𝑷𝒍𝒖𝒊𝒆 𝒅𝒆 𝒎𝒐𝒏 𝒄𝒐𝒆𝒖𝒓.

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Dans la danse silencieuse de la pluie, la vie se dérobe, comme les larmes fugitives d'un ciel en deuil, et nous voilà, naufragés sur les rivages de nos illusions éphémères. ❞



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Le ciel, d'un gris plombé, semblait s'être fondu avec les larmes incessantes de la pluie. Les gouttes, égrenant leur triste mélodie, frappaient le sol meurtri comme autant de rappels d'une douleur persistante. L'air était lourd de tristesse, engourdissant les sens de l'homme figé devant l'une des immenses et nombreuses pierres tombales.

Le cimetière; paysage délavé où chaque pierre tombale pleurait silencieusement la perte de ceux qui reposaient dans une terre offerte à tous comme repos éternel. Les feuilles, d'un vert jadis vivace, étaient maintenant ternies par l'humidité qui touchait inhabituellement la région, comme des âmes éteintes cherchant refuge dans l'oubli.

Mais lui, il se tenait là. Seul. Seul face à la froide réalité de la mort.

Ses épaules affaissées témoignant du poids insoutenable qui pesait sur son cœur brisé, ses poings serrées qui amenaient ses ongles à rencontrer sauvagement le creux de ses mains, sanglant. La colère bouillonnait en lui tel un torrent prêt à déferler.

La haine, noire et corrosive, s'insinuait dans chaque fibre de son être. Elle brûlait comme un feu dévorant, consumant tout sur son passage. Elle était dirigée vers celui qui avait osé ôter la vie à son père, une rage insatiable qui le bouffait de l'intérieur.

Pourtant, là aux côtés de la colère, il y avait le vide, le manque lancinant qui le tiraillait sans relâche. Son père lui manquait terriblement, son absence créait un gouffre béant dans son âme. Il aurait donné n'importe quoi pour entendre à nouveau sa voix, pour sentir à nouveau sa présence réconfortante.

Les larmes se mêlaient à la pluie, dégringolant silencieusement sur son visage, se perdant dans l'océan de chagrin qui submergeait son être et dont la terre semblait elle-même touchée. Tous deux venaient de perdre une âme qui leur était chère. Il s'agenouilla devant la tombe, les mots s'étranglant dans sa gorge serrée par l'émotion, sa bouche s'ouvrant dans un silence effrayant. Il avait tant de choses à dire, tant de mots à partager avec celui qui lui avait tout appris, mais maintenant il n'était plus qu'un écho dans le silence implacable du cimetière.

Son paysage était parfumé par la senteur de la tristesse et l'abandon. Son cœur battait, du moins tentait de le faire face à sa douleur qui s'y accrochait. Jungwon était seul, désespérément seul avec ses regrets qui lui tenaient la main et ses souvenirs qui s'agrippaient à la seconde.

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