VII

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Dans la nuit noire, tôt ou tard, va briller un espoir. Et germer ta vitoire.

- Les rapports sont arrivés. Kitto annonce un mois.

Seul le silence répondit. Pourtant, je sentais l'hésitation, le doute. Je pouvais les respirer, les toucher dans les ténèbres. Et j'étais la personne qui pouvait les faire disparaître.

- Nous y serons. Nous ferons face à ses ténèbres maladives empoissonnant la lumière. Nous rétablirons l'équilibre.

Un éclat de rire fendit le silence tranquille qui flottait dans cette pièce. Je souris en me retournant pour regarder les deux autres personnes présentent. Mon Opale était là, simplement attendant l'ordre suivant. Prête à y faire face.

Il n'y avait pas de suite. Elle savait ce qu'il manquait pour la fin de notre vie forcée dans l'invisibilité. Pour la fin du jeu.

Et dans un seul instant de fragilité, mon essence s'envola pour rencontrer l'âme de mon Opale. Elle avait grandi. Nous avions tous. Nous n'étions plus régit par le président. Nous n'étions plus régit par le Maître. Nous étions régis par une seule personne.

Nous-même.

- Nous n'avons plus qu'à attendre. Nous sommes prêts.

Je ne peux rien faire. Mais je sais. Je le sens dans les ténèbres. Nous sommes si proches de la fin de notre pièce. Pourtant, qui savait qu'elle allait être les dernières notes de notre partition ? Qui savait ce qui allait se passer ? Qui allait vivre ? Qui allait mourir ?

Les secondes passent. Nous attendions. Les minutes passent. Nous étions prêts. Les heures passent. Nous avions planifié. Les jours passent. Nous avions pris notre décision. Les semaines passent. Nous allions saisir notre destin pour mettre fin au jeu. Un cycle du disque astral d'argent passe.

Et il y a des pas. Puis plus rien. Une main se pose sur la poignée. Doucement, elle bascule. Et puis elle est là. Mon Opale. Kitto aussi, sautillant, son anticipation enveloppant la pièce jusqu'à effleurer mes ténèbres. Mon ombre s'agita.

- Douze heures. Dans douze heures, c'est le début de la fin de notre histoire.

La petite fleur violette d'Orshake releva la tête. Juste remise de ce qu'il s'était passé, elle resterait en sécurité. Mais nous autres, nous étions résolus.

Il est temps pour nous de vivre notre liberté jusqu'à notre mort. Il est temps pour nous de mettre fin au jeu.

Les enfants des ombresOù les histoires vivent. Découvrez maintenant