22 Avril 2036 : Hôpital du Nord, service de réanimation
- Dégagez le passage ! Pressa le premier brancardier.
- Nous avons besoin d'un chirurgien ici ! Appelez quelqu'un ! Hurla le second.
Poussé par le groupe qui venait de le prendre en charge, le brancard traversait le hall d'entrée à une allure incroyable. La vie d'un enfant était en jeu. L'agitation soudaine intrigua alors toutes les personnes qui erraient encore dans les couloirs à cette heure tardive. Tous suivaient le triste spectacle qui se déroulait sous leurs yeux, ils savaient qu'un tel vacarme à une heure pareille n'était jamais bon signe.
Le petit groupe s'engouffra dans l'ascenseur qui menait jusqu'au bloc et les lourdes portes coulissantes se refermèrent aussitôt, laissant derrière elles les parents du jeune patient.
La femme cogna à plusieurs reprises contre la porte de l'ascenseur, suppliant qu'on lui ouvre. Cherchant désespérément de l'aide auprès du personnel, elle comprit cependant que personne ne lui ouvrirait. Elle s'écarta alors, retrouvant les bras de son mari qui lui apportèrent un maigre réconfort.
Leur fils était né avec une malformation cardiaque, ils savaient que son pronostic vital était engagé à chacune de ses crises. Ce n'était pas la première, mais ils avaient beau s'y être préparés, ils avaient beau profiter de chaque instant avec lui, ils n'étaient pas prêts. Ils ne pouvaient pas se résoudre à lui dire adieu maintenant. Pas si tôt.
On avait accompagné le couple dans la salle d'attente, le temps de l'intervention. La jeune femme fixait ses mains qu'elle ne pouvait s'empêcher de triturer. Quant à son mari, malgré le visage calme qu'il s'efforçait de garder, ne parvenait pas à réprimer les tremblements compulsifs qui s'étaient emparés de sa jambe gauche. Ils n'avaient pas échangé le moindre mot depuis leur arrivée à l'hôpital. C'était bien trop difficile. Ils s'étaient enfermés dans le silence, s'isolant un peu plus dans cette interminable attente.
Comme s'il s'agissait d'un film, tous les bons moments qu'ils avaient passés, tous leurs souvenirs ensemble, défilaient dans leur esprit. Leur fils était un ange. Tout le monde s'accordait pour le dire. Aiden ne sortait pas souvent à cause de sa santé fragile, mais dès qu'ils le pouvaient, ils se rendaient ensemble à la plage pour admirer l'océan. Et, dès que le ciel le permettait, ils s'éloignaient de la ville afin d'observer les étoiles durant des heures. Ils avaient la chance de vivre dans une région du monde où les étoiles étaient magnifiques, et où le ciel se teintait parfois de jolies lueurs vertes par temps clair. A chaque fois qu'une aurore se dessinait au-dessus de leur tête, ils se racontaient qu'il s'agissait de magie et, silencieusement, formulaient le vœu de ne jamais être séparés.
Le souhait de leur fils était, lui, un peu différent. Le petit garçon répétait qu'il voulait vite devenir une étoile pour pouvoir continuer d'observer l'océan et ne plus avoir mal au cœur.
Ses parents détestaient l'entendre dire ça, mais ce n'était qu'un enfant et il ne se rendait pas compte à quel point ces paroles étaient difficiles... et puisqu'il s'agissait de son plus cher souhait, ils lui assuraient qu'un jour, ils deviendraient des étoiles ensemble.
Lorsque la porte de la salle d'attente s'ouvrit enfin et que le médecin entra, les deux jeunes parents se levèrent aussitôt. L'homme leur adressa alors un sourire rassurant, les invitant à se rassoir.
- Son pronostic vital n'est plus engagé. Rassurez-vous, il va bien.
Les mots du médecin sonnèrent comme une délivrance pour eux, mais ils avaient eu si peur qu'ils étaient désormais bien incapable de prononcer le moindre mot de remerciements. Le chirurgien ne leur en tenu pas rigueur, il comprenait sans mal le traumatisme qu'ils venaient de vivre. Il était lui même grandement soulagé du dénouement de cette histoire.
- Il est dans la salle de réveil, vous pourrez bientôt le rejoindre. Nous le garderons en observation encore quelques jours pour nous assurer que tout aille bien.
06 Mai 2036 : Hôpital du Nord, chambre 201
Après cet épisode traumatisant, la petite famille avait espéré pouvoir rentrer à la maison et reprendre une vie normale, ensemble. Mais c'était sans compter sur la maladie de leur enfant qui ne leur laissa plus aucun répit. Son cœur ne cessait de faiblir et, si jusqu'à maintenant, les médecins parvenaient à le maintenir en vie, ils savaient que ça ne durerait pas éternellement. Leur enfant avait besoin d'une greffe, mais en temps de guerre, rares étaient les médecins encore disponibles pour pratiquer une telle opération. Il fallait se faire à l'idée, ils devraient bientôt le laisser partir.
Ce jour-là, le responsable de l'hôpital en personne, Monsieur Crowford était venu les voir. C'était un grand homme ce Crowford, chercheur de renom, il faisait partie du cercle des experts travaillant pour le gouvernement. On le voyait parfois à la télévision.
L'homme était entré dans la chambre et avait examiné silencieusement le jeune garçon sous le regard inquiet de ses parents. Lorsqu'une personne aussi importante se déplace, ce n'est jamais pour rien.
- Respire profondément. Dit-il au petit patient en plaçant le stéthoscope contre son torse.
Bien qu'Aiden faisait de son mieux pour respirer le plus grand et le plus fort possible, le médecin secouait la tête de désapprobation. Epuisé des évènements de ces derniers jours et pensant qu'il avait fait une erreur, les yeux du garçonnet se remplirent de larmes.
Lorsque monsieur Crowford se redressa, il n'eut pourtant aucun mots pour l'enfant, il se tourna directement vers ses parents qui attendaient sa conclusion, inquiets.
- Son cœur ne supportera pas la prochaine crise.
La jeune femme dû s'asseoir face à la violence de ces mots. Bien qu'ils le savaient déjà, entendre ses mots prononcés aussi assurément par un médecin tel que lui était difficile. Leur petit ange allait devenir une étoile et cette fois, ils ne pourraient rien faire pour l'empêcher. Voyant le visage de ses parents se décomposer, l'enfant craqua et ne put retenir ses larmes.
Alors que l'espoir les quittait peu à peu, ce docteur, Monsieur Crowford, leur adressa un sourire chaleureux. Il n'était pas venu constater la mort prochaine d'un enfant, non... Il était venu créer un miracle.
- Il y a quelque chose dont j'aimerai vous parler.
Sujet n°1. Projet V.O.N.
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VON
Science FictionAfin de mettre un terme à la guerre qui déchire le pays, le si controversé projet V.O.N. a été autorisé. Ce dernier consiste à mettre au point une IA à l'apparence humaine afin de créer l'arme qui permettra d'enfin rétablir la paix. Lorsque Valérian...