Chapitre 7.

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Adélya.

Comme prévu, les gars ne nous ont pas calculé. On s'est assise sur un banc dans le parc pas très loin de l'appartement de Mathys, et on se met à discuter pendant de longues minutes. Je m'allume une cigarette et je commence à tirer dessus avant que Caroline me l'arrache des mains et se mette également à tirer dessus. 

- Si t'en voulais une fallait me demander plutôt que de prendre sur une déjà entamée, lui dis-je en rigolant. 

- Je garde celle-là, prend t'en une autre, j'en ai besoin, souffle-t-elle. 

J'en allume une autre et mon téléphone se met à sonner, je regarde qui c'est. Mathys. 

- Quoi, je réponds sèchement. 

- T'es où là ? 

- Qu'est-ce que ça peut te faire ? Ca fait 30 minutes qu'on est partit, c'est maintenant que vous commencez à vous inquiéter ? 

- Tu es où !?

- A Raspail. 

- Rentre. 

- Non. 

- Rentre ou je viens vous chercher moi-même. 

- On rentrera quand vous arrêterez de nous calculer que quand ça vous arrange. 

- Elles sont où, demande Mathias à travers le téléphone. 

- Elles sont à Raspail, lui répond-t-il. 

- Rentrez, promis on fera un effort. En plus y a Louis qu'est passé faire un morceau de soirée avec nous, donc rentrez.

Je souffle et me retourne vers Caroline pour savoir ce qu'on fait, elle acquiesce, donc on se lève, je raccroche le téléphone et on se remet en route vers l'appartement.

- T'as vraiment envie d'y retourner, je lui demande. 

- Non, mais est-ce qu'on a vraiment le choix ?

- On pourrait juste prendre nos affaires et se barrer tu sais?

- On pourrait, mais ils nous retrouveraient toujours, toi comme moi on le sait très bien. 

Elle a raison... 

Je rentre la clé dans la serrure et on se colle toutes les deux un sourire sur le visage avant d'ouvrir la porte et d'affronter l'ambiance merdique de la soirée qui nous attend.

- AAAAAH voilà les plus belles ! Enfin, se mettent à crier nos copains comme s'il ne s'était rien passé. 

Louis se lève pour nous dire bonjour, et on se rassoit à nos places. J'attrape mon verre, le rempli avec de la vodka et de la boisson énergisante, et je le bois d'une traite avant de m'en resservir un autre. 

- Bois pas trop, me chuchote Mathys  l'oreille. 

- Commence pas à me fixer des limites sinon je prends mes affaires et je me casse, t'as compris ?

- Je te dis juste de faire attention pour pas dérailler, c'est tout. 

- T'as peur de quoi ? Que je dise à tous tes potes à quel point t'es un gros con ? Que tu me manques de respect à la moindre occasion ? Que t'es un gros matcho ?

- Arrête-toi là avant de dire la connerie de trop. 

- Arrête-toi là avant de me pousser à bout. 

- Je te rappelle juste que ici t'es chez moi, t'as pas ton mot à dire. Si t'es pas contente tu peux te barrer, mais ça me ferait bien chier. 

- Je suis chez toi et sous prétexte que je ne paye pas le loyer ici j'ai juste le droit de me taire quand tu me parles mal et que tu me traites comme si j'étais juste là pour te satisfaire toi et tes moindres désirs ? La vie ça fonctionne pas comme ça je te signale.

Sur ces mots, je me resservis un autre verre plus fort que le précédent, et je massois au fond du canapé et ne dis plus rien jusqu'à la fin de la soirée. Cette situation commence à devenir lourde, je ne sais pas combien de temps je vais encore pouvoir supporter tout ça. Comme à mon habitude, je me mets à réfléchir à ce que j'ai fais de mauvais dans ma vie pour mériter qu'on me traite aussi mal alors que j'estime être assez généreuse, gentille et serviable auprès des personnes qui ont besoin. Mes pensées obsessionnelles commencent à remontrer le bout de leurs nez alors que je me suis battue bec et ongle pour les faires disparaitre le plus loin possible de moi. Visiblement, elles s'accrochent...

***

Une semaine plus tard, avec Mathys on avait décidé de moins se voir pour prendre du recul, mais aujourd'hui je suis censée aller à 2h de route de chez moi pour passer un oral de bac, et c'est lui qui doit nous emmener avec un ami. Bien évidemment, Matthias nous accompagne. J'espère que ça va bien se passer, parce que devoir supporter les deux toute seule, ça va me faire péter un câble. 

On prend la route, et je me mets déjà dans ma bulle pour réviser et être sûre que je connais toutes notions par cœur, j'ai pas le droit à l'erreur si je veux pouvoir m'en sortir. Avec aucun respect pour moi, même mon ami se met à chanter avec les gars, la musique à fond. Je suis à deux doigts de fondre en larme à cause du stresse, et je dois supporter ça ? Pourquoi moi, bordel ? 

On arrive enfin à destination et je saute hors de la voiture pour prendre l'air et être tranquille. Je suis censée être entendue dans 45 minutes d'après ma montre, mais je décide de rentrer maintenant pour être au calme. 

- Moi j'y vais, je ne sais pas quand est-ce qu'on va me convoquer, je leurs dis. Tu restes avec eux ou tu viens, je demande à mon ami. 

- Je reste dehors pour l'instant. 

- Bon courage, me dit Mathys. Il a l'air presque sincère avec son sourire...

Je tourne les talons et me précipite à l'intérieur de l'établissement pour enfin leurs échapper vu qu'ils ne peuvent pas rentrer. Je n'ai jamais autant aimer être dans un établissement scolaire de toute ma vie. Je souffle de soulagement. Enfin tranquille, enfin seule.




Because it was written...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant