CHAPITRE 17

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Sylviane avait le regard figé sur son verre. Elle  observait le mouvement vertical des bulles qui remontaient à la surface, elle avait choisi un vin mousseux parce que depuis quelques jours, elle sentait en elle cette nouvelle force qui faisait pétiller ses veines. ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas ressenti ça. Longtemps qu’elle n'avait pas eu ce sentiment d'être au contrôle.

C'était le sentiment qu'elle avait lorsqu'elle négocie un contrat avec un client ou qu’elle obtient un marché. Seulement, le sentiment qu’elle avait lorsqu’elle obtient un marché n’était rien d’autre qu’un placebo par rapport à ce qu’elle ressentait en ce moment! C’était tel une drogue! Une drogue qui portait un nom: Léon Ekani !

Sa passion pour ce garçon était née  dans l'adolescence. Elle avait perdu sa mère et son père leur annonçait qu’il allait épouser une autre. Elle se souvient encore du jour où Thérèse et ses frères ont débarqué chez eux, elle les avait détestés. Réticente l'idée à cette époque à l'idée de voir son père avec une autre, mais à la seconde ou elle a vu Léon, quelque chose en elle lui a dit que ce n’était peut-être pas de la femme de son père dont elle devait se méfier mais plutot de ce petit frère dont elle héritait par alliance?

À cette époque Léon était très rebelle, extrêmement même! Le décès de ses parents l’avait beaucoup marqué; il s’était isolé de ses frères et sœurs, il ne parlait à personne, préférant passer ses journées à lire des livres policiers ou de suspens, plus que de participer à des activités avec les autres enfants.

Sylviane avait été intriguée par ce jeune homme au point de finalement essayer de se rapprocher de lui. Joueuse et espiègle, elle avait donc pris l'habitude de l’embêter en allant lui arracher ses bouquins ou ses écouteurs des oreilles, lui donnant des tapes dans le dos des petits jeux sans conséquence entre jeunes.

C’est d’ailleurs elle qui lui avait donné le nom de lion à cette époque il détestait qu'on l'appelle ainsi c'est bien plus tard qu'est-ce que Sylviane avait compris pourquoi! Car c’est le surnom que lui avait donné sa mère en référence au Roi Lion. Alors elle avait changé puisque finalement ils partageaient quelque chose de commun.  Contrairement à elle qui avait perdu seulement sa mère, lui il avait perdu ses 2 parents.

C’est donc à cause de ces tragédies que le deux finiront par se rapprocher et devenir les deux meilleures amis du monde. Sylviane lui avait demandé de lui parler de sa maman; comment elle était et ce qu'il se rappelait d'elle et de son père. Grâce à  Sylviane, Léon avait recommencer à être le jeune garçon gentil et serviable qu’il était avant. Car elle l’avait convaincu que si sa mère le voyait se comporter comme il le faisait aujourd’hui, elle ne serait pas fière de lui.

Il a donc commencé à avoir des interactions avec d'autres personnes, ses frères et sa sœur. Puis les membres de sa propre famille à elle, enfin avec les gens extérieurs à la famille. Notamment au lycée où ils étaient tous les deux.

Sylviane savait déjà que Léon attirait les regards; déjà à cause de sa taille, ses jambes arquées et son sourire, qui illuminait son visage chaque fois qu'il arborait.
Alors, le voir discuter avec d'autres filles, le voir proche avec elles, développer des liens avec d'autres personnes la rendait malade de jalousie. Pour se protéger de lui, elle n'a rien trouvé de mieux à faire que de développer un comportement farouche et hostile envers Léon. Lui à son tour ne comprenant pas son comportement n'arrêtait pas de venir vers elle essayant de garder la complicité qu'ils avaient réussi à créer.

Jusqu’au jour où Sylvianne avait compris que si elle ne voulait pas partager Léon elle devait agir.

Ce jour-là Léon était dans sa chambre il écoutait de la musique en faisant des mots fléchés lorsque une des multiples admiratrices Léon sonna au portail, Sylviane n’oubliera jamais cette fille: Ghislaine Anaba.
Sylviane se souviendra toujours de ce jour, c'est elle qui avait ouvert à la camarade de Léon. D'abord, elle fut étonnée par la tenue de l'adolescente qui portait un mini short en jean qui s'arrêtait juste au niveau de ses fesses avec en haut qui dévoilait ses hanches, son ventre et qui sous la pression d'un coup de vent aurait sûrement dévoilé ses seins.

A Sang Pour SangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant