« Papa aimait maman de la même façon que mon visage aimait son reflet. Maman aimait papa comme une drogue collée sous son palais. »
Il était une fois;
Seule et déphasée, une enfant qui sursauta sous les caresses de fantômes immobilisés. Craintive et pétrifiée, celle-ci jura l'absence de compassion au sein de son foyer. Ici-bas, l'angoisse d'une fillette s'accéléra. La bouche scellée, elle chassa des images aux circonférences embrumées. Larmoyante et nébuleuse, elle pressa ses mains contre ses paupières afin d'éponger la raison de ses affres. Les cris lui étaient étroits, mais elle accepta encore une fois.
Alors que son cœur prévu d'entraver chacun de ses battements, elle cogna les contours de son crâne d'une faible poigne. Ainsi, elle attendue l'extinction de son âme pour étouffer les peurs qui lui étaient refusées. Toutefois, son corps su accepter les nuances de bleu et de noir cloîtrées sur son épiderme.
Assise au fond du canapé, elle observa sa douce et parfaite famille. Du moins, ce n'était qu'une photographie qu'elle avait prise. Elle transforma les cris en chansons ; les coups en un ciel éclairé ; et les mots en bleus sentimentaux. Aux yeux du monde, ses larmes devraient être multipliées. Bien sûr, elle préféra croire son imaginaire plutôt que les faits relatés. La vérité fut créée ainsi, mais elle voulut tout de même inventer la sienne. Probablement plus joyeuse et traditionnelle, la fille la raconta à tout le monde, et même à ses émotions dysfonctionnelles.
Son regard s'effaça. La pièce se refroidissait, et sa peau devenait presque glacée. L'enfant plongea dans les profondeurs de ses pensées. Devra-t-elle uniquement prononcer des lettres n'ayant ni sens ni conséquences malgré la noyade inachevée de sa mémoire ? C'était ça. Au-delà des meurtrissures déposés sur sa peau blême, son souffle resta inerte.
Elle reluqua la télévision d'un œil lourd. Perdue dans ses réflexions, elle ne broncha guère lorsque sa sœur cadette lui demanda de s'asseoir sur ses genoux.
La blondinette répliqua d'une voix tremblante :
— Maman m'a demandé de te rejoindre dans le salon. Puis-je ?
Elle hocha la tête et lança un bref regard vers les bruits qui résonnèrent dans la suite parentale. Comme une simple habitude, elle soupira et prit sa sœur dans ses bras.
Et voilà.
Le monde entier pouvait entendre l'angoisse qui l'attrapa. Elle se concentra sur les pleurs de ses frères et sœurs de manière à ne plus entendre les siens.
Comme à chaque fois, se disait-elle.
— J'ai peur, Hope, murmura le plus petit, j'ai peur pour maman. Cette fois je suis vraiment effrayé.
Rien ne réussit à traverser le bout de sa langue. Ils se blottirent contre elle, et embrasèrent ses doutes. Eux tous, cachés à l'arrière d'une pièce commune. Eux tous, hantés par des centaines de souvenirs. Les yeux fermés, ils surmontèrent cette épreuve tous les soirs. Ils ne réussirent même plus à rejeter la douleur.
Comme à chaque fois, se répéta-t-elle.
Il était une fois,
Apeurés et anéantis, trois enfants qui avaient clos leurs paupières dans le but d'échapper à leur vie. Ils se perdurent pour mieux se retrouver, et ils se turent afin de se mettre en sûreté. Haletants, ils firent divaguer leurs pieds l'un à l'autre. Leurs cernes jaunâtres firent naître des palettes bleutées au-dessus de leurs joues pâles. Délicatement, une nuit d'été se transforma en cauchemar pour l'éternité.
Il était une fois,
Trois enfants qui furent traumatisés. Il suffisait d'une sonnette et d'un regard pour que leur présent se conjugua au passé.
« Callum ! J'en ai plus rien à faire de toutes tes histoires ! Basta ! J'ai des enfants et je me dois de veiller sur eux à présent. S'ils te retrouvent, tu n'as qu'a renoncé à ton titre di capo. J'en ai ma dose. Je t'ai attendu trop longtemps. Non troverai mai più l'amore. Personne n'a besoin de toi ici. Et Hope Rosa Howell restera avec moi jusqu'à ce que j'esquisse mon dernier souffle. Tu n'auras rien d'elle. Rien. Mi senti ?! s'égosilla la mère de
famille. »Les iris de son interlocuteur optèrent pour un noir livide presque crépusculaire. Il se tendit et contracta ses mâchoires. Une de ses mains frôla la peau de sa partenaire, et finissait par entourer son cou une énième fois. Sous un chuchotement, il cracha :
« Faut croire que même les plus fidèles ne tiennent pas leurs promesses, dolcezza. »
Les murs tremblèrent et les insultes fusillèrent. Le père la poussa violemment contre l'armoire où les armes furent déposées. Elle gigota sous ses mains, et percevait à travers un regard oblique, ses enfants derrière le meuble de télé. Son cœur se brisa tandis que son visage devenait une peinture souillée.
Mélangée de rouge et de vert, de noir et de violet, de jaune et de bleu, elle brisait ses espoirs peu à peu.
Après tout, la fin de l'arc-en-ciel a toujours été compliqué à trouver. C'était sous des cris stridents que l'amour d'une famille s'éteignit. Ils moururent tous pour ensevelir le bout du tunnel. Ils tournèrent le dos aux photos installées sur la cheminée. Ils laissèrent qu'un simple bout de papier contre la porte d'entrée.
Au clair de lune, ils détruiront les ruines de leur passé afin de débuter le premier chapitre d'une histoire ensanglantée.
Contre le carrelage froid, Hope - une des enfants - déchiffra quelques fêlures implantées sur son visage exsangue. Elle hurla à s'en briser la gorge. Au fond de ses yeux, elle vit une larme s'échapper des parois de son cœur. Deux, puis trois, elles définiront bientôt les résultats d'une équation familiale. Quatre, puis cinq, elles hurleront de manière à faire entendre leur douleur. Six, puis sept, elles devinrent une marrée de couleurs.
Personne ne les voyait.
Personne ne les entendait.
Pourtant, elles étaient bien ici, coulant sur ses joues hâves.C'était ça une famille de toute façon. Pleurer la mort de chacun et inventer l'alibi parfait. Essuyer de chaudes larmes mais en faire couler d'autres beaucoup plus brûlantes. C'était ça, sa famille.
Et elle l'eut compris bien trop tard.
Doucement, elle murmura sans bégayer, et de façon à se rassurer :
« Du noir naît la lumière. Fais-le, Rosa. »
La nuit fut tombée, le soleil s'était couché, la pluie avait cessé. Aucun son n'était audible et aucun passant ne se baladait. La seule lumière présente perça son attention, et elle remarqua du sang s'écouler de sa bouche. Un sourire naissait sur ses lèvres, et l'histoire réussit à marquer son point final. Elle s'arrêtait ici, là où elle avait commencé. C'était juste elle, face à son miroir.
Juste elle, contre son dernier espoir.
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Prologue ♡
Merci d'avoir cliqué. Soyez indulgents.
Me voilà enfin avec une version finale peaufinée jusqu'à la mort. J'espère que ça vous plaira.
Et n'hésitez pas à commenter vos meilleures suppositions sur ce début d'histoire qui s'annonce plutôt... Étrange ? Sombre ?
En tout cas, hâte que vous rencontrez
Hope et ses family issues.Et pour plus d'informations :
(Instagram : mybluerosess_)On se retrouve bientôt pour la suite.
Love.
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THE LAST HOPE
Любовные романыAu cœur du Stone, l'espoir se faisait silencieux. Hope était une de ces nombreuses inconnues qui espéraient sans réellement connaître la valeur de son âme. Tout ce qu'elle connaissait depuis son plus jeune âge était la patience. Patienter pour que...