La Boulette

Le Carnet

J'ai commencée à tenir un journal sur les blessures de Stella car de jour en jour j'en découvrais.

Jeudi 8 septembre.
Zébrures sur le bras droit.

Vendredi 9 septembre.
Traces dans le dos.

Lundi 12 septembre
De retour à l'école, marques récentes sur le bras gauche comme des traces de cigarettes brûlantes.

Et cela pendant plusieurs semaines.
Ma collègue vient dans ma classe pourtant je ne l'attendais pas.
Elle découvre mon carnet et me demande ce que j'écris dessus alors je ne peux lui mentir, donc je lui montre.
Elle a les yeux écarquillés.
-Pourquoi tu ne m'as pas prévenu avant, il faut convoquer les parents là !
-Je ne sais pas si c'est vrai donc si je les accusent à tort et qu'ils portent plaintent, je pourrais perdre mon emploi.
-Convoquent les, on sera fixé.
-T'as raison.
Je les ai donc convoqués et nous avons fixé un rendez-vous le lendemain.

Le lendemain.
Stella est arrivé le matin avec toujours les mêmes habits. Ça fait une semaine qu'elle porte les mêmes.
Elle arrive toujours derrière son frère et sa sœur, toute seule.
Aujourd'hui, avec ma classe, on va à la piscine.
-Bonjour Stella !
Aucune réponse de la part de la fillette.
-Tu sais qu'aujourd'hui on va à la piscine ?
-Non j'ai pas envie ! lance la petite fille contrariée.
-Tu n'as pas d'affaires c'est ça ? Car si c'est ça le problème moi je vais t'en trouver un maillot.
-Non je suis frileuse.
-Bon bah tu resteras sur la banc alors.
-Oui, mais on est habillé sur le banc ?
-Oui ne t'inquiète pas.
Et voilà encore une excuse pour ne pas faire une activité où il faut montrer une partie de son corps.

Après la piscine, je vais voir Stella pour lui dire qu'on va aller dans les vestiaires en premier pour ne pas qu'elle soit mouillée.
Elle acquiesce.
Pour passer dans le pédiluve, je lui remonte son pantalon et remarque quelque chose.
Des traces sur les chevilles.
Je demande donc à Stella ce que c'est.
-Pourquoi tu as des traces sur les chevilles ?
-Je suis tombé en vélo maîtresse.
-Mais Stella, tu ne peux pas te faire mal à cet endroit surtout si tu dis que tu es tombé.
-Si, c'est les pédales qui m'ont râpées.
-D'accord.
Je finis par lâcher l' affaire car je sais très bien que c'est impossible sur cette partie du corps.