pièce qu'elle lui avait donné l'impression d'être rentré à la maison.

Son retour à l'institut avait été quelque peu précipité. Mais quand Antoine lui a proposé un nouveau projet sur lequel travailler, il a laissé tomber tout ce qu'il était en train de faire pour accepter l'offre. Peu importe la raison, toute excuse était bonne à prendre pour revenir près de Clotilde.

Cette espèce d'alchimie entre eux n'avait pas disparu, bien au contraire. En même temps, il n'en attendait pas moins. Il n'avait jamais vraiment réussi à la sortir de sa tête. C'était comme si ces longs mois sans se voir et se parler avaient exacerbé leurs sentiments.

Il ne pouvait s'empêcher de se rejouer leur conversation en boucle. Elle et Guillaume avaient rompu. Elle était libre. Pourtant elle lui avait paru si triste et éteinte. Et il détestait la voir malheureuse.

Il eut alors une petite idée. Il savait que cela allait probablement créer des problèmes, mais il était prêt à prendre le risque de s'essuyer un refus.

Marta déboula dans sa chambre, dans l'appartement qu'ils partageaient tous les deux, sans prendre la peine de frapper à la porte.

Joachim lui jeta un regard noir et soupira, agacé. Il avait arrêté de compter le nombre de fois où il lui avait demandé de ne plus débarquer dans sa chambre comme dans un moulin. Il était vrai que la cohabitation entre frère et soeur n'était pas toujours de tout repos, mais pour l'instant c'était la seule solution qu'il avait trouvé.

En effet, Joachim n'avait pas encore eu le temps de se chercher un pied à terre dans les environs, et avec l'accord du directeur de l'institut, il avait décidé de squatter chez sa soeur le temps de se retourner.

Cette dernière étaient en pleine discussion au téléphone, parlant apparemment d'un sujet qui l'enjouait fortement au vu de son sourire grandiose. Mais Joachim n'en avait que faire. Il était nonchalamment affalé dans le fauteuil qui trônait au coin de la pièce, les yeux rivés sur son portable, perdu dans les méandres d'internet.

Au bout de quelques minutes, qui parurent des heures pour lui, sa soeur finit par raccrocher.

"Ça va être un truc de fou cette soirée!" S'exclama-t-elle à son frère, en se laissant tomber sur le lit en face de son frère.

"De quoi?"

"Bah, la soirée de Saint-Valentin! Théo a prévu une super surprise, j'ai trop hâte."

"Je te croyais pas aussi friande de ce genre de connerie."

Sans hésiter, elle attrapa un coussin derrière elle et le jeta sur son frère, qui eut peu de mal à l'esquiver.

"Arrête, tu dis ça parce que tu vas être tout seul."

"Et alors? Ça me va très bien."

"Oh mais j'ai une idée! Tu devrais aller à la soirée des célibataires. Et qui sait, tu rencontreras peut-être ta valentine à la soirée." Dit-elle en le taquinant.

"Marta, les gens de ton institut sont tous plus jeunes que moi! Je vais pas traîner avec des bébés."

"Mais n'importe quoi! Il y a plein de jolies filles de dernière année."

"Puis j'ai déjà quelque chose de prévu."

"Comment ça?"

Quand Marta croisa le regard de son frère aîné, elle comprit de suite de quoi il parlait.

"T'as rencontré quelqu'un?!" Elle se redressa comme un i dans le lit, s'asseyant sur le bord, le pressant pour avoir des informations. "C'est pour ça ce sourire niais que t'as sur la figure depuis 2 jours!"

"J'ai pas de sourire niais."

"C'est qui? Je la connais? C'est une élève de l'institut?"

"Je te dirais rien."

"Oh allez! Je suis ta soeur!"

"Ben justement!" Dit-il en lui rejetant l'oreiller.

Marta fit une mine boudeuse et croisa ses bras sur sa poitrine.

"D'ailleurs si tu pouvais me laisser l'appart' pour la soirée..."

"Ah mais je vais faire mieux que ça, je passe la nuit chez Théo donc tu seras libre de faire ce que tu veux." Dit-elle en lui faisant un clin d'oeil.

Joachim leva les yeux au ciel, mais il sourit comme un gamin à l'idée de passer une soirée avec la Cheffe Armand. Enfin... ça c'était uniquement si elle acceptait. Il ne restait plus qu'à la convaincre.