Time flows like sand (Bruno x OC)

3.

Lorsqu'il ouvre les yeux, le lendemain, il remarque trois choses. La première, c'est qu'il se sent aussi épuisé que s'il n'avait pas dormi du tout. La deuxième, c'est que vu l'éclat des rayons qui se glissent dans les ténèbres, il est plus tard qu'il aurait dû l'être. La troisième, c'est qu'il a faim.

Et c'est curieux, parce que ça faisait plusieurs jours qu'il ne mange que parce qu'il faut bien se nourrir, et non pas parce qu'il a faim.

Au sortir de sa chambre, Pepa l'accueille avec un nuage.

-Heeeeeey, hermano ! Como estas, ce matin ? Bien dormi ?

Son sourire est clairement forcé.

- Hem, je vais, bien ? Pas beaucoup dormi. Et t-

- Moi, je vais bien (elle chasse en secouant ses bras le nuage qui commence à se foncer au dessus d'elle, rien à faire) Je vais bien, éclaircie, éclaircie...

- Tu... tu pleus, Pepa.

Elle fronce les sourcils.

- Je SAIS, Bruno ! Je pleus et j'essaie de pas tremper toute la maison. Je pleus et c'est comme ça. J'évacue.

Et elle s'éloigne, énervée. Super. Un premier contact avec le monde... productif, aujourd'hui.

Il se glisse à travers la cours, passe dans la cuisine, qui est vide. La maison lui fait passer une assiette et deux morceaux de pain.

- Gracias, casita.

Alors qu'il alimente en nutriments son système digestif, Julieta se glisse dans son dos et lui attrape les épaules :

- Holà, Bruno. Tu te lèves encore plus tard que d'habitude.

-Hmm, j'ai eu du mal à m'endormir.

Elle secoue les cheveux de son frère, desquels tombe une pluie de grains.

- Ça fait combien de temps que tu ne t'es pas lavé les cheveux ?

- Pas siiii longtemps que ça. Mais il y avait du sable dans mon lit.

Elle soupire, et, amusée, tresse les boucles de Bruno.

-C'est dommage, qu'ils soient toujours pleins de sable. Tu as de beaux cheveux, faciles à coiffer, et tous doux. Tu as de la chance. Pas comme d'autres.

Embarrassé, il tente un compliment.

- Toi aussi, tu as de beaux cheveux, Julieta.

Amusée, elle répond :

- Je pensais plutôt à Pepa, ses boucles rousses sont un enfer à coiffer. Même en s'y mettant à deux. Mais qu'ils sont beaux ! Surtout avec les boucles d'oreille que son "ami et seulement ami" (elle lâche un petit rire) Felix lui a offert. Tu les as vues ? Les soleils, tu sais !

Il cherche dans ses souvenirs, ça ne lui dit rien. Il repense à la pluie qui l'accompagnait ce matin. Comme il ne répond pas, le silence s'installe. Gênant. Pour ne pas rester dans cette situation où il est très peu à l'aise, il tente une sortie :

- Et... qu'est-ce qui t'amène par ici ?

- Oh, c'est bientôt l'heure du repas. Et puis cet après-midi, c'est mon moment de soin, donc il me faut une grande quantité d'arepas ! (Elle saisi une poêle et la fait tourner entre ses mains) Qu'est-ce qui te ferait plaisir, à midi ?

- Oh, n'importe quoi, ce que tu veux. Ta cuisine est délicieuse.

Le sourire qui illumine son visage est si précieux.