3. 'père'

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Rindou se releva, l'esprit vague, et vint s'étaler sur son lit, en enfouissant sa tête et ses pleurs par la même occasion.

Il alluma son téléphone, mais ne prit pas la peine d'observer les notifications. Car une seule l'intéressait réellement.

Il alla donc sur sa conversation avec Sanzu, et regarda tout ces messages que ce dernier lui avait envoyé. Il se souvint alors de quelques heures plus tôt, quand ce dernier l'avait engueuler en lui disant qu'il fallait qu'il lui dise quand ça allait mal. Etait-ce le bon moment ?

En soit, dire que tout allait mal dans sa vie était faux, car il avait Sanzu.

Mais, malgré ça, il se sentait terriblement mal. Il n'avait pourtant plus de marque, mais il sentait encore le coup que son père lui avait mit.

N'allez pas penser au pire, son père ne le battait pas. Juste, il arrivait, des fois, pendant une engueulade, que son père finisse par le pousser. Mais si ce n'était que ça, il n'y avait pas besoin de s'inquiéter.

Il n'en voulait pas à son père. Il n'en voulait qu'à lui-même. Son père était un bon parent sur le plan moral. Mais sur le plan mental, c'était autre chose.

Le taper quelques rares fois car on est à bout, c'est quelque chose. Parler sur son dos et l'insulter pour dire qu'il ne réussira jamais de sa vie, s'en est une autre.

C'était vrai, mais ça faisait mal quand même. Rindou avait toujours essayé d'avoir de bonnes notes, et jusque là ça avait marché. Mais, après son absence, il avait eu deux "mauvaises" notes, et ça, son père le voyait. Il ne le félicitait pas d'une bonne note, mais il le grondait pour une mauvaise note. Il lui disait qu'il n'avait pas travaillé, simplement parce qu'il ne l'avait pas vu travailler. Il disait lui avoir déjà proposé de l'aider, mais qu'il n'avait pas accepté, alors que la dernière fois son père avait fini par lui lancer son cahier à la gueule.

N'allez pas vous méprendre, son père était gentil. Il ne faisait juste pas attention à son réel besoin. Le taper passait encore, surtout si peu fréquemment, mais quand tu souffres d'un blocage par rapport au contact humain, ça ne passait plus.

Rindou avait toujours trouver son père malaisant. Il ne saurait pas vraiment comment expliquer cela, mais son père le gênait, et lui provoquait une sensation de malaise. À part des cas spéciaux, Rindou détestait qu'on le touche. Pas à cause d'un traumatisme ou autre, non, juste comme ça. Il l'avait déjà expliqué à sa famille. Et il savait parfaitement que son père était juste tactile, et qu'il ne pouvait pas changer ça si facilement, il détestait ça.

Alors qu'il lui avait toujours mis la pression sur le fait qu'il devait avoir le bac mention très bien, pour l'honneur de la famille, changer de refrain et dire qu'il ne sera de toute façon même pas capable d'avoir le bac, oui, ça faisait mal.

Rindou le savait. Il n'était pas parfait. Il ne le sera jamais. Mais, il avait toujours pensé qu'essayer suffisait. C'était sûrement de sa faute tout ce qui lui arrivait. Il était froid avec son père sans même s'en rendre compte, ne lui montrait pas ses efforts et refusait de passer du temps avec lui. Mais....

Quand il voyait ses amis rigoler avec leurs parents, oui, il était jaloux.

Pourtant, il se plaignait alors que c'était sa propre faute. C'est lui qui n'allait pas vers son père, qui le rejetait à chaque fois. Il n'engageait jamais la conversation. Son père qui était pourtant si gentil l'accepterait. Mais... Rindou se rappelait toujours du visage de colère de son père, quand il le poussait à bout en n'acceptant pas ses règles "strictes" qu'il imposait.

En repensant à tout ça, une larme recommença à couler le long de sa joue. Puis deux. Puis trois. Puis un torrent complet. Cela lui faisait du bien, de se laisser aller.

Recueil d'OS - RinZuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant