Rindou serra contre lui la couette qui lui servait de couverture.
Il n'avait pas dormi de la nuit. Au début, c'était juste parce qu'il avait commencé un nouvel animé, Naruto, et comme il avait bien aimé, il avait regardé les 80 premiers épisodes d'un coup. Vers cinq heures du matin, quand il décida d'arrêter ça et d'essayer de dormir, étant donné qu'il avait cours le lendemain et devait se réveiller à sept heures, il ne put s'endormir. Il fut prit d'une forte de fièvre, et d'un énorme mal de tête. Il a peut-être dû s'endormir dix minutes, ou moins, il ne savait plus trop à vrai dire. Mais tout ça pour dire, que quand son réveil a sonné à sept heures, il avait perdu toute envie d'aller en cours.
A vrai dire, la maladie était juste une excuse pour ne pas venir. Parce que dans tout les cas, il n'avait aucune force pour aller en cours. Et ça ne datait pas d'hier. Mais, il ne pourrait pas dire depuis quand il se sentait si fatigué.
Depuis quand il avait peur d'aller en cours ? Depuis quand se sentait-il si mal ? Depuis quand en avait-il à ce point marre de la vie ? Certains auraient pu dire qu'il abusait sur les mots, qu'il n'avait pas de raisons de penser ça. Et il ne pouvait pas les contredire. Parce qu'au fond, il ne se souvenait même plus de pourquoi il allait mal. Il se demandait juste, si il avait besoin d'une raison pour ça.
Si il ne venait pas en cours aujourd'hui, est-ce que certains le remarqueraient ? Ses parents lui en voudraient ? Ils seraient déçus ? Pourtant, la seule raison qui le poussait à aller en cours ces deux dernières semaines, c'était pour arrêter de les décevoir. Pour qu'ils ne lui reprochent plus d'avoir eu un 17/20 en histoire, où qu'il y ait marqué manque de participation sur son bulletin. Il voulait changer, mais il n'en trouvait pas la force. Il savait à quel point il était froid avec eux, mais il n'arrivait pas à s'excuser. Parce qu'il était lâche. Tout ce qu'il était capable de faire pour eux, c'était les inquiéter. Comme quand il avait versé des larmes devant eux en leur demandant de ne pas aller en cours. Malgré ça, il ne pouvait pas s'empêcher de leur en vouloir, car il avait finalement du y aller. C'était pathétique n'est-ce-pas ?
Rindou inspira alors un grand coup. Il posa sa main contre son front, et comme il s'y attendait, il était bouillant. Mais, il préférait ne pas prendre de médicaments. Ses parents étaient partis travailler tôt ce matin, il était donc seul à la maison. Comme pour nier la réalité, il préféra se replonger dans son lit pour essayer de dormir.
C'était décidé, il n'irait pas en cours aujourd'hui. ça lui fera une pause.
Il préférait croire en le fait qu'il ferait de beaux rêves.
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Rindou avait réussi à s'endormir, ne serait-ce qu'une demi-heure. Le reste du temps, il avait somnolé, ou tout simplement eu mal à la tête. Après un long moment de réflexion, il decida de se lever de son lit pour aller boire un verre d'eau, vu l'état de sa gorge sèche. Il en profita pour allumer son téléphone, et souria en regardant qu'il avait des messages. Il était marqué qu'il était déjà dix heures, donc ses cours avaient déjà commencés et ses amis avaient dû remarquer son absence.
Il avait tout d'abord un message de Ran, son grand frère, qui lui demandait des nouvelles. Ce dernier était parti il y a 4 mois pour faire ses études à l'étranger, maintenant qu'il avait fini le lycée.
Il avait aussi un message de Koko, qui lui demandait de l'argent en échange de ses cours manqués. Ce dernier ne changera jamais. Puis, il avait des messages de Kakucho et Inui, qui lui demandaient pourquoi il n'était pas venu en cours et si ça allait.
Si ça allait ? Mais qu'est-ce que ça voulait dire, aller mal ? Quel était la différence entre aller bien ou mal ? Comment savoir si il allait bien ? Tout ça, Rindou ne le comprenait pas vraiment. Cette question l'avait toujours fait se sentir mal, allez savoir pourquoi. C'était sûrement parce que Rindou lui même ne comprenait pas ses sentiments. Il ne se connaissait tout simplement pas. Il ne saurait si c'était parce qu'il ne ressentait rien, où, à l'inverse ressentait trop de choses à la fois.
Rindou scrolla les différents messages de son téléphone. Malgré tout ceux qu'il avait reçu, il n'en n'avait pas un seul de lui. C'était pourtant le seul qu'il désirait vraiment.
Sanzu.
Il ne saurait pas dire pourquoi, ou être capable de mettre un mot sur son attachement à lui, il savait juste qu'il ne pouvait s'arrêter de penser à lui dans sa tête.
Sanzu. Sanzu. Ce nom et son visage tournaient en boucle dans son esprit. Il lui manquait alors qu'il lui avait parlé il y a six heures à peine. Il ne saurait définir sa relation avec lui. Sanzu rigolait souvent en disant qu'ils sortaient ensemble, alors qu'inconsciemment, Rindou souhaitait que ce soit vrai. Ils se connaissaient depuis si longtemps, alors depuis quand ses sentiments pour lui avaient prit une autre tournure ?
Cela devait être depuis qu'ils s'étaient rapprochés. Il ne savait plus comment, sûrement une passion en commun. Ils avaient commencés à s'envoyer plus de messages, à s'inviter chez eux, à s'appeler tout les soirs, à s'envoyer des selfies de leurs moindres faits et gestes, se mettre à côté en cours... Rindou a alors commencé à devenir dépendant de lui. Il ne répondait plus à ses messages quand ce n'était pas les siens et y répondait à la seconde, être désagréable avec tout le monde sauf lui, se confier à lui, alors qu'il détestait ça autrefois.
Mais, au fond, Rindou savait que ça se finirait mal. Car c'était Sanzu. Et Sanzu faisait toujours la même chose, se rapprocher énormément d'une personnes pour changer du jour au lendemain. Et arrêter tout contact avec lui. Quand ça devra arriver, Rindou se demandait quel genre de tête il pourra faire. Est-ce que ce sera douloureux ?
Il détestait quand Sanzu blaguait en disant qu'ils sortaient ensemble, l'embrassait pour rigoler, lui donnait des surnoms comme "mi amor", ou même lui tenait la main pour marcher. Car, ça ne faisait que renforcer la douleur qu'il ressentait. Parce qu'il savait, il savait que ce n'était pas réciproque.
Au fond, il se demandait si cette relation lui faisait plus du mal qu'autre chose. Alors que lui était tombé éperdument amoureux de Sanzu, ce dernier lui avait avouer qu'il était en crush sur Mikey. Rindou regardait Sanzu, mais Sanzu ne le regardait pas. Et Rindou ne pouvait pas l'emporter. Il ne voulait même pas essayer, car il savait qu'il ferait un piètre petit-ami.
Il n'en voulait pas à Sanzu. Il n'en voulait pas non plus à Mikey. Le seul à qui il reprochait quelque chose, c'était lui-même. Il se trouvait pathétique. Parce que dans l'histoire, ce n'était pas lui qui souffrait le plus. Sanzu souffrait, Rindou le savait pertinemment. Ce n'était pas pour rien qu'il allait voir une psychologue. La seule différence entre eux deux, c'était que Sanzu souhaitait aller mieux.
Mais, au final, il n'avait pas de quoi se plaindre. Il était content d'être tombé amoureux de lui. Car Sanzu était tout ce qu'il y avait de mieux pour lui. Et, des sentiments non réciproques lui faciliteront la chose.
Il avait juste peur de comment tout ça allait finir.
Il n'espérait qu'une seule chose ; que Sanzu n'en souffre pas.